La Secrétaire générale, Rebeca Grynspan, a appelé à des réformes pour corriger les déséquilibres commerciaux qui créent des gagnants et des perdants. Elle a insisté sur la nécessité de s'attaquer aux inégalités tant à l'intérieur des pays qu'entre eux.
Le 12 septembre, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Secrétaire générale d’ONU commerce et développement (CNUCED), Rebeca Grynspan, a souligné la relation étroite entre paix, développement durable et un système commercial mondial équitable.
Elle a appelé à des réformes pour rendre le commerce plus inclusif et remédier aux déséquilibres qui ont vu l’émergence de gagnants et de perdants et laissé des milliards de personnes qui ne bénéficient pas pleinement du commerce mondial.
Mme Grynspan s’est adressée au Forum public 2024 de l'OMC, où elle a rejoint la directrice générale de l'organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, pour une session de haut niveau intitulée « The economic case for inclusivity » (Les arguments économiques en faveur de l'inclusivité).
S'attaquer aux inégalités dans les pays et entre eux
La responsable d’ONU commerce et développement a souligné l'importance de s'attaquer aux inégalités à l'intérieur des pays et entre eux. Et de relever que si la redistribution des richesses et le soutien aux travailleurs peuvent contribuer à corriger les inégalités au sein des pays, ces mesures ne permettent pas de remédier aux disparités entre eux.
De nombreux pays en développement sont pris au piège de cycles de faible productivité et d'instabilité économique en raison de leur forte dépendance à l'égard des exportations de matières premières ou d'autres biens à faible valeur ajoutée.
Par exemple, 85 % des pays les moins avancés (PMA) dépendent des exportations de produits de base, contre seulement 13 % des économies avancées.
De même, l'indice des capacités productives d’ONU commerce et développement révèle d'importantes disparités dans les capacités productives, avec des pays développés comme le Danemark, l'Australie et les États-Unis qui obtiennent en moyenne des scores de 70 sur 100, alors que certains pays d’Afrique, comme le Tchad, le Malawi ou le Niger, obtiennent des scores inférieurs à 20.
La « main invisible » ne suffira pas pour corriger les disparités mondiales
La Secrétaire générale, Mme Grynspan, a déclaré que les forces du marché, ou la « main invisible », ne suffiront pas à résoudre les disparités mondiales. Elle a appelé à une action délibérée, telle que l'investissement dans les secteurs productifs et les infrastructures d'exportation dans les pays en développement, l'amélioration de l'accès à la technologie - en particulier dans les secteurs numériques et renouvelables - et l'amélioration de l'accès au financement.
Le marché des minéraux critiques illustre cette nécessité d'agir. De nombreux pays en développement sont riches en minéraux tels que le cuivre, le lithium, le nickel et le cobalt, et la demande mondiale est appelée à augmenter à mesure que le monde s'oriente vers des technologies plus propres.
La demande croissante permet à ces pays de valoriser leurs ressources, de créer des emplois et de diversifier leur économie. Mais cela nécessite des pratiques durables, justes et équitables en matière d'exploitation minière, de traitement et de commerce. Dans le cas contraire, le boom des minéraux critiques pourrait aggraver les inégalités.
Pendant que Mme Grynspan s'exprimait, le groupe du Secrétaire général des Nations unies sur les minéraux essentiels à la transition énergétique publiait un rapport énonçant des principes destinés à garantir que la transition énergétique mondiale profite pleinement à tous les pays et aux communautés riches en minerais. ONU commerce et développement dirige deux des équipes de ce groupe.
L'organisation participe également au groupe de travail de l'OMC sur la tarification du carbone, qui cherche à garantir que les taxes sur le carbone appliquées aux importations n'ont pas d'impact injuste sur les pays en développement.
La Secrétaire générale a réaffirmé l'engagement d’ONU commerce et développement à collaborer avec d'autres organismes internationaux pour réformer les règles commerciales et lutter contre la dépendance à l'égard des produits de base, ainsi que pour promouvoir la diversification économique et la création de valeur ajoutée dans les pays en développement.