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Le coût énorme de l’occupation empêche le peuple palestinien d’atteindre les objectifs de développement durable


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2016/056
Le coût énorme de l’occupation empêche le peuple palestinien d’atteindre les objectifs de développement durable

Geneva, Suisse, 21 novembre 2016

​L’occupation comporte un coût économique élevé pour le peuple palestinien, qu’elle prive de son droit fondamental au développement, d’après un rapport de la CNUCED qui doit être présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies au cours de la dernière semaine de novembre 2016.

Conformément aux résolutions 69/20 et 70/12 de l’Assemblée générale, la CNUCED est chargée d’informer cette dernière des coûts économiques de l’occupation pour le peuple palestinien, évaluation essentielle qu’il conviendrait de mener plus régulièrement.

Dans ce rapport, il est indiqué qu’il faut doter le système des Nations Unies d’un cadre systématique, global et durable pour estimer les coûts économiques de l’occupation sur la base de données factuelles et en rendre compte à l’Assemblée générale.

Il s’agit non seulement de donner suite à la demande formulée dans la résolution 69/20, mais aussi d’atteindre les objectifs de développement durable dans le Territoire palestinien occupé.

D’après le rapport, le peuple palestinien n’a jamais joui de la souveraineté sur son économie, ses ressources naturelles et son territoire depuis le début de l’occupation en 1967. Il se voit refuser l’accès à des ressources naturelles et économiques qui lui appartiennent et doit subir la confiscation et, dans bien des cas, la destruction de sources d’eau, de terres et de biens fonciers entre autres.

De plus, le peuple palestinien est privé du droit de circuler librement sur son territoire et empêché de mener des activités productives et d’entretenir des relations commerciales et sociales normales au sein de ses communautés et avec le reste du monde. Parallèlement, la superficie, le nombre et la population des colonies israéliennes continuent de croître.

Plus de 61 % du territoire de la Cisjordanie est contrôlé par Israël et est inaccessible aux producteurs palestiniens. Dans la bande de Gaza, les Palestiniens sont empêchés d’accéder à la moitié de leurs terres cultivables et à 85 % de leurs ressources halieutiques.

En outre, plus de 2,5 millions d’arbres productifs ont été déracinés depuis 1967. L’Autorité palestinienne et les agriculteurs palestiniens ne sont pas autorisés à entretenir ni à forer des puits, tandis que la Puissance occupante prélève un volume d’eau supérieur à celui qui avait été fixé à l’article 40 de l’appendice I de l’Accord d’Oslo II, signé le 28 septembre 1995, confisquant ainsi des eaux souterraines palestiniennes. Pour toutes ces raisons, les politiques d’occupation déforment la structure de l’économie palestinienne et sont à l’origine d’un processus continu de désagriculturisation et de désindustrialisation.

Le rapport met aussi en évidence les incidences des opérations militaires israéliennes répétées à Gaza. Le préjudice direct infligé par les trois opérations militaires menées par Israël entre 2008 et 2014  est estimé à au moins trois fois le montant de la production annuelle de l’économie de Gaza. Le préjudice total est encore plus élevé quand on prend en compte les coûts indirects qui découlent de la perte de capital humain et des pertes de revenus d'actifs de production détruits ou endommagés.

Les études menées jusqu’ici donnent à penser que sans l’occupation, le produit intérieur brut du Territoire palestinien occupé pourrait facilement doubler. Elles ont cependant été réalisées de manière ponctuelle et ne donnent qu’une faible idée du coût économique beaucoup plus élevé de l’occupation. C’est pourquoi le rapport recommande à l’Assemblée générale d’établir un cadre systématique, global et durable pour évaluer périodiquement les coûts et les conséquences économiques des mesures prises par la Puissance occupante et de leur évolution.