WIR - L’investissement étranger direct vers les pays les plus vulnérables reste fragile
En 2017, les flux d’investissement étranger direct (IED) à destination des pays économiquement et structurellement faibles et vulnérables ont chuté, lit-on dans le Rapport sur l’investissement dans le monde 2018 de la CNUCED.
Le déclin a été particulièrement marqué dans les pays qui dépendent de l’investissement dans le secteur des produits de base, et les flux d’IED vers les pays les moins avancés (PMA1) ont perdu 17 % pour atteindre leur niveau le plus bas en quatre ans.
« Cette baisse de l’IED dans les PMA, la plus forte en quatre ans, est très inquiétante si l’on considère le volume des investissements nécessaires pour instaurer un développement durable », a déclaré James Zhan, Directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED.
Le montant des flux à destination des pays les moins avancés (PMA) se sont établis à 26 milliards de dollars, tandis que les flux à destination des pays en développement sans littoral ont gagné 3 %, à 23 milliards de dollars. Dans les petits États insulaires en développement (PEID), l’IED a augmenté de 4 % pour atteindre 4,1 milliards de dollars.
Les flux mondiaux se sont contractés de 23 %, et la part des PMA est restée inférieure à 2 % de l’investissement étranger direct mondial. Un gain modeste dans les pays en développement sans littoral et les PEID ne s’est pas traduit par une amélioration significative de leur part dans l’IED mondial ; ils n’ont gagné, respectivement, que 1,6 % et 0,3 %.
Si l’IED vers les PMA asiatiques a fortement progressé et que les deux tiers des PMA africains ont attiré davantage d’investissements que l’année précédente, les investissements à destination de l’Angola et du Mozambique ont beaucoup diminué. En 2017, le Myanmar a été le premier pays d’accueil parmi les PMA. Les cinq plus gros bénéficiaires ont attiré près de 60 % des investissements destinés au groupe.
Pour ce qui est de l’avenir, l’IED dans les PMA pourrait connaître une reprise, stimulée par une augmentation attendue de l’investissement en Afrique. Toutefois, la valeur des projets de création de capacités annoncés en 2017 − un indicateur clef de l’investissement futur − est tombée à son plus bas niveau en dix ans. Les investisseurs étrangers, pour la plupart originaires de pays en développement d’Asie, ont réduit leurs plans d’investissement, en particulier dans le secteur des services du Bangladesh, du Cambodge et du Myanmar. Les perspectives de l’IED pour les PMA d’Asie s’en trouvent affaiblies.
Après cinq années consécutives de déclin (2011-2016), les flux d’IED vers les 32 pays en développement sans littoral2 ont légèrement augmenté. Cette modeste hausse a ramené le montant total de flux vers les pays en développement sans littoral − dont la majorité (17) sont également des PMA − à son niveau de 2008, au début de la crise. Tous les sous-groupes de pays en développement sans littoral par région, à l’exception des pays en transition, ont reçu davantage d’IED. Le Kazakhstan est resté le principal bénéficiaire dans ce groupe. Les entrées dans les cinq premiers pays en développement sans littoral représentaient les deux tiers des flux globaux vers ce groupe de pays.
L’IED vers les pays en développement sans littoral pourrait se redresser encore en 2018, mais l’incertitude et la fragilité demeurent. La valeur des projets de création de capacités annoncés a diminué en 2017. Les flux d’IED vers la plupart des pays en développement sans littoral restent vulnérables aux facteurs externes défavorables, et les possibilités d’investissement sont liées à la situation dans les pays voisins par lesquels transitent les exportations et les importations.
Les flux d’IED vers les 29 PEID3 ont augmenté pour la deuxième année consécutive, à 4,1 milliards de dollars, avec une croissance de 9 % dans les 10 PEID des Caraïbes. Les flux à destination des cinq PEID africains et des 13 PEID d’Asie et d’Océanie ont diminué. Les cinq premiers PEID, Bahamas en tête, ont accueilli plus de 70 % du total des investissements réalisés dans les pays du groupe.
Les perspectives pour les petits États insulaires en développement restent fragiles, et seuls quelques-uns d’entre eux s’attendent à une croissance de l’IED à court terme. La stagnation du volume des projets de création de capacités annoncés en 2016-2017 montre à quel point il reste difficile pour ces pays d’attirer les IED de façon pérenne. Le secteur des services continuera à dominer, mais on observe un ralentissement des flux.