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Un nouvel ensemble de données mondiales révèle les coûts cachés du commerce et du transport internationaux

30 mai 2024

Pour la première fois, des données dévoilent les coûts commerciaux par pays, par marchandise et par mode de transport, offrant ainsi des informations cruciales sur les dépenses d'importation et d'exportation à l'échelle mondiale.

Trucks, trains and ships in a port in South Africa
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© Shutterstock/lcswart | Des camions, trains et navires dans le port de Durban, en Afrique du Sud.

  • L'ensemble de données détaille la valeur et le volume des échanges de marchandises, y compris les coûts associés et les efforts de transport pour les importations et les exportations dans plus de 170 économies.

  • Il en ressort que les pays en développement déploient deux fois plus d'efforts de transport par dollar d'échanges que les économies développées.

  • Les petits États insulaires en développement sont confrontés aux coûts de transport et d'assurance les plus élevés par rapport à leurs dépenses d'importation.


Le nouvel ensemble de données développé par la CNUCED et la Banque mondiale fournit la première vue d’ensemble du transport qui soutend le commerce, y compris les coûts associés à l'acheminement de différents produits entre économies.

Lancé lors du premier Forum mondial des chaînes d’approvisionnement, il s'appuie sur les données nationales officielles mises à disposition par UN Comtrade. L'ensemble des données couvre la valeur et le volume des échanges de marchandises, ainsi que les coûts et le travail de transport requis par expédition entre plus de 170 économies de 2016 à 2021.

Les données, ventilées par groupe de marchandises et par mode de transport, fournissent une série d'indicateurs dérivés tels que les taux de fret et l'intensité des coûts de transport en valeur et en volume.

C'est la première fois que les données commerciales sont couplées non seulement par pays et par marchandise, mais aussi par mode de transport, ce qui donne un nouvel aperçu des coûts de transport et des efforts requis par les différents pays pour leurs importations et leurs exportations.

L'ensemble des données révèle essentiellement les coûts de transport des marchandises entre les pays, comme le transport du minerai de fer du Brésil vers la Chine, de l'électronique de la Chine vers l'Allemagne, ou des voitures de l'Allemagne vers le Brésil.

Jan Hoffmann, responsable de la branche « logistique commerciale » d’ONU commerce et développement, souligne l'importance de ces données pour comprendre la dynamique du commerce mondial. « Elles sont essentielles pour les décideurs politiques et les entreprises, car elles mettent en évidence les coûts de la logistique commerciale et aident les chercheurs à identifier les domaines dans lesquels il est possible d'améliorer l'efficacité.

Disponible en ligne via le portail statistique UNCTADstat d'ONU commerce et développement, l'ensemble de données permet aux utilisateurs du monde entier de naviguer, de télécharger des extractions personnalisées et des fichiers en vrac, et d'intégrer les données dans leurs algorithmes par le biais d'une API, et ce gratuitement.

Les pays en développement font deux fois plus d'efforts en matière de transport

L'un des indicateurs clés que l'on peut tirer de l'ensemble de données est le travail de transport requis par les différents pays pour leurs importations et leurs exportations, que ce soit par voie terrestre, aérienne ou maritime.« Fondamentalement, le travail de transport est une mesure de l'effort », explique Onno Hoffmeister, statisticien à ONU commerce et développement. Il est calculé en multipliant le poids des marchandises par la distance à parcourir.

Il est frappant de constater que les économies en développement doivent fournir deux fois plus d'efforts de transport que les pays développés pour acheminer leurs importations et leurs exportations par voie maritime par dollar de commerce maritime.

Cet effort plus important s'explique en partie par les distances plus grandes que les marchandises doivent parcourir vers de nombreux pays en développement, en particulier vers les économies enclavées et les petites nations insulaires, qui sont plus éloignées des marchés mondiaux. Il s'explique aussi en partie par le poids moyen plus élevé par dollar des marchandises échangées par les pays en développement, dont beaucoup sont des articles de faible valeur tels que les matières premières.

« Ce qui est également intéressant », explique M. Hoffmeister, « c'est que cela a des répercussions sur le climat, car l'énergie nécessaire au transport des marchandises se présente sous la forme de carburant, et l'utilisation de combustibles fossiles se traduit en fin de compte par des émissions de carbone. »

Coût supérieur pour les petites îles

Une autre information précieuse tirée de l'ensemble des données est le coût par tonne du transport des importations et des exportations des pays.

En examinant les coûts de fret et d'assurance par tonne de marchandises transportées par mer, les données révèlent que les pays en développement paient davantage pour le transport maritime que les économies développées. Parmi eux, les petits États insulaires en développement (PEID) supportent les coûts les plus élevés.

« Ces données mettent en évidence les défis uniques auxquels sont confrontés les petits États insulaires en développement », explique M. Hoffmann. « Leur isolement géographique, les déséquilibres commerciaux et les déséconomies d'échelle se traduisent par des coûts de transport plus élevés. C'est ce que souligne également la déclaration des ministres des PEID lors du Forum mondial de la chaîne d'approvisionnement qui s'est tenu la semaine dernière.

Le service statistique de l'ONU pour le commerce et le développement mettra régulièrement à jour et développera l'ensemble des données afin de fournir un aperçu continu de la dynamique du commerce et du transport au niveau mondial.

La contribution de la Banque mondiale à ce nouvel ensemble de données a été gracieusement soutenue par PROBLUE, un fonds d'affectation spéciale multi-donateurs qui encourage une économie bleue durable, et par l'Umbrella Facility for Trade, un fonds d'affectation spéciale multi-donateurs qui soutient la stratégie commerciale de l'organisation.