L’investissement à destination des pays en développement sans littoral résiste grâce à la hausse des flux vers certains pays de la route de la soie
L’an dernier, l’investissement étranger direct (IED) vers les pays en développement sans littoral a légèrement progressé, passant de 34,4 milliards de dollars à 34,6 milliards de dollars, selon une tendance à la hausse qui se poursuit sans interruption depuis 2005, indique la CNUCED dans son étude annuelle sur l’investissement.
Selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2013 : Les chaînes mondiales de valeur: l’investissement et le commerce au service du développement1, qui paraît aujourd'hui (en anglais), les entrées d’IED dans ce groupe de pays ont bien résisté, malgré la crise économique mondiale, faisant espérer une hausse de l’investissement dans les années qui viennent.
Pour la CNUCED, de nombreux pays en développement sans littoral disposent d’un fort potentiel.
Les pays en développement sans littoral d’Asie centrale, qui restent les principaux destinataires des IED vers les pays du groupe, en particulier le Kazakhstan (fig. 1), sont riches en ressources énergétiques, dont le pétrole, le gaz et l’énergie hydroélectrique. Selon le rapport, le secteur primaire continue d’attirer des investissements, mais c’est le secteur des services qui, en pourcentage, affiche la plus forte progression. Si, dans ces pays, les services sont encore en retrait par rapport à l’activité manufacturière, leur part dans l’investissement total progresse, et cette tendance semble devoir se confirmer dans les années qui viennent.
En 2012, les relations d’investissement Sud-Sud se sont renforcées, et la majeure partie des investissements réalisés dans les pays en développement sans littoral sont venus d’autres pays en développement. Sur l'ensemble des projets d'investissement de création de capacités (investissements dans des industries ou de nouveaux secteurs) par des pays en développement, la part investie dans des pays en développement sans littoral est passé de 41 % en 2011 à 66 % en 2012. L’engagement des pays d’Asie occidentale, en particulier, s’est intensifié, tandis que la République de Corée remplace désormais l’Inde comme premier investisseur dans ce groupe, indique la CNUCED.
Les pays en développement sans littoral continuent de s’appuyer sur les stratégies d’intégration et de coopération régionales pour surmonter les difficultés structurelles qui pèsent sur leurs économies. Pour la CNUCED, le renforcement des relations terrestres à travers les accords d’intégration régionale, le développement stratégique des transports et la modernisation des couloirs économiques sera indispensable au développement économique de ces pays. Elle insiste en particulier sur la possibilité de créer une économie moderne autour de la Route de la soie en Asie centrale, notamment en investissant dans de nouvelles liaisons routières et ferroviaires. En moyenne, les investissements dans les cinq pays2 qui forment cet espace ont plus que sextuplé entre les périodes 2000-2005 et 2009-2012 (tableau 1), témoignant de l’intérêt croissant que leur portent les investisseurs.
Rapport complet en anglais : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2013_en.pdf
Figure 1 - Cinq premiers pays en développement sans littoral bénéficiaires des flux d’IED, 2011 et 2012
(En milliards de dollars des États-Unis)
Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.
Tableau 1 - Entrées d’IED dans les pays de la Route de la soie
(En millions de dollars des États-Unis)
Source: CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde 2013.