Des experts indépendants mettent en lumière de nouvelles façons de compléter les mesures économiques traditionnelles par des indicateurs reflétant le bien-être humain, l’inclusivité et la durabilité.
© Shutterstock/R.M. Nunes | Un village de pêcheurs au Myanmar.
Récemment, lors du Sommet mondial pour le développement social 2025, le Groupe d’experts de haut niveau du Secrétaire général de l’ONU sur l’au-delà du PIB a présenté sa première analyse, avec la publication de son rapport intermédiaire.
Mandaté par le Pacte pour l’avenir historique de l’ONU, le groupe est chargé de formuler des recommandations sur un ensemble d’indicateurs universellement pertinents que les pays peuvent s’approprier et utiliser pour guider les politiques.
ONU commerce et développement (CNUCED) agit en tant que co-secrétariat du groupe d’experts « Au-delà du PIB », aux côtés d’autres entités, dont le Bureau exécutif du Secrétaire général de l’ONU, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU et le Programme des Nations Unies pour le développement.
Cette initiative émane du besoin urgent de mesures du progrès permettant une recherche plus équilibrée et intégrée du développement durable.
Le PIB ne rend pas compte des progrès en matière de bien-être, d’équité, d’inclusion ou de durabilité – il a été conçu comme une mesure de l’activité économique.
« Notre approche mettra l’accent sur la manière dont le bien-être accru et ses facteurs déterminants, tels que la santé, le capital social et la qualité de l’environnement, sont non seulement bénéfiques au bien-être collectif, mais contribuent également de manière intégrale à la prospérité économique », fait valoir le rapport intermédiaire.
Mais comment le monde peut-il s’y prendre autrement ?
Le programme « Au-delà du PIB », qui suscite un intérêt croissant parmi les pays membres de l’ONU, vise à compléter les mesures économiques traditionnelles, plutôt qu’à les remplacer.
Pour cela, cinq principes sont importants.
Premièrement, les pays doivent examiner davantage que le PIB pour évaluer plus précisément le bien-être matériel.
Deuxièmement, il faut plus que le revenu pour saisir tous les aspects du bien-être.
Troisièmement, lorsqu’on aborde les questions d’inégalité et d’exclusion, il est nécessaire d’aller au-delà des chiffres moyens.
Quatrièmement, il importe de penser à long terme, afin d’assurer la durabilité économique, environnementale, sociale et institutionnelle pour les générations futures.
De plus, le bien-être est interconnecté entre les pays dans le monde actuel. Cela rend la coopération d’autant plus cruciale dans l’établissement de normes mondiales de mesure, sans se limiter à des pays ou régions spécifiques.
Que va-t-il se passer ensuite ?
Le rapport intermédiaire a lancé une consultation en ligne de trois semaines, qui s’est terminée le 30 novembre, recueillant des points de vue sur la signification du progrès pour les populations et les communautés du monde entier.
Les gouvernements, chercheurs, entreprises et organisations de la société civile ont participé au processus.
Leurs contributions aident à façonner un ensemble plus complet d’indicateurs, qui seront présentés dans le rapport final du groupe d’experts à l’Assemblée générale de l’ONU au printemps 2026.
« Il s’agit d’une tâche difficile et ambitieuse, impliquant des changements majeurs en matière de mesure, de politique, de prise de décision et de comportements », déclare le groupe d’experts.
« Nous entendons relever ce défi. »
Contribution de la CNUCED à l’agenda “Au-delà du PIB”
En tant que co-secrétariat, la CNUCED se concentre sur l’apport d’un soutien technique et statistique aux experts dans l’analyse des indicateurs disponibles, des méthodologies statistiques et des lacunes en matière de données et de capacités à travers les pays.
Ce travail s’appuie également sur les discussions engagées lors de la CNUCED16, la plus récente conférence ministérielle quadriennale de l’organisation, comprenant une session de haut niveau intitulée « Refonder le progrès – aller au-delà du PIB pour une transformation inclusive et durable ».
La CNUCED s’engage à aider les États membres à renforcer leurs capacités analytiques et statistiques pour mesurer ce qui compte, conformément au mandat que lui confère le document final de la CNUCED16, le « Consensus de Genève ».
Cela signifie soutenir les travaux techniques, coordonner les consultations et veiller à ce que les économies en développement aient une voix forte dans la définition des nouveaux indicateurs.
