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L'indice des capacités productives aide les pays à renforcer leur résilience économique

08 février 2021

Un nouveau outil de la CNUCDED mesure la capacité des pays à réaliser une transformation sociale et économique. Il permet aussi de suivre leur progression vers les objectifs de développement durable.

Rossing Uranium Mine
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A haul truck being repaired at a uranium mine in Namibia / © John Hogg, World Bank

La CNUCED propose un nouvel outil pour aider les pays en développement à améliorer leurs politiques de développement, à réduire la pauvreté et à renforcer leur résilience économique face à des chocs tels que celui de la pandémie de coronavirus qui dévaste les économies du monde entier.

L'Indice des capacités productives (ICP) est un portail en ligne où les décideurs trouveront des publications, des manuels, des ressources et des outils leur permettant de mesurer les performances de leur pays en matière d’objectifs nationaux de développement, ainsi que leur capacité à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

"Alors que les pays luttent contre la crise sanitaire, renforcer les capacités productives de leurs économies pour tendre vers une croissance inclusive et durable est plus nécessaire que jamais", a déclaré le Secrétaire Général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, lors du lancement de l'outil.

La CNUCED définit les capacités productives comme les ressources productives, les capacités entrepreneuriales et les liens de production qui, ensemble, déterminent la capacité d'un pays à produire des biens et des services qui lui permettent de croître et de se développer.

Les capacités productives aident les pays à éviter le piège que représente la concentration sur quelques éléments de production - tels que les machines et équipements, les infrastructures physiques, le développement des ressources humaines, les capacités technologiques – considérés à tort comme des remèdes miracles susceptibles de favoriser la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Elles donnent aux pays les moyens d’opérer une transformation structurelle de leurs économies, qui, à son tour, contribue à réduire la pauvreté et accélère la réalisation des objectifs de développement durable.

Les capacités productives déterminent la croissance et le développement socio-économiques. C’est pourquoi les pays ayant obtenu les meilleurs scores à l'ICP sont ceux qui ont le plus progressé vers la réalisation des ODD et qui ont les plus hauts niveaux de développement humain, comme le montre l'indice de développement humain des Nations Unies.

Des données pour 193 pays sur 18 années

L'ICP utilise les données de 193 pays, collectées entre 2000 et 2018, et repose sur 46 indicateurs, pour mesurer les performances de huit des composantes des capacités productives : le capital naturel, le capital humain, l'énergie, les institutions, les changements structurels, les technologies de l'information et de la communication (TIC), les transports et le secteur privé.

L'indice met l’accent sur les forces et les faiblesses des politiques, sur les processus et actions menés par les pays. Puis il propose une feuille de route pour les actions et interventions politiques futures pour chaque composante.

L'outil donne un aperçu de l'état de progression des capacités productives dans chaque pays. Ainsi les décideurs politiques peuvent mieux suivre leurs performances en matière de développement dans le temps et peuvent les comparer avec celles d'autres pays.

L'indice note les performances d'un pays en matière de capacités productives sur une échelle de 1 à 100, évaluant l'efficacité des politiques et des stratégies ainsi que les lacunes et limites existantes. Il peut aider les gouvernements à mieux formuler puis mettre en œuvre leurs politiques, puis à en évaluer les résultats.

Pays les plus performants

Le niveau global des capacités productives d'un pays, ainsi que les performances de chacune des huit composantes de l'ICP, sont des indicateurs de ses forces, de ses faiblesses et des modèles de croissance futurs envisageables.

Il n'est pas surprenant que les pays développés et les économies industrialisées soient les plus performants en termes d’ICP et pour les scores spécifiques à chaque catégorie, à l’exception de celle du capital naturel.

En Asie, les économies les plus performantes sont la Région administrative spéciale d’Hong Kong, qui occupe la huitième place du classement mondial par l’ICP, suivi par la Corée et Singapour, respectivement classés 11e et 13e.

En Amérique latine, les meilleures performances sont celles du Chili, classé 50e au niveau mondial, suivi de l'Uruguay (53e) et du Costa Rica (57e).

Dans les Caraïbes, les économies les plus performantes sont celles des Bermudes, classées 16e au niveau mondial, de la Barbade (40e) et de Trinidad et Tobago (48e). 

En tant que groupe, les petits États insulaires en développement se classent relativement mieux que d'autres pays en développement en raison de leur taille et de leur petite population. En effet, l'ICP utilise des indicateurs dont certains renvoient à la taille de la population ou à d’autres éléments géographiques.

Les premiers pays africains sont l'île Maurice, classée 46e au monde, suivie de l'Afrique du Sud (74e) et de la Tunisie (85e).

De nombreux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les pays enclavés, sont à la traîne dans tous les domaines de l'ICP, à l'exception du capital naturel. C’est en grande partie dû à leur dépendance excessive aux exportations de matières premières et à une production limitée à quelques secteurs.

On relève des lacunes significatives dans des aspects clés liés aux capacités productives, notamment en lien avec les changements structurels, les institutions, l'énergie, les TIC et le capital humain.

Renforcer les capacités productives

Le PCI identifie les domaines clés sur lesquels les pays en développement devraient se concentrer pour renforcer leurs capacités productives et parvenir à une croissance à long terme, durable et inclusive. Les décideurs politiques de ces pays peuvent utiliser cet outil pour prendre des décisions fondées sur des données objectives quant aux politiques et stratégies appropriées.

"Le PCI est un guide pratique et un outil de diagnostic destine à éclairer les choix en matière de politique commerciale et de développement au niveau national", a déclaré Paul Akiwumi, directeur de la division de la CNUCED pour l'Afrique et les pays les moins avancés.

Et d’ajouter que les priorités sectorielles ou thématiques pour le renforcement des capacités productives doivent être déterminées par une stratégie de développement national et selon les conditions propres à chaque pays.

"Il n'existe pas de feuille de route universelle pour favoriser le développement des capacités productives et la transformation structurelle d’une économie", a précisé M. Akiwumi. "Les politiques doivent être élaborées au niveau national en prenant en compte les contraintes, les opportunités et les avantages comparatifs propres à chaque pays". 

Il a appelé à des efforts concertés pour aider les pays à développer et à créer de nouvelles capacités productives et à utiliser pleinement celles qui existent déjà.