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Accélérer les réformes en faveur d’une économie numérique inclusive et durable 2025

À une époque où la transformation numérique redéfinit rapidement l’économie mondiale, la capacité à tirer parti du potentiel du commerce électronique et du commerce numérique est devenue essentielle pour les pays en développement. Ce nouveau rapport, préparé dans le cadre du Mécanisme d’appui à la mise en œuvre (eTrade Implementation Support Mechanism) de la CNUCED, est le quatrième d’une série d’examens réalisés depuis 2020. 

Il met en lumière le rôle joué par la CNUCED, notamment à travers l’initiative eTrade for all, pour aider les pays à progresser dans la mise en œuvre des recommandations et actions issues des évaluations de l’état de préparation au commerce électronique (eTrade Readiness Assessments) et des stratégies nationales et régionales de commerce électronique.

Couvrant 23 pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et d’Amérique latine, ainsi que trois organisations régionales – Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Forum des îles du Pacifique (FIP) – le rapport est structuré en deux parties. 

La première examine les progrès réalisés dans l’élaboration de cadres de politique et de gouvernance pour le commerce électronique, ainsi que les mécanismes de suivi et les efforts de renforcement des capacités. 

La seconde met en lumière les évolutions plus larges de l’écosystème numérique ainsi que des initiatives nationales et régionales ayant un impact concret sur les consommateurs et les entreprises. 

Le rapport inclut également des études de cas sur le Cambodge, le Kenya et le Vanuatu, apportant des exemples pratiques de réformes menées par ces pays avec des contextes divers.

Le rapport présente un ensemble riche et diversifié d’expériences, illustrant à la fois des avancées notables et des défis persistants :

  • Des pays comme les Fidji, le Kenya, Trinité-et-Tobago et la Zambie ont récemment adopté des stratégies de commerce électronique, tandis que le Pérou, le Rwanda et le Sénégal intègrent désormais le commerce électronique dans leurs plans nationaux de développement. Des organisations régionales comme la CEDEAO, la CAE et le FIP font également avancer des initiatives en la matière ; toutefois, une faible priorisation politique, un manque de coordination institutionnelle et des ressources limitées demeurent des obstacles majeurs.
  • Au Cambodge, en Jordanie et au Vanuatu, l’émergence de mécanismes de coordination – tels que des comités interministériels et des plateformes multipartites – se développent, mais leur efficacité est souvent freinée par des capacités et des financements insuffisants.
  • Le Pérou, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie mettent en place des observatoires nationaux et des outils de collecte de données pour mieux suivre les tendances du commerce électronique. Cependant, les statistiques demeurent lacunaires, en raison de définitions hétérogènes et de la forte prédominance du commerce mobile informel.
  • Des initiatives nationales telles que le déploiement de la fibre optique en Côte d’Ivoire et le Project d’accélération numérique au Malawi visent à renforcer la connectivité et l’accès aux services numériques. Parallèlement, des améliorations des systèmes douaniers et des corridors commerciaux en Afrique de l’Est devraient réduire les coûts de transaction. L’utilisation du commerce sans papier demeure faible dans de nombreux pays, relevant la nécessité d’une intégration numérique plus poussée.
  • Des pays comme le Cambodge, le Kenya et le Rwanda mettent en œuvre des stratégies de finance numérique, tandis que des initiatives régionales, telles que le Système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS), ouvrent la voie à des paiements intra-africains intégrés. Pour renforcer la confiance, la CAE et le FIP avancent dans l’harmonisation des réglementations en matière de commerce électronique, de protection des données et de cybersécurité. Parallèlement, des pays comme le Kenya, la Mauritanie et la Zambie adoptent des stratégies nationales sur l’intelligence artificielle.
  • Des initiatives au Kenya, au Sénégal et aux Îles Salomon développent l’éducation numérique et l’entrepreneuriat des jeunes, avec un soutien croissant aux pôles d’innovation et aux partenariats public-privé. L’accès au capital d’amorçage reste un défi important, même si des efforts au Bangladesh et en Mauritanie visent à combler ces lacunes de financement.

Les enseignements tirés de ce rapport offrent des pistes précieuses pour les décideurs politiques, les partenaires au développement et tous les acteurs engagés en faveur d’une croissance numérique inclusive. 

À l’échelle multilatérale, le Pacte numérique mondial (Global Digital Compact), adopté dans le cadre du Pacte pour l’avenir, fournit un cadre opportun pour une action collective visant à combler les fractures numériques et à aligner la transformation numérique sur les objectifs de développement.

Ce rapport contribue à ces objectifs en proposant une analyse approfondie des processus de réformes qui soutiennent le développement du commerce électronique, afin de renforcer la conception des politiques, la coordination et les investissements aux niveaux national et régional. 

Il conclut que les avancées les plus significatives sont obtenues lorsque le commerce électronique et le commerce numérique sont élevés au rang de priorités nationales, soutenus par une coordination interministérielle solide, un dialogue multipartite inclusif, une élaboration de politiques fondée sur des données probantes, et un alignement avec les cadres et engagements internationaux.