La république du Congo veut stimuler l’investissement étranger dans l’agriculture
La République du Congo entreprendra une réforme en profondeur de sa politique générale de l’investissement pour accroître les investissements étrangers directs (IED) et leurs retombées positives, ainsi que pour promouvoir le développement de l’agriculture, selon les conclusions du débat intergouvernemental sur l’Examen de la politique d’investissement (EPI) du pays effectué par la CNUCED.
L’investissement étranger dans la République du Congo a fortement progressé ces dernières années, atteignant 3,5 milliards de dollars en 2013 et faisant du pays le premier bénéficiaire d’IED en Afrique centrale. Plus de 90 % des IED vont toutefois au secteur pétrolier et il est donc essentiel de diversifier l’investissement pour stimuler la croissance et le développement.
«L’analyse de l’EPI doit servir de base aux réformes législatives, réglementaires et institutionnelles nécessaires pour créer des conditions plus propices à l’investissement et progresser vers l’objectif que nous avons de devenir un pays émergent d’ici à 2025», a indiqué Léon Raphaël Mokoko, Ministre congolais du plan et de l’intégration, en approuvant les recommandations formulées dans le rapport d’EPI à l’occasion de la présentation officielle de celui-ci à Genève, le 21 avril 2015.
D’après le rapport, il sera essentiel d’apporter des améliorations importantes au cadre réglementaire et institutionnel de l’investissement pour favoriser une croissance impulsée par les marchés. En particulier, les réglementations concernant l’entrée et la protection des IED, l’établissement et le fonctionnement des entreprises, le système foncier, la fiscalité, les ressources humaines et les infrastructures représentent des domaines d’intervention prioritaires.
Globalement, les initiatives du Gouvernement vont dans le bon sens, mais leur mise en œuvre présente des lacunes considérables qui entravent l’efficacité des réformes. Limiter le nombre d’institutions et d’organismes publics permettrait de dégager des ressources pour progresser dans la réalisation des objectifs prioritaires.
Le rapport d’EPI contient également des conseils stratégiques sur la politique agricole et la promotion de l’IED dans les cultures vivrières, qui pourrait beaucoup contribuer à réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté.
L’examen fait notamment ressortir que des modèles de développement intégré du secteur agricole ont toutes les chances de donner des résultats plus durables et de contribuer ainsi à protéger les agriculteurs locaux tout en soutenant la création d’emplois, le transfert de technologie et la diversification des cultures. Ces modèles réduisent également les risques de déplacement de populations, d’accaparement des terres à des fins commerciales et de dégradation de l’environnement.
La CNUCED a cependant souligné que le succès d’un développement agricole intégré dépendait de la transparence des relations avec les investisseurs, de la qualité de la législation, de la réalisation régulière d’évaluations d’impact et d’une bonne sélection des investisseurs.
«Les mesures recommandées dans l’EPI peuvent contribuer au développement durable du Congo», a estimé James Zhan, Directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED.
Les autorités compétentes ont un rôle important à jouer en optimisant les retombées positives des investissements sur les projets de développement durable. Suivre et évaluer les projets de façon régulière et rigoureuse, sur la base d’indicateurs fiables, est l’un des meilleurs moyens d’obtenir de bons résultats. Cela étant, il faut garder à l’esprit que les initiatives s’étendent sur de longues périodes et que des ajustements pourront être nécessaires.
La présentation de l’EPI a suscité un débat animé entre les représentants, dont beaucoup ont félicité la République du Congo d’avoir fait évaluer son cadre réglementaire et ont salué l’efficacité du programme d’EPI de la CNUCED.
La CNUCED réalise des EPI à la demande des pays bénéficiaires, qui aboutissent à des recommandations concrètes sur les moyens d’attirer davantage d’IED pour stimuler le développement économique et social. Le programme comporte plusieurs phases: élaboration du rapport; assistance technique et suivi aux fins de la mise en œuvre des recommandations; examen de la mise en œuvre. Une version préliminaire du rapport a été examinée avec des responsables publics et des représentants du secteur privé lors d’un atelier national organisé à Brazzaville en novembre 2014.