Du capital à son impact : relancer l'investissement mondial pour une croissance durable
L’investissement mondial est à la croisée des chemins. Avec une incertitude croissante et des flux de capitaux qui ralentissent, les pays risquent de perdre l’élan nécessaire pour financer leur croissance future. CNUCED16 – la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Genève, du 20 au 23 octobre 2025) – mettra en avant l’investissement comme l’un de ses quatre thèmes centraux, aux côtés du commerce, de la finance et de la technologie.
Objectif : remettre l’investissement international sur les rails, orienter les capitaux là où ils sont urgemment requis — de l’énergie renouvelable aux infrastructures durables, en passant par l’économie numérique — et transformer l’ambition par un impact réel.
Le présent résumé synthétise les principaux messages et tendances qui façonneront le pilier « investissement » de la CNUCED16. Il souligne l’accent mis par la conférence sur des solutions concrètes à la stagnation mondiale des investissements, et sur la manière dont le pouvoir de mobilisation de la CNUCED peut faire de l’incertitude actuelle un catalyseur du développement durable.
L’investissement stimule le développement, mais les flux mondiaux s’essoufflent :
- Investissement direct étranger (IDE) global. L’IDE mondial a chuté de 11 % en 2024, hors quelques centres financiers européens.
- Baisse de l’investissement dans les secteurs clés. Énergie renouvelable (-31 %), transport (-32 %) et eau et assainissement (-30 %).
- La mondialisation évolue. Le commerce continue de croître, mais l’IDE stagne, mettant en péril les progrès vers de nombreux objectifs de développement.
Les entreprises hésitent à investir face à la montée de l’incertitude
- Perspectives de l’IDE. La CNUCED prévoit une poursuite de la baisse en 2025 (hors flux de transit).
- Tensions géopolitiques. La hausse des tarifs, la volatilité des politiques et les conflits régionaux alimentent la prudence des investisseurs et retardent les projets. La valeur des fusions et acquisitions transfrontalières (F&A) a reculé de 23 % au premier semestre 2025.
- Quelques signaux positifs. L’assouplissement des conditions financières, la reprise des F&A au troisième trimestre 2025, la vitalité des projets greenfield dans l’économie numérique et l’IA, ainsi que des dépenses accrues de la part des fonds souverains, pourraient soutenir un rebond d’ici la fin de l’année.
Les disparités régionales se creusent
- IDE vers les économies développées : baisse de 22 % en 2024. L’Europe a été la plus touchée, avec une chute de 89 % en Allemagne, et des reculs marqués en Espagne, en Italie et en France.
- Amérique du Nord : évolution inverse, avec une hausse de 23 %, portée par les mégaprojets de semi-conducteurs aux États-Unis.
- Afrique : croissance record de 75 %, tirée par un mégaprojet en Égypte. Même sans ce projet, les flux entrants ont progressé de 12 %, reflétant les réformes et les efforts accrus de facilitation de l’investissement sur le continent.
- Asie : premier pôle d’attraction mondial malgré une baisse de 29 % en Chine. Les économies de l’ASEAN se distinguent, avec des flux en hausse de 10 %, atteignant un record de 225 milliards de dollars.
- Amérique latine et Caraïbes : recul de 12 % de l’IDE, mais de nouveaux projets en Argentine, au Brésil et au Mexique témoignent d’un regain d’intérêt des investisseurs.
- Économies vulnérables : toujours marginalisées. Les pays les moins avancés (PMA) n’ont attiré que 37 milliards de dollars — soit 2 % des flux mondiaux — concentrés dans quelques pays. Les économies enclavées ont vu leurs flux baisser de 10 %, tandis que les petits États insulaires ont enregistré une croissance modeste de 14 %.
Comment la CNUCED16 aborde-t-elle le défi de l’investissement?
- Pouvoir de mobilisation. La CNUCED16 réunira décideurs publics, entreprises et investisseurs pour relever les défis d’investissement dans les secteurs clés — de l’énergie renouvelable et la santé aux infrastructures numériques — et dans les économies les plus vulnérables.
- Une plateforme mondiale. Les dirigeants publics et privés exploreront comment aligner l’investissement international sur les priorités de développement et maintenir la question de l’investissement au sommet de l’agenda mondial.
- Mettre en valeur les réussites. La CNUCED16 présentera des exemples de pays ayant réussi à attirer et à faciliter l’investissement. Les discussions porteront sur la manière dont la réduction des risques, la finance mixte et la promotion efficace de l’investissement peuvent orienter les capitaux vers les secteurs prioritaires, des énergies renouvelables aux réseaux numériques.
Plus largement, que fait la CNUCED dans ce domaine ?
- Données et analyse. La CNUCED fournit des analyses fondées sur des données probantes sur la finance internationale, l’investissement et les politiques d’investissement, y compris les tendances mondiales, les accords d’investissement et les évolutions des marchés de capitaux, notamment en matière de finance durable.
- Conseils politiques. Le travail de la CNUCED sur la politique d’investissement analyse les cadres nationaux et conseille sur les réformes nécessaires pour attirer l’investissement et accroître son impact sur le développement.
- Renforcement des capacités. La CNUCED aide les pays à rendre leurs environnements d’investissement plus prévisibles et transparents — par exemple, en simplifiant les procédures et en utilisant des outils numériques tels que les guichets uniques pour réduire les coûts.
Rapports principaux
Pour des données et analyses complètes, voir le Rapport-sur-investissement-dans-le-monde-2025
À propos de l'ONU commerce et développement (CNUCED)
La CNUCED est l'organe principal des Nations Unies pour le commerce et le développement. Créée en 1964, elle soutient ses 195 États membres grâce à son expertise analytique, son assistance technique et son rôle de forum pour le dialogue intergouvernemental.
La CNUCED aide les pays en développement à faire du commerce, de la finance, de l'investissement et de l'économie numérique les moteurs d'un développement inclusif et durable.
