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L’investissement étranger direct mondial devrait diminuer de 40% en 2020, selon un rapport des Nations Unies


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2020/011
L’investissement étranger direct mondial devrait diminuer de 40% en 2020, selon un rapport des Nations Unies
Pas de reprise attendue avant 2022, les pays en développement sont les plus durement touchés

Geneva, Suisse, 16 juin 2020

Les flux mondiaux d'investissements étrangers directs étrangers (IED) devraient enregistrer une baisse allant jusqu'à 40% en 2020, par rapport à leur valeur de 1.540 milliards de dollars en 2019, selon le Rapport sur l’Investissement dans le monde 2020 de la CNUCED. La relocalisation, la diversification et la régionalisation entraîneront la restructuration des chaînes de valeur mondiales.

Ceci ramènerait les IED en dessous de mille milliards de dollars pour la première fois depuis 2005 (figure 1). En outre, selon le rapport, les IED devraient encore diminuer de 5% à 10% en 2021 avant d’amorcer une reprise en 2022.

« L’horizon est très incertain. Les perspectives dépendent de la durée de la crise sanitaire et de l’efficacité des politiques visant à atténuer les effets de la pandémie sur les économies », a affirmé le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

La pandémie se traduit par un choc d'offre, de demande et en termes de politiques pour l'IED. Les mesures de verrouillage ont pour effet de ralentir les projets d'investissement existants. La perspective d'une profonde récession conduira les entreprises multinationales à réévaluer de nouveaux projets. Les mesures politiques prises par les gouvernements durant la crise incluent de nouvelles restrictions à l'investissement.

Les flux d'investissement devraient se redresser lentement à compter de 2022, sous l’effet de restructurations des chaînes de valeur mondiales (CVM) à la recherche d’une meilleure résilience, de la reconstitution du stock de capital et de la reprise de l'économie mondiale.

Signaux d'alerte précoces

Les alertes sur le bénéfice émises par les entreprises multinationales sont un signal précoce. Les 5 000 premières multinationales mondiales, qui comptent pour la majeure partie de l'IED mondial, ont vu leurs bénéfices attendus révisés à la baisse de 40% en moyenne pour l'année, certaines industries annonçant des pertes. La baisse des bénéfices nuira aux bénéfices réinvestis, qui représentent en moyenne plus de 50% des IED.

Les premiers indicateurs confirment l'instantanéité de l'impact. Comparées à l'année dernière, les annonces de projets d’investissement de création de capacités et les fusions et acquisitions internationales ont diminué de plus de 50% au cours des premiers mois de 2020.

En matière de financement de projets, une source importante d'investissement pour les projets d'infrastructure, les nouvelles transactions ont baissé de plus de 40%.

« L'impact, bien que partout sévère, varie selon les régions. Les économies en développement devraient connaître la plus forte baisse de l'IED car elles dépendent davantage d’investissements dans des industries fortement dépendantes de chaînes de valeurs mondiales et dans les industries extractives, lesquelles ont été durement touchées, et également parce qu'elles ne sont pas en mesure de mettre en place des mesures de soutien à l’économie identiques à celles prises par les économies développées » a déclaré James Zhan, Directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED.

« Malgré la baisse drastique des flux mondiaux d'IED durant la crise, le système de production international continuera de jouer un rôle important lors de la reprise économique et en matière de développement. Les flux mondiaux d'IED continueront d'alimenter le stock d'IED existant qui, fin 2019, s'élevait à 37 milliards de dollars », a ajouté James Zhan.

Suite aux baisses importantes constatées en 2017 et 2018, les flux mondiaux d'IED ont légèrement augmenté en 2019, atteignant 1.540 milliards de dollars – en hausse de 3% (Tableau 1).

La croissance des IED est principalement attribuable à l'augmentation des flux vers les économies développées, car l'impact des réformes fiscales de 2017 aux États-Unis s'est atténué.

Les flux vers les pays en transition ont également augmenté, tandis que ceux vers les pays en développement ont légèrement diminué. Les flux d'IED vers les économies fragiles, vulnérables et de petite taille sont restés globalement stables, en baisse de seulement 1% (Tableau 1).

Figure 1. Flux mondiaux d'IED, valeurs actualisées pour 2015–2019 et prévues pour 2020–2022
(En milliards de dollars)
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Source : CNUCED, World Investment Report 2020.

Figure 2. Impact de la pandémie sur les IED : mécanismes de transmissions
(En milliards de dollars)
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Source : CNUCED, World Investment Report 2020.

Tableau 1. Flux d’IED, par région, 2017–2019
(En milliard de dollars et en pourcentage)

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Source : CNUCED, World Investment Report 2020.