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Réduire la pauvreté et les inégalités au Burkina Faso

Analyses et options politiques

La faiblesse du revenu par habitant, la pauvreté et les inégalités sont des indicateurs  socioéconomiques qui attestent du niveau du retard de développement d’un pays.  La croissance économique mesure la progression continue et soutenue du revenu par habitant. Elle caractérise la capacité d’un pays à créer de la richesse pour assurer la progression du bien-être de ses habitants dans le temps. Elle est déterminée par les facteurs de production (le travail, le capital et le progrès technique).  C’est l’un des indicateurs de la création de richesse dans un pays qui permet aux décideurs politiques de promouvoir les politiques sociales.

Quant à la pauvreté, elle revêt plusieurs formes mais celle qui est couramment retenue est la pauvreté monétaire, mesurée par la proportion de la population vivant en dessous d’un certain seuil considéré comme le minimum vital pour satisfaire les besoins fondamentaux.  Afin de mieux analyser les différentes caractéristiques de la pauvreté au Burkina Faso ainsi que les défis à relever, il est nécessaire de compléter la pauvreté monétaire par la pauvreté multidimensionnelle car, contrairement au premier indicateur, le second prend en compte l’ensemble des facteurs qui caractérisent la pauvreté et les inégalités notamment l’accès aux services de la santé, de l’éducation ; de la sécurité alimentaire, de l’emploi, aux besoins fondamentaux de la population la plus vulnérable.  

Les inégalités sont également de plusieurs ordres et résultent de différents critères de discrimination plus ou moins mesurables.  Au Burkina Faso, depuis son indépendance en 1960, les différents gouvernements successifs ont souhaité promouvoir la croissance économique afin de réduire la pauvreté et les inégalités. En dépit de certaines politiques économiques et sociales adoptées, le Burkina Faso demeure l’un des Pays les Moins Avancés (PMA) dont une grande partie de la population vit encore dans la pauvreté et les inégalités. En effet, en 2021 le PIB réel par habitant était de 740 dollars US par an contre 1053 en moyenne pour les PMA.

Aussi, près de quatre personnes sur dix vivent dans l’extrême pauvreté et selon le rapport 2021-2022 de l’IDH du PNUD, le Burkina Faso a été classé 184e sur 191 pays dans le monde.  Ces résultats peuvent être imputables, entre autres, aux problèmes structurels de son économie qui se manifestent par (1) l’insuffisance de capacités de production de biens et de services, (2) la difficile transition d’une économie d’État fortement dirigiste à l’économie de marché, (3) une grande instabilité politique, (4) le handicap géographique lié à l’enclavement, (5) l’endettement extérieur, (6) les facteurs démographiques, (7), les failles de qualité des institutions et de la gouvernance et (8), les pesanteurs socio-culturelles.

L’objet de ce rapport est d’examiner brièvement les politiques économiques et sociales mises en œuvre par les gouvernements du Burkina Faso pour réduire la pauvreté et les inégalités depuis les années 90 à nos jours.

Le rapport analyse d’abord les résultats de ces politiques avant l’avènement de la  pandémie sanitaire car la COVID-19 a drastiquement annihilé les progrès réalisés.  Une section est dédiée à l’impact de cette pandémie sur la croissance économique, la pauvreté et les inégalités.

En effet, plusieurs plans et programmes d’actions de développement économique et social qui ambitionnaient de réduire la pauvreté et les inégalités au Burkina Faso ont été partiellement ou intégralement mis en œuvre. C’est l’exemple du Plan National de Développement Economique et Social (2016-2020), document phare de référence nationale.  Différents rapports ont dressé un bilan mitigé de ces politiques socio-économiques mais salué certains progrès réalisés.

Faut-il le rappeler, l’économie du Burkina Faso dont les principaux produits d’exportations sont l’or, le coton et les graines oléagineuses, est faiblement industrialisée et transformée. La persistance de la pauvreté dans un contexte de croissance économique est le reflet d’une économie qui crée peu d’emplois décents.  En effet, cette croissance est le fait de secteurs peu intensifs en main- d’œuvre et où les populations participent peu au processus de production.  A l’exemple de l’or, ce premier produit d’exportation du pays est vendu brut, sans être transformé, ce qui réduit ainsi son potentiel de développement industriel et de création d’emplois.

Afin de relever ce défi, l’amélioration des capacités productives et la diversification des exportations pourraient stimuler l’emploi et réduire la pauvreté.

Réduire la pauvreté et les inégalités au Burkina Faso - Analyses et options politiques  (UNCTAD/ALDC/2024/1)
23 juill. 2024