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La CNUCED estime 16,7 milliards de dollars le cout économique de l'occupation israélienne à gaza au cours de la dernière décennie

25 novembre 2020

Le bouclage prolongé et les opérations militaires laisse l'économie régionale de Gaza au bord de l'effondrement.

Le coût économique cumulé de l'occupation israélienne, du seul fait du bouclage prolongé et des opérations militaires à Gaza, pendant la période 2007-2018, est estimé à 16,7 milliards de dollars, selon le dernier rapport de la CNUCED à l'Assemblée générale des Nations unies.

Le rapport intitulé "Coûts économiques de l'occupation israélienne pour le peuple palestinien : La bande de Gaza sous le bouclage et les restrictions" estime que ce coût équivaut à six fois le PIB de Gaza en 2018, soit 107% du PIB palestinien total. 

Il estime que sans bouclage ni opérations militaires, le taux de pauvreté à Gaza en 2017 aurait pu être de 15 %, soit un peu plus du quart des 56 % actuels. L'écart de pauvreté aurait pu être de 4,2 %, soit un cinquième des 20 % actuels.

Le rapport souligne l’urgence de mettre fin au bouclage de Gaza afin que sa population puisse commercer librement avec le reste du territoire palestinien occupé et avec le reste du monde. Il souligne l'urgence de restaurer le droit des Palestiniens à circuler librement pour leurs affaires professionnelles, les soins médicaux, l'éducation, les loisirs et les relations familiales.

Depuis juin 2007 et suite au contrôle de Gaza par le Hamas, 2 millions de Palestiniens sont soumis au bouclage prolongé de la bande de Gaza sur une zone de 365 km². En outre, la bande de Gaza a subi trois agressions militaires depuis 2008.

Il s’en est suivi le quasi-effondrement de l'économie régionale de Gaza et son isolement de l'économie palestinienne et du reste du monde.

Un taux de chômage extrêmement élevé à Gaza

Gaza enregistre l'un des taux de chômage les plus élevés au monde et plus de la moitié de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté, note le rapport.

La plupart des habitants n'ont accès ni à l'eau potable, ni à un approvisionnement régulier et fiable en électricité, ni encore à un système d'égout correct.

Entre 2007 et 2018, l'économie palestinienne régionale de Gaza a connu une croissance inférieure à 5 %, et sa part dans l'économie palestinienne est passée de 31 % à 18 % en 2018. En conséquence, le PIB par habitant a diminué de 27 % et le chômage a augmenté de 49 %.

Si la part de Gaza dans l'économie du territoire palestinien occupé était rester la même qu'en 2006, le PIB de Gaza serait supérieur de 50 % à son niveau réel.

En raison de l'effondrement de son PIB, entre 2007 et 2017, le taux de pauvreté à Gaza est passé de 40 % à 56 % en 2017. L'écart de pauvreté est passé de 14 % à 20 %. Le coût annuel minimum pour sortir les gens de la pauvreté a quadruplé, passant de 209 millions de dollars à 838 millions de dollars (dollars constants de 2015).

Selon le rapport, ces estimations sont partielles, car elles ne couvrent que le coût économique de l'occupation israélienne résultant du bouclage prolongé et des opérations militaires récurrentes à Gaza entre 2007 et 2018.

Elles ne prennent pas en compte les autres coûts de l'occupation israélienne, tels que l'impact économique lié au fait d'empêcher le peuple palestinien d’exploiter son gisement de gaz naturel au large des côtes de Gaza.

Comment remettre Gaza sur la voie du développement

Le rapport fournit des recommandations pour remettre Gaza sur la voie d’un développement durable. Celles-ci comprennent la levée de toutes les restrictions en matière de déplacements et d'accès, pour la Cisjordanie et le reste du monde.

Il recommande également de débloquer complètement le potentiel économique de Gaza en investissant et en construisant des ports maritimes et des aéroports, ainsi que de réaliser des projets d'approvisionnement en eau et en électricité.

En outre, le gouvernement palestinien devrait être autorisé à développer les ressources en pétrole et en gaz naturel au large de la bande de Gaza. Cela permettrait d'obtenir les ressources nécessaires à la réhabilitation, la reconstruction et la relance de l'économie régionale de Gaza, ce qui stimulerait considérablement l'économie et améliorerait la situation financière de l'Autorité nationale palestinienne.

Le rapport s'ajoute aux recherches précédentes sur le coût économique de l'occupation, menées en réponse à cinq résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies (69/20, 70/12, 71/20, 72/13, 73/18 et 74/10), qui demandent à la CNUCED d'évaluer et de faire rapport sur le coût économique de l'occupation israélienne pour le peuple palestinien.

L'ONU maintient sa position de longue date selon laquelle une paix durable et globale ne peut être obtenue que par une solution négociée à deux États.

Le Secrétaire Général des Nations unies continuera à veiller à ce que l'ONU travaille à la création d'un État palestinien indépendant, démocratique, d'un seul tenant et viable, coexistant avec Israël dans la paix et la sécurité.