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Selon un rapport de l’ONU, la concurrence mondiale dans le domaine de l’investissement favorise la multiplication des zones économiques spéciales


Communiqué de presse
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UNCTAD/PRESS/PR/2019/014
Selon un rapport de l’ONU, la concurrence mondiale dans le domaine de l’investissement favorise la multiplication des zones économiques spéciales
Plus de 1 000 zones ont été créées au cours des cinq dernières années et au moins 500 nouvelles zones devraient voir le jour dans les années qui viennent

Geneva, Suisse, 12 juin 2019

Selon le le World Investment Report 2019 (Rapport sur l’investissement dans le monde, 2019) de la CNUCED, les zones économiques spéciales se sont multipliées sous l’effet de l’adoption d’une nouvelle vague de politiques industrielles et d’un accroissement de la concurrence internationale dans le domaine de l’investissement.

Leur nombre total n’a cessé d’augmenter pour s’établir à près de 5 400, contre 4 000 il y a cinq ans, et plus de 500 autres sont actuellement en projet.

Les zones industrielles, qui attirent l’investissement étranger direct (IED) grâce à des incitations fiscales et des réglementations simplifiées, sont monnaie courante dans la plupart des pays en développement et dans de nombreux pays développés. On en trouve aujourd’hui dans plus de 145 pays.

« On observe de nombreux exemples de zones économiques spéciales qui ont joué un rôle clef en transformant l’économie, en promouvant l’équilibre en termes de participation des hommes et des femmes aux chaînes de valeur mondiales et en favorisant la modernisation de l’industrie », selon le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.

« Mais pour chaque projet couronné de succès, il existe de nombreuses zones qui n’ont pas attiré les investissements escomptés, certaines se soldant même par des échecs coûteux », a ajouté le Secrétaire général.

Les zones économiques spéciales font peau neuve : elles s’élargissent à d’autres secteurs que celui des activités manufacturières pour attirer davantage d’investissements et s’adapter à l’évolution de l’économie mondiale.

Certaines d’entre elles se concentrent sur de nouveaux secteurs tels que la haute technologie, les services financiers ou le tourisme. D’autres ciblent les résultats environnementaux, la commercialisation de la science, le développement régional ou la rénovation urbaine.

Selon le rapport, il est de plus en plus fait appel à la coopération internationale pour développer ces zones. De nombreuses zones sont en cours de création grâce à des partenariats bilatéraux.

Apparition de zones régionales de développement

Les zones régionales de développement et les zones transfrontalières couvrant deux ou trois pays deviennent également une caractéristique de la coopération économique régionale. La nouvelle zone transfrontalière appelée triangle SKBo, comprenant le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali, en est un exemple.

Étant donné que seul un petit nombre de pays évaluent régulièrement les résultats et les répercussions économiques de leurs zones économiques spéciales, il est proposé dans le rapport d’établir un bilan du développement durable de ces zones afin d’aider les décideurs à concevoir un système global de suivi et d’évaluation.

Le rapport souligne la nécessité de garantir la pérennité financière et budgétaire de ces zones car leurs effets sur la croissance économique globale peuvent mettre du temps à se concrétiser.

La plus grande menace qui pèse sur la viabilité financière de ces zones est le coût élevé des dépenses de démarrage qui pourrait tenir à l’établissement d’un cahier des charges excessif, au versement de subventions aux occupants et à l’application du nouveau régime à des entreprises déjà en activité.

Le rapport recense les enseignements tirés de la conception, de l’exploitation et de la gouvernance des zones économiques spéciales afin de réduire autant que possible les risques et d’optimiser la contribution de ces zones au développement.

Le rapport met aussi en lumière de nouveaux enjeux pour les zones économiques spéciales :

  • Les zones économiques spéciales actuelles doivent apporter une contribution positive aux résultats de l’appareil industriel obtenus dans le domaine de l’environnement, sur le plan social et en matière de gouvernance. À cette fin, il est possible de recourir à des services (par exemple, des services d’inspection, des services de santé, des installations de gestion des déchets et de production d’énergie renouvelable) qui peuvent être assurés plus facilement et à moindre coût dans les zones bien circonscrites que sont les zones économiques spéciales.
  • Les zones économiques spéciales doivent s’adapter à l’économie numérique en améliorant l’accès à des ressources qualifiées, à un degré élevé de connectivité en matière de données et à des prestataires de services technologiques appropriés. Elles offrent aussi la possibilité de cibler les entreprises du numérique.
  • L’évolution du contexte économique mondial en matière de commerce et d ’investissement, marqué par une montée du protectionnisme et une réorientation des préférences commerciales, est à l’origine de nouveaux défis. La coopération internationale jouera probablement un rôle de plus en plus important dans le développement de ces zones.

Enfin, le rapport montre comment le Programme 2030 axé sur la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) permet de créer des zones modèles dans le domaine des ODD.

Ces zones s’efforceraient d’attirer des investissements dans les activités contribuant à la réalisation des ODD, d’adopter les normes et les critères de conformité les plus élevés dans le domaine de l’environnement, sur le plan social et en matière de gouvernance, et de promouvoir une croissance inclusive par la création de liens et d’effets d’entraînement.

Figure 1- Évolution historique des zones économiques spéciales

(Nombre de pays et de zones)

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Source : World Investment Report 2019.

Figure 2 - Pays possédant le plus de zones économiques spéciales, 2019

(Nombre de zones)

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Source : World Investment Report 2019.