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Contrairement à la tendance mondiale pour 2012, l’investissement étranger direct vers l’Afrique augmente


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2013/026
Contrairement à la tendance mondiale pour 2012, l’investissement étranger direct vers l’Afrique augmente
Attiré par les industries extractives mais aussi par la hausse de la consommation d’articles manufacturés et de services, indique la CNUCED dans son nouveau rapport

Geneva, Suisse, 26 juin 2013

En 2012, les flux d’investissement étranger direct (IED) vers les pays africains ont augmenté de 5 %, à 50 milliards de dollars, alors qu’ils ont chuté de 18 % au niveau mondial, indique la CNUCED dans son étude annuelle sur les tendances de l’investissement.

Le Rapport sur l’investissement dans le monde 2013: Les chaînes de valeur mondiales: l’investissement et le commerce au service du développement1 est publié aujourd’hui (en anglais).

La liste des premiers pays bénéficiaires d’IED en Afrique (fig. 1) montre clairement que les industries extractives demeurent le principal pôle d’attraction du continent. Toutefois, on note aussi une progression de l’investissement dans les projets du secteur manufacturier et du secteur des services, en réponse à la croissance du marché de la consommation (fig. 2).

Dans la région de l’Afrique du Nord, l’investissement international semble reprendre après une période de déclin due aux troubles politiques qui ont marqué l’année 2011. Les flux d’IED ont en effet augmenté de 35 %, à 11,5 milliards de dollars en 2012, indique le rapport. Ce redressement s’explique en bonne partie par le retournement de la situation en Égypte où, après un mouvement de retrait des investissements en 2011 (-500 millions de dollars), ceux-ci sont remontés à 2,8 milliards de dollars en 2012. Ce chiffre est néanmoins bien inférieur aux niveaux atteints dans le pays avant 2011, note la CNUCED.
Les flux d’IED vers l’Afrique de l’Ouest ont baissé de 5 %, à 16,8 milliards de dollars. Sur les investissements à destination des deux plus grands producteurs de pétrole de la région, l’IED à destination du Ghana est demeuré stable, à 3,3 milliards de dollars; il a toutefois accusé une baisse de 21 % au Nigéria, à 7 milliards de dollars, qui explique l’essentiel de la diminution des flux dans cette zone. La Mauritanie qui, grâce à ses intérêts miniers, a pu doubler ses entrées d’IED, à 1,2 milliard de dollars, donne des signes positifs.

En Afrique centrale, les entrées d’IED ont augmenté pour atteindre le montant record de 10 milliards de dollars. Les sociétés minières transnationales ont en effet continué d’investir dans les ressources naturelles de la région. C’est ainsi que le développement de la mine de cuivre et de cobalt de Tenke Fungurume en République démocratique du Congo a mobilisé d’importants investissements.

La récente découverte de nouveaux gisements de gaz en République-Unie de Tanzanie et de nouveaux champs de pétrole en Ougandaont attiré des investissements supplémentaires en Afrique de l’Est. Les flux d’IED dans la région  sont passés de 4,6 milliards de dollars en 2011 à 6,3 milliards de dollars en 2012.

En revanche, en Afrique australe, les entrées d’IED ont chuté de 8,7 milliards de dollars en 2011 à 5,4 milliards de dollars en 2012 et ce malgré une progression sensible dans certains pays de la région. Par exemple, les investissements au Mozambique ont doublé, à 5,2 milliards de dollars, attirés par les immenses gisements de gaz en mer, cependant qu’en Angola, ils ont baissé pour la troisième année consécutive (-6,9 milliards de dollars). Les flux d’IED vers l’Afrique du Sud, qui ont eu tendance à beaucoup fluctuer ces dernières années, sont tombés de 24 % en 2012, à 4,6 milliards de dollars. Toutefois, les sorties d’IED ont fortement rebondi, à 4,4 milliards de dollars, et l’Afrique du Sud est redevenue la première source d’IED en Afrique. En effet, en 2012, les entreprises sud-africaines ont acquis de nombreuses participations dans le secteur minier ainsi que dans les secteurs du commerce de gros et des soins de santé.

S’il est manifeste que les ressources naturelles demeurent le principal pôle d’attraction des IED en Afrique, la CNUCED  indique que le secteur manufacturier et les services gagnent du terrain, en même temps que le pouvoir d’achat de la classe moyenne qui voit le jour sur le continent. Entre 2008 et 2012, la part des secteurs liés à la consommation dans la valeur totale des projets d’investissements de création de capacités est passée de 7 à 23 % (fig. 2). L’investissement de création de capacités est un investissement dans un nouveau projet ou dans l’extension d’un projet existant, plutôt qu’un investissement par fusion-acquisition.

Pour ce qui est des sources d’IED, les sociétés transnationales des pays émergents sont de plus en plus actives en Afrique, indique le rapport. En stock d’IED, la Malaisie, l’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde (dans cet ordre) sont les premiers pays en développement investisseurs en Afrique.

Les sorties d’IED des pays africains ont presque triplé en 2012, à 14 milliards de dollars, et, à la différence des entrées, ont augmenté dans toutes les régions du continent, atteignant un montant total record.

Rapport complet en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf

 

Figure 1 : Afrique: les cinq premiers bénéficiaires de flux d’IED, 2011, 2012
(En milliards de dollars)
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Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.
 
Figure 2 : Part des projets d’investissements de création de capacités liés à la consommation dans la valeur totale des projets d’investissements de création de capacités, 2008-2012

(en pourcentage)
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Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.