Le paysage mondial de l’investissement se trouve à un point critique. Malgré divers engagements et cadres visant à financer le développement durable, l’investissement international dans les Objectifs de développement durable (ODD) demeure insuffisant.
Un déficit de financement croissant pour les infrastructures
Nombre des pays les plus pauvres continuent de ne pas bénéficier des financements essentiels, étant confrontés actuellement à un déficit annuel de financement des ODD de 4 300 milliards de dollars, principalement dans les infrastructures.
Ce déficit s’accroît en raison de l’instabilité géopolitique, de l’incertitude macroéconomique et des pressions budgétaires, les seuls investissements dans les énergies renouvelables représentant 2 200 milliards de dollars par an.
Le manque d’investissements mondiaux dans les infrastructures devrait dépasser 15 000 milliards de dollars d’ici à 2040, mettant en lumière un défi majeur à venir.
La nécessité de financements novateurs et de nouveaux modèles d’investissement
Pour relever ce défi, il est indispensable de mettre en place des mécanismes de financement innovants. Les partenariats public-privé (PPP) ont été proposés comme moyen de mobiliser des investissements privés à long terme ainsi que des expertises dans les pays soumis à des contraintes budgétaires et à une faible capacité d’emprunt.
Cependant, des recherches récentes montrent que les investissements directs étrangers (IDE) réalisés par le biais des PPP n’augmentent pas assez rapidement pour atteindre les objectifs de développement durable, particulièrement dans les économies vulnérables.
Le « Compromiso de Sevilla », adopté lors de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, met l’accent sur la nécessité de repenser les modèles d’investissement. Il appelle à des partenariats s’alignant sur les stratégies nationales de développement et faisant primer les retombées à long terme sur les gains à court terme.
Comment le capital privé peut soutenir des infrastructures conformes aux ODD
Le présent rapport vise à comprendre comment le capital privé peut soutenir des infrastructures alignées sur les ODD en abordant des questions clés, notamment :
- Quel est le paysage actuel de l’investissement de capitaux privés dans les infrastructures au regard des ODD ?
- Quels facteurs influencent le succès ou l’échec des modèles de PPP selon les régions et les secteurs ?
- De quelle manière les politiques nationales et internationales impactent-elles les résultats des PPP ?
Le rapport identifie les obstacles aux IDE via les PPP, analyse les défis communs dans les projets internationaux et évalue le rôle des banques multilatérales de développement et des institutions financières internationales dans la réduction des coûts et la mobilisation d’investissements.
PPP internationaux : tendances, défis et opportunités
En se concentrant spécifiquement sur les PPP internationaux, le rapport est structuré comme suit :
- La section introductive présente la base analytique du rapport et son cadre conceptuel, explique la distinction entre les PPP nationaux et internationaux et décrit les jeux de données utilisés pour la recherche. Elle définit également le périmètre de l’analyse.
- La première partie dresse le panorama des PPP internationaux, retraçant leur évolution et identifiant les tendances actuelles selon les régions, les groupes de revenu et les secteurs.
- La deuxième partie explore les principales caractéristiques des PPP internationaux, avec un accent sur la variété des mécanismes de réduction des risques et le rôle central joué par les gouvernements et la finance de développement
- La troisième partie examine les principaux défis freinant la croissance des PPP internationaux, notamment le coût élevé du capital, les difficultés opérationnelles et financières ainsi que les risques juridiques et relatifs au règlement des différends. Elle souligne comment la finance mixte et l’appui technique contribuent à répondre à ces contraintes.
- La section finale présente les implications en matière de politiques publiques ainsi que des recommandations.