L’économie numérique doit devenir plus « statistiquement visible », en particulier dans les pays en développement, afin de permettre l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et un développement inclusif.
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ONU commerce et développement (CNUCED) a récemment lancé une nouvelle base de données mondiale sur la valeur du commerce électronique, la première du genre à consolider les estimations nationales disponibles afin de révéler de nouvelles perspectives ainsi que les principaux domaines où des lacunes importantes en matière d’information subsistent.
Le lancement a eu lieu lors de la sixième réunion du Groupe de travail d’ONU commerce et développement sur la mesure du commerce électronique et de l’économie numérique, avec la participation de représentants de 42 pays.
Le groupe de travail a indiqué que l’amélioration de ces mesures est essentielle pour les politiques en matière de fiscalité, de concurrence, d’accords de commerce numérique, de soutien aux micro, petites et moyennes entreprises, de protection des consommateurs et d’inclusion numérique.
« On ne peut pas gouverner ce que l’on ne peut pas mesurer », a-t-on entendu lors de la réunion, soulignant que les lacunes dans les données compromettent l’élaboration des politiques, masquent les inégalités d’accès au numérique et empêchent les pays de tirer pleinement profit de la transformation numérique.
Commerce électronique : croissance rapide et déficit de mesure
Le commerce électronique et les services transmis par voie numérique comptent parmi les segments les plus dynamiques de l’économie mondiale.
Des chiffres expérimentaux d’ONU commerce et développement indiquent que les ventes du commerce électronique progressent nettement plus vite que le PIB, soulignant leur importance croissante dans l’activité économique.
Cependant, la plupart des pays ne disposent toujours pas de statistiques permettant de mesurer la valeur des transactions en ligne, du commerce numérique transfrontalier et de la croissance rapide du commerce fondé sur les médias sociaux.
Les technologies émergentes obligent à revoir la méthodologie
Le groupe de travail a recommandé qu’ONU commerce et développement procède à un examen complet des indicateurs de base en 2026, qui pourrait inclure les nouveaux éléments du paysage numérique actuel, tels que l’intelligence artificielle, les modèles commerciaux fondés sur des plateformes, le télétravail et les services entièrement numériques.
Il a également encouragé le Groupe de travail sur la mesure de la valeur du commerce électronique, réuni par ONU commerce et développement avec la participation d’experts d’une trentaine de pays et d’organisations internationales partenaires, à finaliser les lignes directrices et recommandations pour la mesure de la valeur du commerce électronique.
Ces lignes directrices et recommandations devraient ensuite être promues par ONU commerce et développement à travers le renforcement des programmes de développement des capacités, menés en partenariat avec des organisations internationales et régionales.
Le soutien apporté par le Royaume d’Arabie saoudite contribuera à renforcer cette assistance technique.
Une collaboration renforcée, d’autant plus nécessaire
La réunion a fait part de préoccupations concernant la diminution du financement international du développement, qui met en péril les efforts de nombreux pays pour suivre le rythme de la transition numérique.
Il a été souligné que la coopération entre les gouvernements, le secteur privé et les organisations internationales est essentielle pour éviter les doublons et garantir la cohérence des pratiques mondiales de mesure.
Les experts présents lors de la réunion ont appelé à la mise en place de cadres statistiques simples, neutres sur le plan technologique et comparables à l’échelle mondiale, ainsi qu’à l’utilisation d’outils innovants de collecte de données tels que les relevés de paiements électroniques et l’exploration de données.