MACHINE NAME = WEB 2

Mise à jour sur le commerce mondial (mars 2025) : le rôle des droits de douane dans le commerce international

La Mise à jour sur le commerce mondial devient une publication mensuelle analysant les politiques commerciales et les tendances du commerce international.

L’édition de mars 2025 se penche sur l’impact des droits de douane. Outil clé de  politique commerciale, ils permettent de protéger les industries nationales et de générer des recettes publiques.

Toutefois, des taxes à l’importation élevées peuvent accroître les coûts pour les entreprises et les consommateurs, entravant ainsi la croissance économique et la compétitivité. Les décideurs doivent trouver un équilibre entre l’utilisation des droits de douane comme levier de développement économique et l’intégration des économies nationales dans le marché mondial, par la libéralisation des échanges.

Le rapport présente également de données récentes et des projections sur le commerce par région, secteur et industrie, couvrant l’année 2024 et le début de 2025. Si le commerce mondial a atteint un record de 33 000 milliards de dollars l’an dernier, les perspectives pour 2025 restent incertaines.

Points clés de l’analyse des droits de douane

  • Aujourd’hui, environ deux tiers du commerce international s’effectuent sans droits de douane, soit parce que les pays ont réduit leurs taxes dans le cadre du traitement de la nation la plus favorisée (NPF), soit grâce à d’autres accords commerciaux.
  • Toutefois, les niveaux de droits appliqués au tiers restant du commerce mondial sont souvent élevés, avec d’importantes disparités selon les secteurs. L’agriculture reste fortement protégée. L’industrie manufacturière est encore confrontée à des barrières commerciales dans des secteurs clés. Les matières premières bénéficient généralement de droits de douane faibles.
  • Les pays en développement font face à des droits plus élevés, ce qui limite leur accès aux marchés internationaux. Leurs exportations agricoles sont soumises à des droits d’importation moyens avoisinant 20 % dans le cadre du traitement NPF. Les textiles et l’habillement subissent certains des taux de droits les plus élevés, avec une moyenne proche de 6 %, réduisant ainsi leur compétitivité.
  • Le commerce Sud-Sud (entre pays en développement) reste soumis à des droits de douane élevés. Par exemple, les échanges entre l’Amérique latine et l’Asie du Sud font face à un taux moyen de 15 %.
  • L’escalade tarifaire freine l’industrialisation des économies en développement. Cette pratique consiste à appliquer des droits plus élevés sur les produits finis que sur les matières premières ou les intrants intermédiaires. Bien que conçue pour protéger les industries locales, cette politique tarifaire décourage la transformation industrielle dans les pays producteurs de matières premières, les empêchant ainsi de progresser dans la chaîne de valeur.

Données et chiffres clés du commerce mondial

  • Le commerce mondial a atteint un niveau record de 33 000 milliards de dollars en 2024, enregistrant une croissance de 3,7 % (1 200 milliards de dollars). La plupart des régions ont connu une croissance positive, à l’exception de l’Europe et de l’Asie centrale.
  • Les services ont été le moteur principal de cette expansion, avec une hausse annuelle de 9 %, ajoutant 700 milliards de dollars (près de 60 % de la croissance totale). Le commerce des biens a progressé plus lentement (+2 %), apportant 500 milliards de dollars supplémentaires. Cependant, la croissance des deux secteurs a ralenti au second semestre 2024, avec une hausse de seulement 1 % pour les services et de moins de 0,5 % pour les biens au quatrième trimestre.
  • Les économies en développement ont connu une croissance plus rapide : leurs importations et exportations ont augmenté de 4 % sur l’année et de 2 % au quatrième trimestre, principalement grâce à l’Asie de l’Est et du Sud. En revanche, les économies développées ont stagné, leur commerce restant inchangé sur l’année et en recul de 2 % au quatrième trimestre.
  • Les déséquilibres du commerce des marchandises se sont creusés. Le déficit commercial des États-Unis avec la Chine a atteint -355 milliards de dollars, s’élargissant de 14 milliards de dollars au quatrième trimestre. Le déficit commercial des États-Unis avec l’Union européenne (UE) a augmenté de 12 milliards de dollars, atteignant -241 milliards de dollars. En parallèle, l’excédent commercial de la Chine a atteint son plus haut niveau depuis 2022, et l’UE a inversé ses déficits antérieurs pour afficher un excédent commercial sur l’année.
  • Le commerce mondial est resté stable au début de 2025, mais l’incertitude demeure. La montée des tensions géoéconomiques, des politiques protectionnistes et des différends commerciaux laisse présager des perturbations à venir. Les tendances récentes du transport maritime indiquent également un ralentissement, avec la baisse des indices de fret, signalant un affaiblissement de l’activité industrielle, en particulier dans les secteurs dépendant de la chaîne d’approvisionnement.