En catalysant des évolutions dans le commerce et la consommation, la politique relative aux plastiques contribue à stimuler l’innovation et l’industrialisation durable sur le continent.
© ONU commerce et développement (CNUCED)/Maria Durleva | Une jeune entreprise à Thika, au Kenya, s’efforce de transformer des résidus agricoles, tels que les fibres de feuilles d’ananas, en une alternative écologique aux plastiques.
Alors que le monde continue de rechercher un traité pour mettre fin à la pollution plastique, l’Afrique n’attend pas pour s’adapter mais anticipe et planifie à l’avance.
Au-delà des interdictions et opérations de nettoyage de court terme, le continent travaille à réformer les lois, les marchés et les chaînes d’approvisionnement afin d’orienter les économies vers des alternatives et des substituts au plastique comme nouvelle source de croissance industrielle.
Ghana : une politique sur le plastique pour une transition industrielle
Au Ghana, un plan de mise en œuvre sur cinq ans est en cours afin de réduire les emballages plastiques et de rendre les alternatives durables plus viables sur le plan commercial.
Cette feuille de route, la première en Afrique de l’Ouest, a été élaborée avec le soutien du Programme pour une fabrication durable et la lutte contre la pollution environnementale (SMEP) financé par le Royaume-Uni et mis en œuvre par ONU commerce et développement (CNUCED).
Elle aligne les incitations économiques, les marchés publics et les indicateurs clés de performance avec une stratégie industrielle plus large, actuellement testée afin de cibler les secteurs les plus producteurs de déchets du pays tels que le film plastique de paillage, les emballages d’eau en sachets et les sacs de transport.
« C’est une stratégie de développement, pas une stratégie de gestion des déchets », a déclaré Ebenezer Laryea, directeur de projet de SMEP sur le terrain, à la CNUCED avant la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique organisée cette année jusqu’au 21 novembre.
« Nous utilisons la politique sur le plastique pour impulser une transformation industrielle plus large, repenser la manière dont nous commerçons et consommons afin que la durabilité et la bioéconomie orientent notre cheminement vers la croissance économique. »
La feuille de route s’articule avec les prochaines règles sur la responsabilité élargie des producteurs (REP), alors que le pays vise à se positionner de façon compétitive dans la bioéconomie circulaire mondiale émergente.
« La transition du Ghana offre une opportunité à la fois d’améliorer la protection de l’environnement et de progresser économiquement, faisant du pays un hub du commerce des alternatives au plastique et des substituts naturels », a déclaré Larry Kottoe, directeur de l’Autorité de protection de l’environnement du Ghana.
Afrique de l’Est : une politique sur le plastique pour une industrialisation verte
Avec le soutien du programme SMEP de la CNUCED, les pays d’Afrique de l’Est accélèrent eux aussi les progrès vers une économie circulaire et régénératrice.
La Communauté d’Afrique de l’Est examine un projet de loi prévoyant une feuille de route régionale contraignante pour éliminer progressivement les plastiques à usage unique nocifs.
Ce travail vise à combler les failles transfrontalières qui entravent souvent l’action nationale contre les plastiques à usage unique, en harmonisant la réglementation au Burundi, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Rwanda, en Somalie, au Soudan du Sud, en Ouganda et en République-Unie de Tanzanie.
Au-delà de l’interdiction des plastiques, le projet de loi institue des règles de REP, encourage l’utilisation de matériaux durables et protège les travailleurs du secteur informel pour formaliser l’économie des déchets.
« Les mesures de contrôle du plastique doivent être associées à des mesures favorables à l’entrepreneuriat, des cadres politiques de soutien, des financements durables et au développement des compétences », a conclu Abraham Korir Sing’Oei, secrétaire principal au ministère des Affaires étrangères et de la diaspora du Kenya.
