Un secteur privé solide et dynamique est le moteur d'une croissance économique inclusive et soutenue. En Afrique, le secteur privé détient un potentiel immense pour contribuer directement aux Objectifs de développement durable (ODD) de l'Agenda 2030 et à l'Agenda 2063 de l'Union africaine – l’Afrique que nous voulons.
Le secteur privé, en particulier les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), domine l’économie africaine, représentant plus de 80 % de la production totale, deux tiers de l’investissement total et trois quarts du crédit total. Il emploie également environ 90 % de la population active.
S’appuyant sur des études de cas en Éthiopie, au Malawi, en Tanzanie et en Ouganda, ce rapport met en lumière le rôle pivot des MPME dans la croissance économique, l'emploi et la transformation structurelle, tout en soulignant les obstacles persistants auxquels elles sont confrontées, notamment un accès limité au financement, une intégration insuffisante dans les chaînes de valeur régionales et mondiales, de faibles niveaux d’adoption du numérique et une informalité généralisée.
Ce rapport examine comment les technologies numériques et les financements innovants peuvent permettre aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) en Afrique de mieux s’intégrer dans les chaînes de valeur et d’approvisionnement régionales.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre une opportunité historique de renforcer la participation des MPME au commerce intra-africain en réduisant les droits de douane et les barrières non tarifaires, ouvrant ainsi de nouveaux créneaux de marché dans l’industrie, l’agroalimentaire et les services. Cependant, pour que les MPME puissent pleinement tirer parti de cette opportunité, il est nécessaire de s’attaquer aux goulets d’étranglement structurels.
Combler le déficit d’accès au financement
L’accès au financement demeure l’un des principaux obstacles pour les MPME à travers l’Afrique, limitant leur croissance et leur potentiel d’exportation. Environ 51 % des entreprises à petite échelle déclarent avoir besoin de plus de financements qu’elles ne peuvent en obtenir, créant un déficit total de crédit d’environ 300 milliards de dollars. Ce manque de financement contribue à expliquer pourquoi seulement 14 % des entreprises africaines ont exercé des activités d’exportation en 2024.
Le rapport démontre que la transformation numérique, à travers la monnaie mobile, le commerce électronique et les outils de facilitation numérique des échanges, peut renforcer la compétitivité et la connectivité, tandis que des modèles de financement innovants tels que le financement mixte, le financement de chaîne d’approvisionnement et les solutions fintech peuvent combler le déficit de financement des MPME en Afrique.
Améliorer la productivité et l’accès aux marchés
Les technologies numériques et les mécanismes de financement innovants ont le potentiel d’accroître la productivité et l’accès aux marchés des MPME. L’Ouganda et la Tanzanie font preuve d’avancées marquées dans la numérisation et les initiatives de financement mixte, tandis que le Malawi met l’accent sur un soutien aux MPME axé sur les politiques. L’Éthiopie illustre une exclusion financière persistante et des obstacles liés aux garanties malgré une adoption numérique croissante. Dans ces quatre pays, les MPME sont de plus en plus en mesure de profiter de l’intégration à la ZLECAf à condition que les conditions favorables soient renforcées.
Les résultats montrent que des politiques coordonnées visant à développer l’infrastructure numérique, améliorer l’accès au financement et renforcer la facilitation des échanges sont essentielles pour libérer le potentiel des MPME. En tirant parti de la technologie et du financement, les MPME africaines peuvent passer de la périphérie du commerce régional au rôle central dans la transformation économique inclusive et durable sur l’ensemble du continent.
