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Les pays africains doivent mieux se prèparer pour bénéficier pleinement de la numérisation de l'èconomie


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/IN/2017/018
Les pays africains doivent mieux se prèparer pour bénéficier pleinement de la numérisation de l'èconomie

Geneva, Suisse, 2 octobre 2017

La numérisation a un impact sur tous les aspects de la production et du commerce, des grandes entreprises aux petits commerçants. Pour autant, elle risque d'aggraver les inégalités de revenus. Tel est l'avertissement de la CNUCED qui publie aujourd'hui le Rapport sur l'économie de l'information 2017, intitulé "Numérisation, commerce et développement".

L'économie numérique évolue en Afrique, mais à des rythmes différents selon les pays.  Alors qu'au Nigéria, 32 millions de personnes se sont mises à utiliser l'Internet entre 2012 et 2015, dans d'autres pays africains (dont la République centrafricaine, l'Érythrée et le Sud-Soudan), moins d'un tiers de la population utilisent les services cellulaires mobiles.

Bien que l'Afrique soit la région où le taux de pénétration du haut débit mobile est le plus faible, c'est le continent qui enregistre le taux de croissance le plus élevé. L'augmentation des abonnements au mobile s'est accompagnée d'une augmentation des importations de matériel de communication, comme le montrent les données recueillies au Rwanda et en Zambie (voir figure).

"De nombreux pays africains doivent mieux se préparer à tirer parti des opportunités et à éviter les effets négatifs de la numérisation" a estimé Mme Shamika Sirimane, directrice de la Division sur la technologie et la logistique à la CNUCED. Son rapport montre que l'Afrique est en retard sur les principaux aspects de la préparation au commerce électronique: connectivité, solutions de paiement, logistique commerciale, sécurité de l'Internet et cadres juridiques. Par exemple, moins de 40 % des pays africains ont adopté une législation sur la protection des données.

Néanmoins, la numérisation gagne de plus en plus les économies africaines de différentes manières. L'utilisation de Big Data, grands volumes de données,  l'intelligence artificielle (IA) et l'impression tridimensionnelle (3D) en sont des exemples. En Afrique subsaharienne, de grands volumes de données sur les caractéristiques des sols sont exploités pour déterminer les besoins en engrais et accroître la productivité agricole. En République-Unie de Tanzanie, les bouteilles en plastique recyclées sont utilisées comme matériau d'impression pour les imprimantes 3D, par exemple pour l'impression en 3D de prothèses. Et IBM utilise sa solution d'Intelligence Artificielle Watson, pour relever les défis du développement en Afrique dans des domaines tels que l'agriculture, les soins de santé, l'éducation, l'énergie et l'eau, grâce à son projet "Lucy en Afrique".

Le commerce électronique est un autre secteur qui connaît une croissance rapide. Le Groupe Jumia (anciennement Africa Internet Group) fondé en 2012, est aujourd'hui présent dans toute l'Afrique. Selon l'entreprise, un demi-million d'entreprises africaines font des affaires chaque jour sur ses portails. Jumia propose des ventes au détail dans 7 pays africains (Cameroun, Côte d'Ivoire, Egypte, Ghana, Kenya, Maroc, Nigéria) et son marché d'approvisionnement couvre 14 pays. Sa croissance a été forte, avec une augmentation de la valeur brute des marchandises qui est passée de 35 millions d'euros en 2013 à environ 289 millions d'euros en 2015.

La préparation à l'économie numérique exige une approche concertée, holistique, intersectorielle et multipartite pour l'élaboration des politiques nationales. Les principaux domaines d'action nationaux sont les suivants : infrastructures des technologies de l'information et de la communication (TIC), éducation et développement des compétences, marché du travail, concurrence, science, technologie et innovation, fiscalité, ainsi que politiques commerciales et industrielles. La plupart des pays africains manquent également de statistiques sur l'économie numérique, ce qui entrave la capacité de formuler des politiques fondées sur des données factuelles dans ce domaine.

"La communauté internationale doit intensifier son soutien pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte dans l'évolution de l'économie numérique" a déclaré Mme Sirimane. Malgré l'importance croissante de l'économie numérique, la part des TIC dans le total de l'aide au commerce est passée de 3 % en 2002-2005 à seulement 1,2 % en 2015. Une façon de tirer parti des connaissances existantes et de maximiser les synergies avec les partenaires consiste à tirer parti de l'initiative "e- commerce pour tous" lancée par la CNUCED.


Figure - Imports of communications equipment and mobile cellular subscriptions in Zambia (left) and Rwanda (right), 2000−2015

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Source: UNCTAD secretariat calculations, based on UNCTADstat and ITU World Telecommunication/ICT Indicators database.