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Refugies syriens : pour bâtir un avenir commun, ils aident des jordaniens à trouver un emploi


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2016/065
Refugies syriens : pour bâtir un avenir commun, ils aident des jordaniens à trouver un emploi

Geneva, Suisse, 25 novembre 2016

​Dans le désert du nord de la Jordanie, à moins de 20 kilomètres de la frontière syrienne, Marah apprend à coudre, une compétence qui lui sera utile sur le marché du travail jordanien. Ce cours de couture ressemble à tous les autres, si ce n’est que sa formatrice, Hamda, fait partie des 80 000 réfugiés syriens qui vivent à Mafraq, la ville natale de Marah.

Depuis que le conflit syrien a éclaté de l’autre côté de la frontière en 2011, Mafraq a vu sa population doubler et accueille maintenant le plus grand camp de réfugiés du monde. Le chômage est également en hausse, et pour de nombreux résidents, les réfugiés font maintenant figure de concurrents.

« L’accès à l’emploi est la plus grande menace qui pèse sur la cohésion sociale de Mafraq », indique Nayef Stetieh, Président-Directeur général du Business Development Centre, qui gère Empretec Jordanie. Ce programme de la CNUCED aide les entrepreneurs à acquérir des compétences commerciales.

« De nombreux Jordaniens redoutent que les Syriens ne leur volent leur emploi une fois que le Gouvernement aura assoupli les restrictions à l’embauche des réfugiés, alors que les Syriens craignent d’être victimes de discrimination sur leur lieu de travail », explique M. Stetieh.

En mettant en relation 100 réfugiés syriens comme Hamda, qui étudie les métiers de la mode dans son pays, avec 200 étudiants jordaniens comme Marah, qui rêve de vendre des vêtements fabriqués à la main, le programme de transfert de compétences permet à tous d’apprendre les uns des autres, selon M. Stetieh.

« Les Syriens enseignent aux Jordaniens de nouvelles compétences qui peuvent leur servir à obtenir un emploi ou à créer une entreprise ; les Jordaniens, quant à eux, aident les Syriens à se sentir plus en sécurité et plus intégrés dans leur communauté d’accueil », dit-il.

« L’important, c’est de jeter des ponts et de faire en sorte que les deux populations s’ouvrent l’une à l’autre et s’entraident », ajoute-t-il.

Dans un entretien avec le Jordan Times, Hamda déclare être à la fois heureuse de transmettre ses compétences à Marah et convaincue que le programme leur permettra de tisser des liens solides.
Récemment diplômée de l’enseignement secondaire, Marah est également pleine d’espoir et explique que les Syriens sont des personnes qualifiées et créatives.

« Il est important pour moi de construire un projet de vie et d’acquérir de nouvelles compétences », a-t-elle déclaré. « Je ne vais pas simplement rester chez moi. »

Après une première phase de formation de trois mois, le programme permettra à Marah et à d’autres personnes de trouver un travail dans des secteurs tels que l’industrie manufacturière. Un petit nombre d’entre eux bénéficieront de capitaux pour démarrer leur entreprise ou pour des formations supplémentaires.

Parallèlement, les réfugiés syriens continueront d’encadrer leurs élèves pour un salaire de 10 dinars jordaniens par jour (environ 15 dollars). Ils développeront en même temps les réseaux personnels et professionnels qui contribueront à leur réussite dès qu’ils pourront travailler ou créer une entreprise.

Leprogramme Empretec de la CNUCED, conçu à partir des travaux de recherche de David McClellanden, professeur de psychologie à l’Université de Harvard, a été implanté dans 39 pays en développement depuis son lancement en 1998. À ce jour, il a permis de former plus de 370 000 jeunes entrepreneurs.

Ce programme de transfert de compétences de neuf mois est le fruit d’une collaboration entre le programme Empretec en Jordanie, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme alimentaire mondial.