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UNCTAD eCommerce Week 2022: Session de haut niveau

Statement by Isabelle Durant, Deputy Secretary-General of UNCTAD

UNCTAD eCommerce Week 2022: Session de haut niveau

Geneva
26 April 2022

Favoriser une économie numérique inclusive : Le rôle crucial de la coopération au développement

Excellences,

Chers représentants de la communauté internationale des donateurs,

Chers partenaires du secteur privé,

Mesdames et Messieurs,

J'ai le plaisir de vous accueillir à cette session de haut niveau sur le rôle essentiel de la coopération au développement dans la mise en place d'une économie numérique inclusive.

Partout où nous allons, partout où nous regardons, la numérisation est là. Il ne s'agit pas seulement d'une opportunité virtuelle, mais d'une opportunité réelle pour contribuer à l’ Agenda 2030.

Mais nous le savons, et ce sera en filigrane de toutes nos discussions de la semaine, les pays en développement et les pays les moins avancés manquent souvent des capacités nécessaires pour s'engager et s'intégrer dans l'économie numérique. Avec pour conséquence que l’outil numérique ne sert pas leur développement.

Les inégalités dans ce domaine sont profondes : Un tiers de la population mondiale reste hors ligne. Près des trois quarts des personnes vivant dans les pays les moins avancés n'ont jamais été en ligne. Pour celles qui le sont, leur connexion est lente et le prix qu'elles paient pour y avoir accès est relativement élevé.

Notre rapport 2021 sur l'économie numérique a également montré que la fracture numérique traditionnelle est aggravée par une fracture liée aux données. Les États-Unis et la Chine sont à la pointe de l'exploitation des données, tandis que de nombreux pays en développement sont avant tout des fournisseurs de données, incapables de les transformer et de les commercialiser. Si cette situation persiste, on entrera dans un cercle encore un peu plus vicieux que celui de la dépendance aux ressources de base : la ressource est donnée mais la valeur qu’elle génère par sa transformation en intelligence artificielle est crée ailleurs.

La pandémie de COVID-19 a encore approfondi les fossés numériques. Les personnes et les entreprises qui participaient déjà à l'économie numérique avant la pandémie ont pu continuer à travailler, à commercer et à accéder aux services de base. Ceux qui en étaient exclus ont pris davantage de retard.

La pandémie a également accéléré le processus de transformation numérique et accru le sentiment d'urgence des gouvernements et de la communauté internationale à réagir.

C'est la raison pour laquelle nous sommes réunis aujourd'hui : pour réfléchir et discuter de la manière dont nous pourrions rendre la coopération au développement plus adaptée à son objectif dans notre monde qui se numérise rapidement.

La bonne nouvelle est que la communauté internationale et la communauté du développement ont commencé à prendre des mesures.

Lors de notre 15e Conférence ministérielle, les États membres ont souligné que la numérisation doit jouer un rôle clé dans la transformation des économies pour un monde plus résilient, plus inclusif et plus durable. Et une fois encore, ils ont appelé à renforcer les travaux visant à aider les pays en développement à s'engager et à s'intégrer dans l'économie numérique.

La part des ressources de l'Aide pour le commerce allouée au secteur des TIC est passée de 1,2 % en 2017 à 2,7 % en 2019. Toutefois, cette part reste inférieure aux 3 % observés au cours de la période 2002-2005.

La communauté des donateurs qui intègrent la numérisation dans leurs stratégies de coopération internationale et leurs allocations de ressources, est en augmentation. Nous nous attendons à ce que d'autres acteurs de la coopération au développement suivent, car l'importance de la numérisation pour la réalisation des ODD a été stimulée par la pandémie.

J'aimerais ici prendre un moment pour remercier tous les donateurs qui soutiennent notre programme de commerce électronique et d'économie numérique. Votre soutien permet de renforcer les gains de développement inclusifs et durables du commerce électronique et de l'économie numérique pour les personnes et les entreprises des pays en développement, en particulier les PMA.

En soutenant les travaux de recherche et d'analyse, la coopération technique et la recherche de consensus du Programme, des donateurs tels que la Suisse, l'Allemagne ou les Pays-Bas, contribuent à renforcer les connaissances et les capacités sur la manière de mettre l'économie numérique au service du développement, et à améliorer la coordination entre les gouvernements, les partenaires du développement, la société civile et le secteur privé.

Je tiens également à remercier nos partenaires, en particulier les membres de l'initiative eTrade for All et ceux du secteur privé. Vos connaissances et votre expérience nous permettent d'apporter aux pays en développement un soutien beaucoup plus solide, coordonné et adapté. 

Et je voudrais saluer la décision de l'OCDE de consacrer son rapport 2021 sur la coopération au développement et à la numérisation au service du développement. Leur rapport intitulé "Shaping a Just Digital Transformation" ne pouvait pas être plus opportun.

Oui, le soutien international à la mise en place d'une économie numérique inclusive est de plus en plus important. Mais que pouvons-nous faire de plus, et que pouvons-nous faire en mieux ?

Malgré l'augmentation récente de la part des ressources de l'Aide pour le commerce allouée au secteur des TIC, le financement est loin d'être suffisant pour répondre aux besoins actuels. Nous devons intensifier nos efforts dans ce domaine.

Mesdames et Messieurs,

Nous devons travailler ensemble et travailler mieux ensemble.  Cela signifie travailler de manière plus coordonnée pour une plus grande efficacité - en utilisant nos forces respectives, et en tirant le meilleur parti des ressources limitées dont nous disposons, en ciblant ceux qui en ont le plus besoin et là où l'impact de notre soutien est le plus grand.

Comme de nombreux donateurs sont relativement nouveaux dans ce domaine, nous devons partager nos expériences et apprendre les uns des autres.

Nous devons également écouter attentivement les besoins des pays en développement, y compris dans une perspective régionale, et repenser le rôle que le secteur privé peut jouer.

Telle est notre feuille de route.

J’espère que la conversation qui va suivre, ainsi que toutes les sessions de cette semaine contribueront à la renforcer.