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Afin que la pêche soit plus viable, le monde du commerce doit mettre fin à des subventions absurdes


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2016/028
Afin que la pêche soit plus viable, le monde du commerce doit mettre fin à des subventions absurdes

Geneva, Suisse, 28 septembre 2016

​Le monde du commerce se doit de rendre le commerce du poisson plus équitable et plus viable, notamment en supprimant des subventions nuisibles et absurdes à la pêche, déclarait mercredi un haut fonctionnaire de la CNUCED au cours d’une réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève.

Les exportations de poissons et de fruits de mer ayant décuplé en dix ans pour atteindre la valeur record de 146 milliards de dollars en 2014, le poisson est devenu l’un des produits les plus vendus dans le monde. Il est d’ailleurs indispensable à l’économie de nombreux pays en développement maritimes ou de petits États insulaires en développement (PEID).

Environ 90 % des stocks mondiaux de poissons marins sont aujourd’hui entièrement exploités, surexploités ou épuisés, et pourtant les gouvernements continuent à subventionner les pêcheries à hauteur de 35 milliards de dollars, selon les estimations, dont 20 milliards contribuent directement à la surpêche.

Cela veut dire que le contribuable paye des bateaux de pêche industrielle pour dégrader l’environnement et anéantir la sécurité alimentaire et les moyens d’existence de populations côtières vulnérables. En alimentant une concurrence déloyale entre les chalutiers et les petits artisans pêcheurs, il favorise les inégalités.

« Les subventions visant à financer l’extraction d’une ressource déjà appauvrie n’ont aucun sens sur le plan économique, environnemental ou social », d’après Joakim Reiter, Secrétaire général adjoint de la CNUCED. « Nous sommes entraînés de manière insensée vers le bas et, très vite, nous serons tous perdants. »

« A nous tous qui sommes concernés, il incombe de faire de la pêche un commerce plus équitable et plus viable. », a-t-il dit, indiquant trois moyens d’y parvenir : mettre un terme aux subventions en faveur de la pêche, soutenir une bonne gestion des pêcheries et réduire au minimum les obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce.

En juillet, la CNUCED, la FAO et le PNUE ont uni leurs forces afin de proposer une feuille de route pour l’élimination des subventions, qui a reçu le soutien de plus de 90 États Membres, quatre organisations internationales ou régionales et plus de 10 ONG d’envergure mondiale.

La réduction des subventions excessives à la pêche pourrait déboucher sur un gain allant jusqu’à 72 milliards de dollars par an selon les estimations, pour l’ensemble du monde. Cet argent pourrait être consacré à un fonds de développement bleu destiné à aider les PEID et les pays les moins avancés (PMA) à financer une économie plus bleue et une gestion plus rationnelle des pêcheries, selon M. Reiter.

Des recherches complémentaires doivent être menées pour mieux comprendre par quel mécanisme d’autres mesures commerciales peuvent contribuer à la surpêche, a dit M. Reiter, faisant observer que c’est la nationalité du bateau de pêche, et non l’origine du poisson, qui détermine la politique commerciale appliquée.

« Par quel miracle un poisson libérien peut-il être considéré comme européen alors qu’il est pêché au large de Monrovia mais par un bateau espagnol ? » a-t-il dit. « Cette situation fausse complètement le jeu des encouragements au commerce ».