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Des études approfondies analysent les effets de l’écoétiquetage


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2014/001
Des études approfondies analysent les effets de l’écoétiquetage

Geneva, Suisse, 31 janvier 2014

En 2012, avec un taux de croissance annuel moyen de 41 %, la production de produits de base (hors biocarburants) écocertifiés ou produits selon des normes de durabilité volontaires a connu un essor considérable. C’est ce qu’indiquent deux rapports exhaustifs sur le sujet, qui seront présentés le 31 janvier à 10 heures, dans la salle XXVI du Palais des Nations, à Genève (Suisse), dans le cadre du Forum des Nations Unies sur les normes de durabilité.

Selon l’étude State of Sustainability Initiatives (SSI) Review 2014, ce sont l’huile de palme (+90 %), le sucre (+74 %), le cacao (+69 %) et le coton (+55 %) qui ont enregistré la plus forte progression.

Ce rapport paraît en même temps que le premier rapport du Comité sur l’évaluation de la durabilité (Committee on Sustainability Assessment − COSA), intitulé The COSA Measuring Sustainability Report. Ensemble, ces deux études constituent l’analyse la plus complète à ce jour des tendances du marché, de l’efficacité des mécanismes et des effets des normes les plus courantes; elles examinent en outre les retombées concrètes de ces initiatives sur les agriculteurs, les collectivités et l’environnement de pays à revenu faible et moyen.

«Des segments de marché représentant plusieurs milliards de dollars appliquent aujourd’hui non moins de 435 normes de durabilité ou normes écologiques liées à une forme ou une autre de production responsable», dit le Président du COSA Daniele Giovannucci. «Certaines de ces normes ont été créées pour pallier l’incapacité des politiques publiques de résoudre certains des problèmes les plus aigus en matière d’alimentation. Il devient donc de plus en plus important de mesurer l’efficacité de ces normes et, naturellement, de savoir si les initiatives sont effectivement durables.».

Ces rapports seront des sources d’information précieuses pour ceux dont les décisions influent sur les chaînes d’approvisionnement − chefs d’entreprise, responsables politiques, conseillers en investissement, régulateurs et organisations non gouvernementales.

Le Forum des Nations Unies sur les normes de durabilité, lancé en mars 2013 pour répondre à l’intérêt croissant suscité par des normes capables de contribuer à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, est coparrainé par la CNUCED et quatre autres institutions des Nations Unies − le Centre du commerce international (CCI), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

L’étude des SSI présente une vue d’ensemble des tendances du marché et des résultats enregistrés par 16 grands acteurs de la certification − tels Forest Stewardship Council, Organic et Rainforest Alliance − dans 10 principaux secteurs de produits de base. Elle porte sur des produits certifiés d’une valeur commerciale estimée à 31,6 milliards de dollars en 2012.

Le rapport d’évaluation de la durabilité du COSA, dit M. Giovannucci, «présente les principales conclusions tirées de près de 18 000 enquêtes effectuées entre 2009 et 2013 en Afrique, en Asie et Amérique latine sur le café et le cacao − deux produits de base très importants qui servent d’indicateur de tendance pour d’autres produits agricoles».

L’étude des SSI aboutit aux principales conclusions suivantes:

• En 2012, les produits certifiés ont atteint des taux de pénétration du marché élevés, avec 38 % pour le café (contre 9 % en 2008), 22 % pour le cacao, 15 % pour l’huile de palme et 12 % pour le thé;

• L’offre de produits certifiés est régulièrement excédentaire, avec 42 % seulement de produits vendus;

• Ce sont le plus souvent les producteurs les plus en pointe travaillant pour l’exportation qui choisissent d’appliquer les normes de durabilité, et cela soulève des interrogations quant aux effets de ces normes en matière de réduction de la pauvreté;

• Les normes de durabilité volontaires ont permis i) d’instaurer une gouvernance plus participative tout au long de la chaîne d’approvisionnement; ii) d’imposer le contrôle par des organismes externes comme norme minimale de vérification de la conformité; et iii) d’imposer le respect des normes du travail comme norme minimale d’accès au marché;

• Avec l’avancée des normes de durabilité sur les marchés conventionnels, leur niveau d’exigence a baissé, d’où l’importance de comprendre les effets de cette évolution.

L’étude du COSA aboutit aux principales conclusions suivantes:

• Les résultats des normes de durabilité varient d’un secteur à l’autre − d’excellents à peu concluants;

• Il peut y avoir une corrélation entre le rendement et la qualité des pratiques environnementales;

• Les mesures qui améliorent l’efficacité améliorent également les revenus et sont autant de moyens nouveaux d’amener les agriculteurs à réduire leurs coûts et à augmenter leurs rendements;

• Les certifications multiples sont corrélées à des revenus supérieurs − non pas inférieurs − mais seulement jusqu’à un certain point.

• Les normes de durabilité sont utiles dans certains domaines − la formation, par exemple − mais relativement inefficaces pour d’autres indicateurs sociaux, telle la sécurité alimentaire; en effet, parmi les petits exploitants qui ont les revenus les plus élevés, certains manquent encore de nourriture.

D’une manière générale, les rapports du COSA et des SSI montrent qu’aujourd’hui, grâce aux normes volontaires, les possibilités d’apporter des changements positifs sur bon nombre de grands marchés sont bien réelles et se développent encore, mais pour que ce potentiel se réalise, il faut avoir une meilleure compréhension des effets de ces normes sur le terrain et adopter des stratégies qui favorisent l’assistance technique et l’internalisation des coûts au niveau du marché.

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez consulter le site Web du Forum des Nations Unies sur les normes de durabilité (UNFSS) − www.unfss.org − ou prendre contact avec M. Ulrich Hoffmann, coordinateur du Forum des Nations Unies sur les normes de durabilité (UNFSS), au secrétariat de la CNUCED (ulrich.hoffmann@unctad.org, tél.: +41 22 9175780). 

 

State of Sustainability Initiatives (SSI)

L’étude 2014 des SSI est le fruit d’une collaboration entre l’Institut international du développement durable (IIDD), l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED), la Finance Alliance for Sustainable Trade (FAST), Environment and Trade in a World of Interdependence (ENTWINED), la Sustainable Trade Initiative (IDH) et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Committee on Sustainability Assessment (COSA)

COSA est un groupe indépendant et sans but lucratif d’organisations, qui a pour mission d’accélérer l’évolution vers la durabilité dans le secteur de l’agriculture au moyen de partenariats et d’outils d’évaluation qui contribuent à une meilleure compréhension et à une meilleure gestion des incidences sociales, économiques et environnementales des mesures prises (www.thecosa.org).