Hausse de l’investissement dans les petits états insulaires en développement, grâce à deux pays riches en ressources naturelles
Les investissements étrangers directs (IED) dans les petits États insulaires en développement (PEID) ont continué de se redresser en 2012, avec une croissance positive pour la deuxième année consécutive, d’après le Rapport sur l’investissement dans le monde 2013 : Les chaînes de valeur mondiales: l’investissement et le commerce au service du développement1 . Ce rapport, disponible qu'en anglais, est rendu public aujourd’hui.
Les flux d’IED vers les 29 petits États insulaires en développement ont augmenté de 10 %, pour s’établir à 6,2 milliards de dollars des États-Unis, principalement en raison des fortes hausses enregistrées par Trinité-et-Tobago et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, deux pays riches en ressources naturelles. Principale destination d’IED de ce groupe de pays (fig. 1), Trinité-et-Tobago a représenté 41 % du total en 2012, avec une hausse de 38 % des flux d’IED. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les flux d’IED sont redevenus positifs, s’établissant à un niveau modeste de 29 milliards de dollars, après une forte diminution (moins de 309 millions de dollars) en 2011. A eux deux, ces pays comptent 178 % de la hausse totale des IED vers les PEID en 2012 − autrement dit, ils compensent un important recul net dans d’autres pays. Le rapport de la CNCUED souligne des taux d’IED extrêmement inégaux au sein de ce groupe de pays.
Les flux d’IED vers les 11 PEID des Caraïbes ont augmenté de 5 %, s’établissant à 4,8 milliards de dollars en 2012. Ces pays représentent traditionnellement l’essentiel des flux d’IED vers les PEID, avec une part moyenne de près des quatre cinquièmes du total. La hausse sensible des IED à la Trinité-et-Tobago est due à une augmentation des bénéfices réinvestis par les sociétés transnationales (STN) dans le secteur de l’énergie, selon le WIR. Outre d’importants gisements de pétrole et de gaz, la proximité géographique de ce pays du vaste marché nord-américain, une langue commune et une certaine dépendance économique sont quelques-uns des facteurs qui expliquent sa position privilégiée en tant que destinataire d’IED par rapport aux autres petits États insulaires en développement.
Les flux d’IED à destination des autres PEID − en Afrique, en Asie et dans le Pacifique − ont augmenté de 31 %, pour s’établir à 1,4 milliard de dollars, en grande partie grâce aux hausses enregistrées en Papouasie-Nouvelle-Guinée. On notera cependant que les IED ont augmenté de 32 % à Maurice, pour s’établir à 361 millions de dollars, et de 11 % (284 millions de dollars) aux Maldives. Ils ont par contre diminué de 36 % aux Fidji, s’établissant à 268 millions de dollars, et de 21 % aux Seychelles (114 millions de dollars).
En valeur absolue, les flux d’IED peuvent sembler modestes, indique le Rapport. Ils sont néanmoins appréciables, rapportés à la taille économique de la plupart des pays considérés. Le ratio stock d’IED/produit intérieur brut (PIB) pour ces pays était de 81 % en 2011, avec des variations considérables allant de 2 % pour Kiribati à 292 % pour Saint Kitts-et-Nevis (fig. 2). Bien que les PEID soient extrêmement dépendants de l’IED, on sait très peu de choses de l’impact économique des flux d’IED, et en particulier. de la façon dont ces flux d’investissement interagissent avec les vulnérabilités économiques structurelles de ces pays − faible taille, dispersion géographique (et souvent, éloignement), vulnérabilité aux catastrophes naturelles, marchés intérieurs exigus, forte dépendance à l’égard des importations, capacité limitée d’exploiter des économies d’échelle.
Parallèlement à la forte hausse des IED dans le secteur des ressources naturelles en 2012, qui a principalement concerné la Trinité-et-Tobago et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, on a observé un lent redressement de l’activité touristique, largement dominée par des investisseurs étrangers, avec une diversification dans le sens d’un accroissement du nombre de touristes originaires d’Asie, selon le Rapport sur l'investissement dans le monde.
Si un certain nombre de ces pays encouragent une activité financière offshore dans l’objectif de diversifier leur économie, d’autres, comme la Jamaïque, soutiennent le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), attirant ainsi des investisseurs étrangers comme Convergys Corporation et Aegis Communications Ltd. (deux sociétés des États-Unis), qui envisagent d’ouvrir des centres d’appel à Montego Bay, selon le Rapport.
Rapport complet en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf
Figure 1. Top 5 recipients of FDI in SIDS, 2011 and 2012
(billions of US dollars)
Source: UNCTAD, World Investment Report 2013.
Figure 2. Ratio of FDI stock to GDP of SIDS, 2011
(as percentages)
Source: UNCTAD, World Investment Report 2013.