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How digitalization is transforming the creative economy

Comment la numérisation transforme l'économie créative

11 juillet 2024

La transformation numérique a un impact profond sur la production et la consommation de biens et services créatifs, générant des opportunités pour certains et des défis pour d'autres.

A guitarist records music in a studio.
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© Shutterstock

L'économie créative comprend les produits audiovisuels, le design, les médias, la musique, les arts du spectacle, l'édition et les arts visuels. Concept évolutif par nature, elle implique des biens et des services basés sur la créativité et le capital intellectuel en tant qu'intrants primaires.

Les exportations de ces produits ayant fortement augmenté ces dernières années, des cadres réglementaires solides sont nécessaires pour garantir que les technologies telles que l'intelligence artificielle (IA) profitent à tous et favorisent une économie créative compétitive et durable.

Tel est le principal message du rapport « Perspectives de l'économie créative 2024 » publiées par ONU commerce et développement (CNUCED).

Marisa Henderson, la cheffe du programme sur l'économie créative géré par ONU commerce et développement, déclare : « En tant que moteur du développement durable, l'économie créative nécessite une attention politique et des investissements continus afin de maximiser son impact sociétal positif. »

Le rapport est publié alors que des fonctionnaires, des entreprises et des chercheurs se réunissent à Genève pour la 11e réunion pluriannuelle d'experts sur le commerce, les services et le développement, qui se tient du 10 au 12 juillet.

La réunion examine de près les tendances du commerce mondial des services créatifs dans le contexte de l'impact croissant de la numérisation sur les opportunités de développement, les défis et les implications politiques. Les participants discutent également des moyens d'améliorer la collecte et l'exploitation des statistiques sur le commerce des services.

Un moteur économique

En 2022, les exportations mondiales de services créatifs ont bondi à 1 400 milliards de dollars, tandis que les biens créatifs ont totalisé 713 milliards de dollars, soit une hausse de 29 % et 19 %, respectivement, par rapport à 2017.

Les économies en développement exportent principalement des biens créatifs, tandis que les économies développées représentent 80 % des exportations de services créatifs. Toutefois, l'écart s'est lentement réduit au cours de la dernière décennie, la part des pays en développement ayant doublé pour atteindre 20 % entre 2010 et 2022.

Par groupe de produits, les services créatifs les plus exportés en 2022 sont les services logiciels (41,3 %) et la recherche et le développement (30,7 %), suivis par la publicité, les études de marché et l'architecture (15,5 %), les services audiovisuels (7,9 %), les services d'information (4 %), et les services culturels, récréatifs et patrimoniaux (0,6 %).

L'impact du numérique

La numérisation transforme les industries créatives. Par exemple, en 2023, les services de streaming ont augmenté leur part de 10,4 %, représentant désormais plus des deux tiers (67,3 %) des recettes du marché mondial de la musique.

Parallèlement, l'IA améliore la création, la distribution et la consommation de contenu. Elle génère des scripts, des films, de la musique, des images, des légendes, des animations et du contenu de réalité virtuelle, tout en améliorant les flux de travail de post-production et en analysant les données des utilisateurs.

L'IA est largement utilisée dans les salles de rédaction, 41 % des équipes de journalistes l'employant pour créer des illustrations, 39 % pour le contenu des médias sociaux et 38 % pour la rédaction et la production d'articles.

Si la numérisation et l'intelligence artificielle offrent des possibilités de croissance et d'efficacité, elles soulèvent également des problèmes de développement concernant la fracture numérique, les changements d'emploi, le contrôle de la qualité, la protection de la vie privée et des consommateurs, les droits d'auteur et la monopolisation du marché.

Les décideurs politiques doivent suivre les évolutions technologiques et mettre à jour les cadres politiques et réglementaires afin de saisir les opportunités de développement et d'atténuer les risques. Une coopération internationale plus forte est nécessaire pour soutenir le développement technologique et la conception de la réglementation.

La concentration croissante du marché menace l'innovation

Les cinq premiers éditeurs des États-Unis détiennent environ 80 % du marché du livre, tandis que six studios de cinéma représentent près de 90 % des ventes de billets d'entrée au box-office ces dernières années. En 2021, trois entreprises dominaient 59 % du marché mondial des abonnements à la musique en streaming.

Le rapport souligne la nécessité de conditions de concurrence équitables pour promouvoir une économie créative diversifiée et dynamique, en mettant en avant les politiques efficaces de certains pays qui ont favorisé des secteurs créatifs florissants en protégeant la propriété intellectuelle et en garantissant des marchés concurrentiels.

Plus durable et plus solidaire

L'inclusion sociale et la durabilité environnementale deviennent la pierre angulaire de l'économie créative.

Le groupe de rock britannique Coldplay, qui a réduit de 50 % les émissions de CO2 de sa tournée mondiale actuelle, en est un bon exemple.

Par ailleurs, les gouvernements intègrent de plus en plus l'inclusion et la durabilité environnementale dans les politiques visant l'économie créative.

12 des 36 pays étudiés en 2024 disposent d'initiatives spécifiques pour les industries créatives, tandis que 12 autres encouragent les pratiques commerciales durables, notamment la conception durable, l'efficacité énergétique, les pratiques de l'économie circulaire et l'augmentation de la participation des femmes, des jeunes et des groupes défavorisés.

« La contribution des industries créatives au développement durable s'aligne sur trois axes : économique, social et environnemental », conclut le rapport.