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La CNUCED préconise plus d’investissements pour combler le déficit de financement dans les infrastructures et l’adaptation aux changements climatiques


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2014/044
La CNUCED préconise plus d’investissements pour combler le déficit de financement dans les infrastructures et l’adaptation aux changements climatiques
Les dirigeants mondiaux se réunissent à Genève à l’occasion du Forum mondial de l’investissement 2014

Geneva, Suisse, 15 octobre 2014

Faute d’investissements suffisants et d’une initiative coordonnée pour répondre aux besoins de financement très importants des pays en développement, les efforts déployés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et dans d’autres domaines tels que l’adaptation aux changements climatiques pourraient être compromis. C’est la conclusion à laquelle a abouti une réunion de responsables politiques de haut niveau, de présidents-directeurs généraux de sociétés transnationales et d’intellectuels, organisée le 14 octobre dernier à Genève, dans le cadre du Forum mondial de l’investissement.

La CNUCED, l’organisme des Nations Unies qui accueille cette manifestation biennale, s’est attachée à mobiliser la communauté mondiale des investisseurs, l’encourageant à investir davantage dans des secteurs essentiels dans les régions les plus pauvres, mais aussi à engager des investissements responsables, qui contribuent au développement durable.

À l’ouverture du Sommet des dirigeants mondiaux sur l’investissement, l’un des 50 événements au programme du Forum, le Secrétaire général de la CNUCED, M. Mukhisa Kituyi a déclaré: «La tâche consistant à éliminer la pauvreté et à changer de cap pour parvenir à une croissance à faible intensité de carbone nécessitera un engagement et un investissement sans précédents.».

«Cette année, le Forum mondial de l’investissement offre à la communauté internationale l’une des premières − et des plus importantes − occasions de réunir les acteurs publics et privés qui devront unir leurs forces pour attirer plus de capitaux dans des projets de développement durable».

Le Forum mondial de l’investissement se tient alors que les pays et la communauté internationale définissent des objectifs de développement durable destinés à succéder aux objectifs du Millénaire pour le développement qui arriveront à échéance l’année prochaine. Les objectifs proposés, qui devraient avoir une portée beaucoup plus étendue, supposeront des efforts de financement bien plus importants de la part des gouvernements et du secteur privé.

Selon les estimations de la CNUCED, les pays en développement accuseront un déficit de financement de 2 500 milliards de dollars par an pendant toute la période de réalisation des objectifs de développement durable (2016 2030). L’argent public ne suffira pas à satisfaire toutes les exigences de financement découlant implicitement de ces objectifs. Le secteur privé doit donc investir davantage. La CNUCED a identifié dans le système financier plusieurs sources de capitaux (fonds de pension, disponibilités des entreprises) qui pourraient être utilement réorientées vers des projets de développement durable dans des pays en développement.

À l’approche de la conférence sur les objectifs de développement durable qui se tiendra à New York (États-Unis) l’année prochaine, certains pays s’interrogent déjà sur le degré d’ambition et les engagements financiers induits par les nouveaux objectifs. Le but du Forum mondial de l’investissement est de réfléchir à la manière dont le secteur privé, mais aussi d’autres investisseurs (entreprises publiques, fonds souverains, caisses publiques de retraite, etc.) pourraient contribuer à la réalisation de ces objectifs.

Les participants au sommet ont passé en revue plusieurs moyens qui pourraient faciliter les investissements, par exemple une réforme des marchés financiers, des mesures de mutualisation des risques et des instruments tels que les obligations vertes et les fonds de placement spécialisés.

Selon Mark Wilson, Président-Directeur général de la société d’assurance Aviva, une réforme des marchés financiers de plus grande ampleur serait nécessaire pour promouvoir l’investissement à long terme.

«Nous voulons que tous ceux qui participent au processus d’investissement aient une vision à long terme. [Nous avons besoin] de capitaux patients, et non de capitaux fébriles. Il ne sert à rien, à mon avis, d’être obsédé par les résultats trimestriels (et à toujours plus brève échéance)».

Abondant dans ce sens, Jeffrey Sachs, économiste du développement et Conseiller spécial auprès du Secrétaire général pour les objectifs du Millénaire pour le développement, a fait observer qu’«à Wall Street, le temps se calcule en nanosecondes, et non en décennies». Cette obsession du court terme pouvait aussi se retrouver dans la réflexion sur le développement.

«Nous entendons souvent parler du besoin de projets «prêts à démarrer». Très bien, mais nous devons veiller à ce que cela ne revienne pas simplement à privilégier le court terme. Il nous faut mener une réflexion sur le long terme, qui appelle des solutions complexes; tout ne peut pas être livré clef en main», a indiqué M. Sachs.

Même si des mesures et des fonds existent depuis quelque temps déjà, les gouvernements et les investisseurs présents au sommet ont prôné une expansion et un meilleur impact de l’investissement dans les pays les plus pauvres.

À cet égard, le Prince de Galles, héritier du trône du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, a déclaré, dans une allocution vidéo, qu’il soutenait le plan d’action de la CNUCED visant à mettre l’investissement privé au service des objectifs de développement durable. «La CNUCED a établi un excellent plan d’action pour réorienter les ressources vers l’investissement dans le développement durable», a-t-il dit.

Ses observations ont été appuyées par le Président de Nestlé, M. Peter Brabeck Letmathe, qui «estime que le plan d’action est réalisable et qu’il recevra l’adhésion du secteur privé».

À la clôture de la réunion, M. Kituyi a dit: «Nous ne pouvons pas encore attendre quinze ans [délai proposé pour atteindre les objectifs de développement durable] pour mettre fin à la pauvreté ou faire face aux changements climatiques. Il est de notre responsabilité à tous d’agir dès maintenant et d’accroître le volume et l’impact des investissements là où cela est le plus nécessaire.».