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Du riz rouge du Bhoutan à la viande caprine du Mozambique, les produits typiques peuvent stimuler les exportations des pays les plus pauvres


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2016/076
Du riz rouge du Bhoutan à la viande caprine du Mozambique, les produits typiques peuvent stimuler les exportations des pays les plus pauvres

Geneva, Suisse, 9 décembre 2016

​Niché dans l’Himalaya entre l’Inde et le Tibet, l’antique royaume du Bhoutan est l’un des pays les plus isolés au monde. Le commerce est difficile pour ce pays sans littoral, dont 40 % des exportations proviennent de la vente d’énergie hydroélectrique à l’Inde.

Sa situation en haute altitude a cependant doté le Bhoutan de toute une série de merveilles naturelles, dont une variété végétale qui ne pousse pratiquement nulle part ailleurs : le riz rouge du Bhoutan.

Cette variété rouge rubis est cultivée à quelque 2 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans des vallées irriguées par l’eau riche en matières minérales d’un glacier millénaire.

Le Bhoutan n’est pas un cas à part. Parmi les 47 autres pays les moins avancés (PMA), beaucoup possèdent également des produits alimentaires uniques qui pourraient être vendus sur des marchés d’exportation lucratifs.

« S’ils sont protégés et bien commercialisés, les produits traditionnels naturels peuvent devenir une source de revenus plus importante dans beaucoup de PMA », a estimé l’expert de la CNUCED Stefano Inama. « Une grande partie de ces pays ont une dépendance dangereuse à l’égard de l’exportation de produits de base et doivent diversifier leur économie. »

Dans un rapport qu’elle lancera le 12 décembre, la CNUCED a recensé une grande variété de produits sans équivalent qui n’attendent que d’être mieux commercialisés, comme des variétés de café inhabituelles et le miel aromatique volcanique d’Éthiopie, les œufs de mulet salés de Mauritanie et la viande caprine du Mozambique.

Les indications géographiques jouent un rôle clef aussi bien dans la protection que dans la commercialisation de ces produits. Il s’agit de normes portant sur des produits qui ont des liens particuliers avec les endroits où ils sont fabriqués, cultivés ou récoltés. Les indications géographiques sont régies parl’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), qui est administré par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Selon le rapport, les PMA rencontrent des difficultés considérables pour faire respecter les indications géographiques parce que leurs institutions et leurs cadres réglementaires sont encore précaires, mais plusieurs d’entre eux ont demandé à la CNUCED d’étudier la possibilité de tirer parti de ces indications pour renforcer le commerce et réduire la pauvreté.

La CNUCED a ainsi mené une étude de faisabilité à la demande du Sénégal, par exemple, pour réfléchir aux moyens d’améliorer les moyens d’existence des femmes qui produisent et commercialisent des jus de fruit, des sirops et des confitures dans la région de la Basse-Casamance.

L’étude a permis de déterminer que les femmes étaient parvenues à améliorer leurs locaux et leur matériel pour respecter des normes plus strictes, mais qu’il fallait en faire davantage pour vérifier le respect de ces normes, identifier des marchés de niche et accélérer la reconnaissance des indications géographiques.

Le cas du poivre de Kampot, au Cambodge, fournit aux producteurs et aux décideurs un très bon exemple des avantages que les PMA peuvent tirer des indications géographiques. Réputée pour sa saveur vive, cette épice a obtenu une indication géographique en 2010 ; l’Association pour la promotion du poivre de Kampot a été mise en place pour en gérer et en commercialiser la récolte.

« Notre poivre se vent à un prix élevé et il est reconnu comme étant de la plus grande qualité, parce que nous respectons les directives de l’association », a indiqué Phok Ly, agriculteur cultivant 3 000 poivriers, au journal The Phnom Penh Post, précisant que les efforts accomplis par l’association pour en garantir la qualité avaient permis d’accroître les revenus de ses membres.

En février 2016, l’Union européenne a officiellement ajouté le nom « poivre de Kampot » à son registre des appellations d’origine protégées, notamment en réaction à la multiplication de contrefaçons sur le marché, conséquence du grand succès de cette épice.


La CNUCED lancera son étude intitulée Why Geographical Indications for Least Developed Countries ? le 12 décembre à Genève (Suisse).

Assisteront à la cérémonie de lancement Eloi Laourou, Représentant du Bénin auprès des organisations internationales établies à Genève et coordonnateur du groupe des PMA à l’OMC, et Nico Frandi, représentant de l’Italie pour le commerce à Genève.

La publication paraît un an après que l’artiste italien Maurizio Cancelli a présenté son installation « Villaggio Terra », qui célébrait les liens entre alimentation, terres et communautés, au Palais des Nations, à Genève, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU. Maurizio Cancelli et un artiste béninois seront les invités d’honneur de la cérémonie.