L’investissement étranger direct en Asie occidentale est en baisse pour la cinquième année consécutive, selon un rapport de la CNUCED
Les flux d’investissement étranger direct (IED) à destination de l’Asie occidentale ont diminué de 9 % en 2013 pour atteindre 44 milliards de dollars, en baisse pour la cinquième année consécutive depuis 2009, selon le World Investment Report 20141 (Rapport sur l’investissement dans le monde 2014) de la CNUCED. La persistance de fortes tensions régionales continue d’accroître l’incertitude politique et de dissuader les investisseurs directs étrangers, même si des différences existent entre des pays de la région.
Le rapport, sous-titré Investing in the SDGs: An Action Plan (L’investissement au service des ODD: un plan d’action), s’intéresse aux objectifs de développement durable qui sont appelés à succéder aux objectifs du Millénaire pour le développement.
Alors que dans des pays tels que l’Arabie saoudite et le Qatar, les flux d’IED poursuivent leur baisse, dans d’autres comme la Turquie et les Émirats arabes unis, leur redressement a été faible ou instable ces dernières années et leur montant reste bien inférieur à celui atteint avant la crise. Les entrées d’IED n’ont progressé qu’en Iraq et au Koweït dans les années récentes, atteignant un montant record en 2013 et 2012 respectivement.
En 2013, la Turquie restait le premier pays d’accueil de l’IED en Asie occidentale, le montant enregistré étant resté proche de celui de l’année précédente à près de 13 milliards de dollars. Cette évolution s’inscrit dans un contexte où la valeur des fusions-acquisitions internationales d'entreprises nationales a diminué de 68 % pour atteindre 867 millions de dollars, soit son niveau le plus bas depuis 2004.
L’IED à destination des Émirats arabes unis a continué de se redresser en 2013, plaçant ce pays au deuxième rang des destinataires dans la région, après la Turquie. Les flux ont augmenté de 9 % pour s’établir à 10,5 milliards de dollars, mais ce montant reste bien inférieur à celui de 2007. Ce redressement de l’IED s’est accompagné d’une reprise de l’économie, après la crise de la dette de Dubaï de 2009, stimulée par les activités pétrolières et non pétrolières.
Les flux à destination de l’Arabie saoudite ont diminué pour la cinquième année consécutive. Ils ont baissé de 24 % pour atteindre 2,3 milliards de dollars, faisant passer le pays de la deuxième à la troisième place des destinataires dans la région. Cela malgré l’exécution de grands projets d’investissement dans les infrastructures et dans les activités pétrolières et gazières d’aval, essentiellement le raffinage et la pétrochimie.
Les flux à destination de l’Iraq ont atteint de nouveaux sommets. Selon les estimations, ils ont augmenté de 20 % environ pour s’établir à 2,9 milliards de dollars en 2013 − malgré la forte instabilité qui touche essentiellement les zones centrales autour de Bagdad. Cette évolution s’inscrit dans le contexte d’une reprise économique alimentée par les vastes ressources d’hydrocarbure du pays. Les travaux se sont accélérés sur plusieurs grands gisements pétroliers depuis la concession des plus importants gisements à des sociétés transnationales (STN) pétrolières étrangères.
Selon les estimations, l’IED a diminué de 41 % à destination du Koweït en 2013, après avoir atteint un record en 2012 sous l’effet d’une seule opération d’acquisition estimée à 1,8 milliard de dollars. Il a augmenté de 20 % à destination de la Jordanie pour s’établir à 1,8 milliard de dollars. Compte tenu de la position géostratégique de ce dernier, des pays et des entités étrangères lui ont accordé de nouveaux financements d’un montant considérable sous la forme d’aides, de dons, de garanties, de facilités de crédit et d’investissements. Selon les estimations, l’IED à destination du Liban a diminué de 23 % et a continué de se concentrer en majorité sur le marché immobilier, qui a enregistré une baisse notable des investissements en provenance des pays du golfe Persique.
En 2013, les sorties d’IED des pays d’Asie occidentale ont augmenté de 65 %, stimulées par l’augmentation des investissements à l’étranger des pays du Conseil de coopération du Golfe − Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Émirats arabes unis. Bien que chacun de ces pays, qui détiennent un montant considérable de réserves de change, ait accru ses investissements à l’étranger, la hausse enregistrée s’explique essentiellement par le quadruplement des sorties d’IED du Qatar et par l’augmentation de 159 % de celles du Koweït.
Les sorties d’IED des pays de la région devraient continuer de progresser. Par contre, les prévisions restent sombres en ce qui concerne les entrées d’IED car l’incertitude politique croissante est fortement dissuasive.
Figure 1 - Les cinq premiers pays d’accueil de l’IED en Asie occidentale, 2012 et 2013
(Milliards de dollars des États-Unis)
Source: CNUCED, World Investment Report 2014.
Note: Les pays sont classés en fonction du montant des flux d’IED enregistré en 2013.
Figure 2 - Les cinq principaux investisseurs d’Asie occidentale, 2012 et 2013
(Milliards de dollars des États-Unis)
Source: CNUCED, World Investment Report 2014.
Note: Les pays sont classés en fonction du montant des flux d’IED enregistré en 2013.
Le Rapport : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/wir2014_en.pdf (seulement en anglais)