Lors du Forum des leaders mondiaux, la Secrétaire générale Rebeca Grynspan a souligné le nouvel agenda prospectif de l'organisation et son engagement renouvelé en faveur des pays en développement dans une économie mondiale de plus en plus multipolaire.
© UN Trade and Development | La Secrétaire générale Rebeca Grynspan s'exprime le 12 juin lors de la cérémonie d'ouverture du Forum des dirigeants mondiaux organisé à l'occasion du 60e anniversaire de l'organisation à Genève, en Suisse.
Dans sa déclaration d'ouverture du Forum organisé à l'occasion du 60e anniversaire d'ONU commerce et développement (CNUCED), la Secrétaire générale Rebeca Grynspan a mis l'accent sur le nouveau programme d'action de l'organisation, tourné vers l'avenir.
Elle a souligné l'engagement renouvelé de l'organisation à défendre les intérêts des pays en développement dans une économie mondiale de plus en plus interconnectée, complexe et multipolaire. Lire la déclaration complète de Mme Grynspan (en anglais).
Lors de la cérémonie d'ouverture, qui s'est tenue au Palais des Nations à Genève, les participants ont entendu des discours du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, du président et des premiers ministres de la Barbade, du Brésil, de la Chine, des Comores, de Cuba, de Madagascar et du Timor-Leste, ainsi que du conseiller fédéral de la Suisse Guy Parmelin, représentant pays hôte. Voir les déclarations.
Se déroulant jusqu'au 14 juin, le forum a également rassemblé plus d'une vingtaine de ministres du commerce et des affaires étrangères, ainsi que des économistes de renom, des chefs d'entreprise et des représentants de la société civile, afin d’ouvrir une nouvelle voie pour le développement dans un monde en mutation rapide.
Un nouveau chapitre, où les inégalités du passé ne dicteront pas l'avenir
Mme Grynspan a déclaré que lorsque la CNUCED a été créée il y a 60 ans, une idée forte a émergé : que des cendres de la guerre et de l'histoire complexe du commerce, un nouveau chapitre pourrait être écrit où les inégalités du passé ne dicteraient pas l'avenir.
Elle a reconnu les progrès significatifs accomplis au cours des décennies, soulignant le rôle essentiel des pays en développement dans la stimulation du commerce mondial et la sortie de la pauvreté de plus d'un milliard de personnes.
Mais elle a également souligné l'inégalité des bénéfices : « Le vent du commerce a gonflé les voiles de certains, les propulsant vers de nouveaux records de richesse et d'influence. Mais pour d'autres, ces mêmes vents ont créé une tempête, les laissant exposés et vulnérables aux fluctuations du capital, à la dégradation de l'environnement et à la dépendance à l'égard des produits de base ».
Un nouveau visage pour le multilatéralisme et la mondialisation
Mme Grynspan a exhorté les participants au forum à s'inspirer de l'esprit fondateur de l'organisation, en renouvelant leur engagement en faveur du multilatéralisme, avec une plus grande représentation dans la gouvernance, des règles commerciales plus équitables et moins d'inégalités financières.
« Le monde a besoin d'un nouveau moment comme en 1964 », a-t-elle déclaré.
La responsable d’ONU commerce et développement a averti que l'ordre économique fondé sur des règles est contesté dans un monde multipolaire émergent et que cette multipolarité sans multilatéralisme conduira à la fragmentation, à des guerres commerciales et à une coopération mondiale en perte de vitesse, où les voix des pays en développement « risquent de se perdre dans la cacophonie d'intérêts divergents ».
Elle a plaidé pour une voie qui combine multipolarité et multilatéralisme afin de décentraliser l'économie mondiale et le pouvoir politique tout en favorisant une plus grande inclusion. Cette approche permettrait l'émergence d'un nouveau visage de la mondialisation, celui de nouveaux acteurs, de nouvelles idées, de nouvelles générations et de nouveaux espoirs qui façonnent le monde.
« La promesse de 1964 est vivante dans cette salle », a déclaré Mme Grynspan. « Inspirons-nous de cet esprit-là et de cette promesse. Allons de l'avant ensemble. »
