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Les investissements étrangers mondiaux reculent de 3 % au premier semestre 2025, touchant l'industrie et les infrastructures

31 octobre 2025

Les tensions commerciales, les risques géopolitiques, les conflits régionaux et la réduction des risques liés aux chaînes d'approvisionnement continueront de peser sur les flux d'investissement mondiaux jusqu'à la fin de l'année 2025.

Foreign investment down 3% in 2025, driven by declines in developed economies (table)

Les investissements directs étrangers (IDE) globaux ont chuté de 3 % au premier semestre 2025, prolongeant ainsi une baisse qui dure depuis deux ans. Les tensions commerciales, les taux d'intérêt élevés et l'incertitude géopolitique incitent les investisseurs à la prudence, selon le dernier rapport Global Investment Trends Monitor d’ONU commerce et développement (CNUCED).

Cette baisse est due aux économies développées, où les fusions et acquisitions transfrontalières (M&A), qui représentent normalement une part importante de leurs IDE, ont chuté de 18 % à 173 milliards de dollars.

Les économies en développement s'en sont mieux sorties dans l'ensemble, les flux restant stables. Mais les tendances ont divergé selon les régions. Les flux entrants ont augmenté de 12 % en Amérique latine et dans les Caraïbes et de 7 % dans les pays en développement d'Asie, mais ont chuté de 42 % en Afrique.

Les infrastructures et l'industrie manufacturière sont touchées

Les coûts d'emprunt élevés et l'incertitude économique ont continué à peser sur les investissements dans l'industrie et les infrastructures au premier semestre 2025.

Les annonces de projets greenfield (lorsque des entreprises créent de nouvelles activités à l'étranger) ont chuté de 17 % en nombre, sous l'effet d'une baisse de 29 % dans les secteurs manufacturiers à forte intensité des chaînes d'approvisionnement, tels que dans le textile, l'électronique et l'automobile, dans un contexte d'incertitude tarifaire.

Le financement de projets internationaux, essentiel au développement des infrastructures, a également diminué, avec une baisse de 11 % du nombre de transactions et de 8 % en valeur.

Global investment projects drop in 2025

La tendance est plus positive dans les économies en développement, où les financements de projets n'ont baissé que de 2 % après deux années de forte baisse. Malgré cette diminution du nombre de transactions, leur valeur totale a bondi de 21 %, grâce à quelques projets d’envergure au Panama, aux Émirats arabes unis et en Ouzbékistan. Une reprise générale ne s'est pas encore produite.

Point positif : l'IA stimule les nouveaux investissements

Malgré la diminution du nombre de projets, la valeur des investissements mondiaux dans les nouveaux projets a augmenté de 7 %, grâce à des projets majeurs dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) et de l'économie numérique.

Par exemple, les États-Unis ont enregistré 237 milliards de dollars de nouveaux projets greenfield au premier semestre 2025, soit un montant presque équivalent au total de 2024 et quatre fois supérieur à la moyenne semestrielle de la dernière décennie. Plus de la moitié de cette valeur provenait de secteurs liés à l'IA, en particulier celui des semi-conducteurs (103 milliards de dollars) et les centres de données (27 milliards de dollars).

Les investissements dans le développement durable continuent de faiblir

Les investissements dans les secteurs essentiels aux objectifs de développement durable (ODD) ont continué de baisser au début de l'année 2025. Les projets d'investissement liés aux ODD dans les pays en développement ont diminué de 10 % en nombre et de 7 % en valeur au début de l'année 2025, après avoir déjà fortement baissé l'année dernière.

Global investment in SDG-relevant sectors continues decline 2025

Les projets dans les PMA devraient encore reculer de 5 % en 2025, risquant d’atteindre leur plus bas niveau depuis 2015.

Les investissements dans les infrastructures restent faibles dans les économies en développement.

  • Les projets financés au niveau international, notamment dans les transports et les services publics, sont restés inférieurs d'environ 25 % à la moyenne décennale.
  • Dans les PMA, le financement de projets d'infrastructure a encore chuté de 85 % en valeur.
  • Les activités d'infrastructure greenfield ont diminué de 31 % en valeur et de 25 % en nombre, révélant une forte contraction en Amérique latine et dans les Caraïbes (-78 % en valeur et -43 % en nombre).

Les investissements dans les énergies renouvelables, le secteur le plus important pour les ODD, ont également faibli.

  • À l'échelle mondiale, le financement international de projets dans ce secteur, qui représentait près des deux tiers du total mondial ces dernières années, a encore baissé de 9 % en nombre et de 10 % en valeur.
  • Les projets mondiaux de construction d'infrastructures dans le domaine des énergies renouvelables ont également diminué de 55 % en nombre et de 21 % en valeur. Dans les économies en développement, les projets ont baissé de 23 %. Dans les PMA, ils ont diminué de 31 % en nombre et de 18 % en valeur.

Les investissements dans l'eau et l'assainissement ont chuté de 40 %, sans aucun nouveau projet en Afrique ou dans les PMA et une baisse de 97 % en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Seuls les secteurs agroalimentaires et de la santé ont affiché des tendances positives dans les économies en développement, les investissements restant stables dans l'agroalimentaire et augmentant de 37 % dans la santé, principalement grâce à de nouveaux projets en Asie.

Perspectives : les vents contraires persistent

Le climat mondial des investissements restera difficile jusqu'à la fin de 2025. Les tensions géopolitiques, les conflits régionaux, la fragmentation économique et les efforts visant à réduire les risques liés aux chaînes d'approvisionnement continuent de peser sur les flux.

Néanmoins, l'assouplissement des conditions financières, l'augmentation des activités de fusion-acquisition au troisième trimestre et la hausse des dépenses à l'étranger des fonds souverains pourraient soutenir une légère reprise d'ici la fin de l'année.