De la dette au développement : mettre la finance au service de tous
Pour favoriser la prospérité pour tous, la finance mondiale doit être orientée vers les domaines qui en ont le plus besoin. La CNUCED16 – la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Genève, 20-23 octobre 2025) – mettra l'accent sur la finance parmi ses quatre principaux thèmes, aux côtés du commerce, de l'investissement et de la technologie. L'objectif : rééquilibrer le financement du développement – davantage de capitaux dirigés vers des investissements productifs dans les infrastructures et l'énergie, et moins de capitaux perdus dans le remboursement de la dette et les sorties de capitaux.
La présente note résume les principaux messages et tendances qui structurent le volet financier de la CNUCED16. Elle souligne l'accent mis par la conférence sur les moyens concrets de relever les défis financiers mondiaux actuels et explique comment son pouvoir de mobilisation peut transformer l'incertitude en moteur du développement.
La finance et les investissements internationaux restent essentiels pour répondre aux besoins des pays en développement...
- Le déficit en financement du développement se creuse. Dans les pays en développement, le déficit annuel en financement du développement a atteint environ 4 000 milliards de dollars, contre 2 500 milliards en 2015, en raison de la hausse des coûts et des chocs mondiaux.
- Réforme de l'architecture financière. Pour combler ce déficit, il faudra réformer l'architecture financière mondiale, depuis la mobilisation des capitaux privés et la réforme des banques de développement jusqu'à la garantie que la dette serve l'investissement et non la dépendance.
... L'augmentation de la dette et la baisse des investissements freinent les progrès...
- Le coût de la dette dépasse celui des services publics. Les pays en développement ont versé un montant record de 921 milliards de dollars d'intérêts en 2024. Aujourd'hui, 3,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le paiement des intérêts de la dette que pour la santé ou l'éducation.
- Pressions liées à la dette. L'emprunt peut financer la croissance, mais lorsque les coûts montent en flèche, il devient une contrainte. De nombreux pays en développement sont désormais confrontés à un choix impossible entre le service de la dette et les investissements essentiels.
- Les investissements continuent de baisser. Les IDE mondiaux ont diminué pour la deuxième année consécutive en 2024, à l'exclusion des flux ponctuels.
- Les investissements dans les secteurs clés sont en retard. Les baisses les plus marquées ont été enregistrées dans les énergies renouvelables (-31 %), les transports (-32 %) et l'eau et l'assainissement (-30 %).
- Coût élevé du capital dans les économies en développement. Le risque anticipé maintient le capital rare et coûteux : les prêteurs et les investisseurs exigent des rendements plus élevés, ce qui creuse les déficits de financement.
Comment la CNUCED16 aborde ces enjeux ?
- Pouvoir de rassemblement. La CNUCED 16 réunit des décideurs politiques, des chefs d'entreprise et des investisseurs afin de répondre au besoin urgent de réforme financière, de solutions à la dette et d'investissements à long terme.
- Une plateforme mondiale. Les chefs d'entreprise et les dirigeants gouvernementaux discuteront de la manière de diriger les investissements et les financements internationaux vers les domaines où les besoins sont les plus importants et de maintenir cette discussion au premier plan de l'agenda mondial.
- Établir un consensus. La CNUCED16 offrira un forum pour faire progresser des approches concrètes et multilatérales, allant d'un règlement plus rapide de la dette et d'une restructuration plus équitable à une réduction des coûts d'emprunt et à un renforcement des flux de capitaux vers des secteurs prioritaires tels que les énergies renouvelables et les infrastructures numériques.
Plus largement, que fait la CNUCED dans ce domaine ?
À la croisée de la finance et du développement, la CNUCED soutient les politiques visant à mieux gérer la dette, à réduire les coûts d'emprunt et à attirer les investissements pour la croissance :
- Données et analyses. La CNUCED suit les tendances mondiales en matière de finance et d'investissement, y compris les changements de politique d'investissement, et surveille les marchés des capitaux et de la finance durable.
- Coopération multilatérale. La CNUCED soutient le suivi de l'engagement de Séville pris lors de la quatrième Conférence sur le financement du développement, notamment la création d'un « Forum de Séville sur la dette » chargé de coordonner la gestion et la restructuration de la dette entre les pays.
- Soutien à la gestion de la dette. Grâce à son système de gestion de la dette et d'analyse financière (DMFAS), la CNUCED a aidé plus de 115 institutions dans 75 pays à renforcer la transparence, la gouvernance et la capacité de gestion de la dette publique.
- Renforcement des capacités. La CNUCED aide les pays à améliorer la transparence, à rationaliser les procédures d'investissement et à utiliser des outils numériques tels que les systèmes à guichet unique afin de réduire les coûts et l'incertitude.
Rapports clés
Pour obtenir des données et des analyses complètes, consultez :
- Rapport sur l'investissement dans le monde 2025 : l'investissement international dans l'économie numérique
- Rapport sur l'endettement mondial 2025
À propos de l'ONU commerce et développement (CNUCED)
La CNUCED est l'organe principal des Nations Unies pour le commerce et le développement. Créée en 1964, elle soutient ses 195 États membres grâce à son expertise analytique, son assistance technique et son rôle de forum pour le dialogue intergouvernemental.
La CNUCED aide les pays en développement à faire du commerce, de la finance, de l'investissement et de l'économie numérique les moteurs d'un développement inclusif et durable.
