S'exprimant lors d'un forum de haut niveau en Indonésie, Rebeca Grynspan a estimé nécessaires la conclusion de partenariats solides pour surmonter les déficits de croissance, de confiance et d'espoir, tout en appelant à des investissements plus importants et à des chaînes d'approvisionnement plus résistantes pour les pays en développement.
Lors du Forum de haut niveau sur les partenariats multipartites en Indonésie, la Secrétaire générale d'ONU Commerce et Développement, Rebeca Grynspan, a estimé urgent de mettre en place une action collective transformatrice avec toutes les parties prenantes afin de relever les défis de développement du Sud global.
S'exprimant lors de la session plénière de haut niveau du Forum le 2 septembre, aux côtés du ministre indonésien de la planification du développement national (BAPPENAS), Pak Suharso Monoarfa, Mme Grynspan a évoqué la triple menace que représentent les déficits de croissance, de confiance et d'espoir auxquels le monde est confronté.
La croissance du PIB mondial, qui devrait atteindre un taux modeste à 2,5 % cette année, reste inférieure de près d'un point de pourcentage aux tendances antérieures à la pandémie. Selon Mme Grynspan, la faiblesse de la croissance est aggravée par un ordre économique international contesté et par l'affaiblissement des moteurs traditionnels de la prospérité.
Modification de la dynamique du commerce mondial
La responsable d'ONU Commerce et Développement a souligné la montée de la multipolarité et le poids économique croissant du Sud. Les échanges Sud-Sud dépassent désormais les échanges Nord-Nord, ce qui illustre un changement dans la dynamique du pouvoir mondial. Elle a plaidé en faveur d'un nouveau multilatéralisme qui décentralise le pouvoir et favorise l'inclusion, le commerce et la coopération entre l'Afrique et l'Asie servant d'exemple notable.
Soulignant le potentiel de l'Afrique, Mme Grynspan a noté l'impact transformateur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et a insisté sur l'importance de stimuler les investissements dans les technologies vertes et l'innovation à travers le continent. Au-delà de l'Afrique, elle a souligné la nécessité de combler le déficit d'investissement de 4 000 milliards de dollars dans les pays du Sud pour favoriser leur développement durable et leur progrès commun.
Surmonter les vulnérabilités sur les chaînes d'approvisionnement
Mme Grynspan s'est également exprimée le 3 septembre lors de la session thématique de haut niveau du forum sur la connexion du Sud et l'amélioration de la logistique commerciale, soulignant les vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement exposées aux récentes perturbations mondiales, telles que la pandémie de COVID-19, les conflits géopolitiques et la sécheresse induite par le changement climatique sur le canal de Panama.
Elle a souligné que les pays en développement sont plus vulnérables à ces perturbations, en particulier les petits États insulaires en développement et les pays en développement enclavés, dont les coûts de transport sont en moyenne 32 à 35 % plus élevés que les coûts moyens mondiaux.
Mme Grynspan a exhorté les dirigeants présents au forum à saisir ce moment crucial pour construire des chaînes d'approvisionnement durables, inclusives et résilientes, garantissant une participation équitable au commerce mondial. Lors de son séjour en Indonésie, elle a également participé au deuxième forum Indonésie-Afrique. Les deux événements se sont déroulés à Bali du 1er au 3 septembre.