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Le secteur des transports maritimes croît plus lentement depuis 2009 et l’avenir reste incertain


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2016/048
Le secteur des transports maritimes croît plus lentement depuis 2009 et l’avenir reste incertain

Geneva, Suisse, 3 novembre 2016

​Pour la première fois depuis 2015, le commerce maritime a dépassé 10 milliards de tonnes en volume, en hausse de 2,1 % par rapport à l’année précédente (9,8 milliards de tonnes), selon l’Étude sur les transports maritimes 2016 de la CNUCED, mais le secteur connaît un ralentissement depuis 2009 et fait face à un avenir incertain.

En 2015, 80 % des marchandises mondiales en volume ont été transportées par mer ; si la croissance des transports maritimes s’est ralentie, c’est en raison de l’atonie du commerce mondial, même s’il existe des différences selon les secteurs.

Le transport maritime de pétrole a enregistré son meilleur résultat depuis 2008 en raison de la faiblesse des cours du pétrole, de l’abondance de l’offre et de la stabilité de la demande. La croissance globale des transports maritimes a été freinée par la faible augmentation du commerce des produits secs en vrac, en particulier du charbon et du minerai de fer, et par les mauvais résultats du transport par conteneur, qui concerne 95 % environ des articles manufacturés.

Malgré cette faible croissance, les capacités de transport ont continué d’augmenter (+3,5 %) pour atteindre 1,8 milliard de tonnes de port en lourd en 2015, faisant tomber les taux de fret à des niveaux historiquement bas. En septembre 2016, le marché des conteneurs a été touché par la faillite la plus importante jamais enregistrée dans le secteur du fait de la liquidation de Hanjin Shipping, qui était le septième transporteur mondial.

« Étant donné que le taux de croissance du commerce mondial est le plus faible enregistré depuis la crise financière, les perspectives à court terme du secteur des transports maritimes restent incertaines et risquent de se dégrader », selon le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, qui s’est exprimé avant le lancement du rapport le 7 novembre.

« La tendance à construire des navires toujours plus grands est la cause fondamentale des problèmes du secteur », a ajouté le Secrétaire général. « Actuellement, les marchandises ne sont pas assez nombreuses pour remplir les nouveaux navires acquis, qui sont plus grands. »

La baisse de la demande chinoise, la faiblesse des prix des produits de base, l’offre de transport excédentaire et les incertitudes géopolitiques dans certains pays producteurs de pétrole et de gaz sont autant de facteurs qui concourent actuellement aux risques de contraction de l’activité dans les transports maritimes.

Les transporteurs maritimes se sont efforcés de réduire leurs frais d’exploitation en construisant et en achetant des navires toujours plus grands. Mais le coût risque d’augmenter dans les pays en développement, où les frais de transport sont déjà plus élevés que dans d’autres régions. Le total des coûts systémiques augmente avec la taille des navires et les petites nations commerçantes font de plus en plus face à des marchés oligopolistiques dans les services de ligne.

La part des pays en développement dans les transports maritimes internationaux est de plus en plus grande. En volume, elle a représenté 60 % des marchandises chargées sur les navires en 2015. Cette même année, 62 % des marchandises déchargées l’ont été dans ces pays, contre 41 % en 2006.

À l’exception de quelques pays d’Asie tels que la Chine, la plupart des ports des pays en développement ne possèdent pas les infrastructures adéquates pour accueillir des navires plus grands. Sauf s’ils investissent lourdement dans la modernisation de leurs ports, les pays en développement verront le nombre de ports d’escale diminuer, les marchés devenir moins concurrentiels et les coûts de transport augmenter.

Néanmoins, l’accroissement de la population et les débouchés commerciaux et économiques maritimes potentiels découlant des nouveaux projets d’infrastructure de transport tels que l’élargissement du canal de Panama et du canal de Suez permettent de rester confiant dans les perspectives à long terme des transports maritimes. Les pays sont instamment invités à recenser d’éventuels avantages comparatifs dans les secteurs tels que la construction navale, l’enregistrement des navires et le recrutement des équipages, afin d’en tirer parti.

« Toutes les mauvaises nouvelles qui sont diffusées sur la situation des transports maritimes font que nous oublions que l’essor du commerce maritime se poursuit, représentant ainsi une source d’emplois et de croissance pour les pays en développement », selon Shamika N. Sirimanne, Directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED.

Les pays en développement peuvent aussi réduire leurs coûts en maintenant la compétitivité de leurs ports.

« De nombreux secteurs et entreprises des pays en développement pourraient être plus compétitifs si leurs ports étaient plus efficaces ». Selon Mme Sirimanne, les retards enregistrés dans les ports africains ont pour effet d’alourdir de 10 % environ le coût des biens importés, voire plus dans le cas des exportations.

Dans le cadre de son programme de formation portuaire, la CNUCED collabore avec plus de 200 ports de 29 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, afin de les aider à améliorer leurs résultats en formant leurs cadres, en menant à bien des projets de recherche et en les informant de l’évolution de la législation portuaire.

Aujourd’hui, les transports maritimes représentent près de 3 % des émissions de gaz à effet de serre mais l’essor du secteur pourrait entraîner une hausse de 50 % à 250 % des émissions d’ici à 2050. Malgré cela, ils restent l’un des rares secteurs à ne pas tomber sous le coup de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ils seront néanmoins de plus en plus sous les feux des projecteurs compte tenu de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques le 4 novembre et de la tenue ce mois ci de la vingt-deuxième session de la Conférence des Parties (COP 22).