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La croissance mondiale estimée à 2,6 % en 2024, frôlant la récession

18 avril 2024

Pour la troisième année, la croissance restera sous les niveaux pré-pandémie, marquant l'urgence de mettre en œuvre des réformes et une coopération globale face aux défis commerciaux, climatiques et aux inégalités croissantes.

ONU Commerce et Développement (CNUCED) estime que la croissance mondiale ralentira à 2,6 % en 2024, légèrement au-dessus du seuil de récession établi à 2,5 %.

Pour la troisième année consécutive, la croissance restera inférieure aux taux d'avant la pandémie, qui s'élevait en moyenne à 3,2% entre 2015 et 2019. 

Le dernier rapport de la CNUCED, publié avant les réunions de printemps 2024 du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, souligne que mettre l’accent sur l'inflation masque des enjeux cruciaux tels que les perturbations commerciales, le changement climatique et la croissance des inégalités. 

Il appelle à des réformes structurelles et à une coordination internationale, proposant une stratégie qui englobe des politiques de l'offre pour stimuler l'investissement et des mesures côté demande pour améliorer l'emploi et les revenus.

Une croissance tirée par la consommation

Le rapport indique une dépendance croissante de l'économie mondiale à la consommation privée, qui devrait augmenter d'environ 4%, surpassant la croissance du revenu total estimée à 2,6%. 

Cette tendance, souvent nourrie par l'endettement, est renforcée par la réduction des économies accumulées durant la pandémie, posant l'endettement en tant que source principale de financement de la consommation. 

Cette dynamique favorise disproportionnellement les ménages aisés qui ont un meilleur accès au crédit, aggravant le fardeau de la dette pour les classes à revenus faibles et moyens et intensifiant les inégalités économiques

Érosion de la part des revenus des travailleurs

Le rapport soulève également une inquiétude sur la persistance de l'inégalité sur le marché du travail post-pandémie, où les employés, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, perçoivent des revenus moindres. 

Cette situation révèle que les bénéfices de la croissance économique bénéficient de plus en plus aux détenteurs de capitaux au détriment des employés, creusant ainsi les écarts salariaux et de richesse.

Perspectives économiques régionales

Afrique : La croissance est estimée à 3,0% en 2024, en légère hausse par rapport aux 2,9% de 2023. Les conflits armés et les impacts climatiques posent de sérieux problèmes. Les performances mitigées des principales économies, comme le Nigeria, l'Égypte et l'Afrique du Sud, pèsent sur les perspectives continentales.

Amérique du Sud : La croissance ralentit, avec le Brésil qui devrait croître de 2,1%, affecté par les pressions extérieures et une économie dépendante des matières premières. L'Argentine fait face à une contraction de 3,7% due à l'inflation et aux complexités des négociations sur sa dette.

Amérique du Nord : Malgré des défis persistants, la croissance reste relativement solide. Les États-Unis sont attendus à 2,0%, reflétant les inquiétudes concernant l'endettement élevé des ménages.

Asie : La Chine devrait atteindre une croissance autour de 5% en 2024, soutenue par un solide secteur manufacturier. L'Inde, portée par d'importants investissements publics, devrait connaître une expansion de 6,5%. Le Japon, confronté à des difficultés d'exportation, prévoit une croissance de 1%.

Europe : Les économies principales connaissent un ralentissement, avec des croissances prévues autour de 1,3% pour la France, 0,9% pour l'Allemagne, et 0,8% pour l'Italie, en raison de défis industriels et fiscaux.

Océanie : La croissance, particulièrement en Australie, devrait rester modeste, prolongeant une période de faible expansion jusqu'en 2024.