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Une plate-forme de la CNUCED permet l'enregistrement de plus de 25 000 entreprises au Cameroun

07 décembre 2020

Leur déclaration officielle permet aux entreprises camerounaises et à leurs salariés d’emprunter, de s’assurer et d’accéder à une meilleure protection juridique.

Man signs in online on computer

Plus de 25 000 petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises ont rejoint le secteur formel en s’enregistrant officiellement grâce à eRegistrations, une plate-forme en ligne développée par la CNUCED et lancée en 2016 dans ce pays.

Cette plate-forme a permis l’enregistrement d’entreprises installées à Douala, Yaoundé, Garoua et dans les régions voisines. Elles ont pu se déployer et ainsi continuer à créer des emplois, en dépit de la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19.

Financée par l'Union européenne, la plate-forme a été promue par l'Agence nationale de promotion des PME (APME) sous le nom de mybusiness.cm, via ses Centres de Formalités de Création d'Entreprises (CFCE).

Les PME camerounaises opèrent en majorité dans le secteur informel, à distance des pouvoirs publics. En formalisant leurs activités, les PME et leurs salariés peuvent enfin bénéficier de prêts, d’assurances et d’une protection juridique, lorsqu’ils s’acquittent de leurs impôts et cotisations de sécurité sociale.

L'utilisation de la plateforme a également permis la standardisation des opérations administratives dans les CFCE. L'automatisation permet désormais aux entreprises de s’enregistrer en 72 heures, une performance quand on la compare avec la durée moyenne de 3,1 jours nécessaire dans l’Union européenne.

Des données précises et en temps réel sur les entreprises

La plate-forme permet de collecter en temps réel des informations précises sur les entreprises créées dans les régions du nord, du centre et du littoral camerounais.

"Nous pouvons désormais collecter des informations sur les entreprises en cours de création, et que sur leur répartition par secteur. Nous en savons également davantage sur l'âge, le sexe et la localisation géographique des entrepreneurs. Ces données nous aident à réorienter nos politiques économiques, en particulier pour aborder la reprise post-COVID-19", a déclaré Jean-Marie Badga, Directeur général de l'APME.

Passer d’un enregistrement sur papier à une plate-forme en ligne a également apporté bien d'autres avantages.

"Grâce à cette plate-forme numérique, nos équipes ont pu continuer à travailler pendant la crise de la COVID-19. Ce nouvel outil nous a aussi aidés à être plus productifs. Le personnel perd moins de temps à s'occuper des opérations administratives et peut davantage se consacrer à conseiller les entrepreneurs", a ajouté M. Badga.

Le secteur privé est conquis

La plateforme a été adoptée avec enthousiasme par le secteur privé camerounais. Aboubakar Ousmane, 28 ans, comptable, aide ses clients à créer entre 20 et 30 entreprises par an.

"La plate-forme MyBusiness.cm m'a permis de gagner du temps et de l'argent", dit-il. "Je peux soumettre un dossier depuis mon bureau et le suivre sans me déplacer. Le suivi d'information me permet de savoir précisément quand me rendre au CFCE pour retirer mon dossier".

"Je pense que nous devons encourager l'utilisation de cette plate-forme à la fois par les professionnels (des services aux entreprises) et par tous les camerounais, qui y trouveront d'énormes avantages", dit-il.

Katie Taga gère une entreprise de construction créée grâce à la plateforme. "J'ai pu obtenir les documents nécessaires pour lancer mon entreprise en 72 heures. Grâce à ce système en ligne, les propriétaires d'entreprises gagnent du temps et de l'argent. Nous devrions encourager davantage d'initiatives de ce type ici".

Depuis 2016, l'Union européenne aide le Cameroun à renforcer les compétences de ses opérateurs économiques et à promouvoir un environnement institutionnel plus favorable aux affaires.

La délégation européenne dans le pays a récemment annoncé que le programme, dans les trois régions, avait obtenu des résultats positifs et qu'il serait étendu aux quatre autres CFCE de Maroua, Limbe, Bertoua et Ngaoundéré.

Elle a déclaré que cette extension serait l'occasion d'améliorer la plate-forme en intégrant davantage de services laissés en attente lors de la phase pilote.