WIR-Les investissements étrangers directs vers l’Afrique ont diminué de 21% en 2017, selon un rapport des Nations Unies
Selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2018 de la CNUCED, les flux d’investissements étrangers directs (IED) vers l’Afrique ont chuté à 42 milliards de dollars en 2017, soit une baisse de 21% par rapport à 2016.
La faiblesse des prix du pétrole et les conséquences négatives de la récession du secteur des matières premières sur le plan macroéconomique ont contribué á la contraction des flux dans les principales économies africaines.
Selon James Zhan, directeur de la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED, « Les débuts d’un rétablissement des prix des produits de base, ainsi que les progrès en matière de coopération interrégionale consécutifs à la signature de l’accord de libre-échange continental africain pourraient favoriser des flux d’IED plus importants vers l’Afrique en 2018, pour autant que le contexte mondial reste favorable ».
Les flux d’IED vers l’Afrique du Nord ont diminué de 4% pour atteindre 13 milliards de dollars. Si les investissements en Égypte étaient en baisse, le pays est resté le principal bénéficiaire des IED en Afrique. Les IED du Maroc ont augmenté de 23% pour atteindre 2,7 milliards de dollars, grâce notamment à des investissements importants dans le secteur automobile.
Les effets persistants de la récession du secteur de matières premières ont pesé sur les IED en Afrique subsaharienne, les entrées ayant diminué de 28% pour atteindre 28,5 milliards de dollars. Les flux d’IED vers l’Afrique centrale ont diminué de 22% et s’élevaient á 5,7 milliards de dollars. Les IED vers l’Afrique de l’Ouest ont reculé de 11% à 11,3 milliards de dollars, notamment car l’économie nigériane restait en déprimée. Les IED vers le Nigéria a diminué de 21% pour atteindre 3,5 milliards de dollars.
L’Afrique de l’Est, la région la plus dynamique du continent, a reçu 7,6 milliards de dollars d’IED en 2017 - une baisse de 3% par rapport à 2016. L’Éthiopie a absorbé près de la moitié de ce montant, soit 3,6 milliards de dollars (en baisse de 10%). Le pays est aujourd’hui le deuxième bénéficiaire des IED en Afrique. Les IED au Kenya s’élevaient à 672 millions de dollars, en hausse de 71%, du fait de la forte demande intérieure et d’investissements dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication.
En Afrique australe, les IED ont diminué de 66% pour atteindre 3,8 milliards de dollars. Les flux vers l’Afrique du Sud ont diminué de 41% pour atteindre 1,3 milliard de dollars, en raison des difficultés du secteur des produits de base et des incertitudes politiques. Les flux d’IED en Angola sont redevenus négatifs (passant de 4,1 milliards dollars en 2016 à -2,3 milliards dollars), les filiales étrangères du pays ayant transféré des fonds à l’étranger par le biais de prêts intragroupes. En revanche, les IED en Zambie ont augmenté, soutenus par davantage d’investissements dans le cuivre.
Les firmes multinationales (FMN) d’économies développées (telles que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France) détiennent toujours les stocks d’IED les plus importants en Afrique. Cependant, les investisseurs d’économies en développement, notamment de Chine et d’Afrique du Sud, suivis par ceux de Singapour, d’Inde et de Hong Kong (Chine), figurent parmi les 10 premiers investisseurs en Afrique.
Les sorties d’IED en provenance de l’Afrique ont augmenté de 8% pour atteindre 12,1 milliards de dollars, reflétant une augmentation significative des IED sortants des entreprises sud-africaines (+ 64% à 7,4 milliards) et marocaines (+66% à 960 millions). Par contre, les IED sortants des entreprises nigérianes sont restés stables à 1,3 milliard de dollars, concentré presque exclusivement sur l’Afrique.
Les flux d’IED vers l’Afrique devraient augmenter d’environ 20% en 2018 pour atteindre 50 milliards de dollars. La projection est basée sur les prévisions d’une reprise modeste des prix des produits de base et d’une coopération économique interrégionale renforcée. Cependant, la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des produits de base fera que les IED resteront cycliques.
Figure 1: Entrées africaines d’ IED par sous-région, 2010–2017
(Milliards de dollars)
Source : CNUCED, World Investment Report 2018.
Figure 2: Les principales économies d’investisseurs en Afrique, 2011 et 2016
(Milliards de dollars)
Source : CNUCED, World Investment Report 2018.
Note : Les chiffres présentés dans cette figure sont basés sur les données sur les stocks d’IED des pays partenaires.