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L'aide aux petites îles diminue alors que les températures augmentent

28 mai 2024

Il est urgent d’apporter un soutien financier adéquat pour que ces îles puissent survivre au changement climatique. Exposées à la hausse du niveau des mers et à des phénomènes météorologiques extrêmes,

Le réchauffement climatique continue sa marche en avant, constituant une menace existentielle pour de nombreux petits États insulaires en développement (PEID). Au cours des six derniers mois de 2023, ces nations vulnérables ont été confrontées à une chaleur record, avec une température moyenne de surface supérieure de 1,7 °C à celle de la période de référence 1951-1980.

Exposées non seulement à des températures plus élevées, mais aussi à l'élévation du niveau de la mer et à des phénomènes météorologiques extrêmes, ces pays insulaires vulnérables ont urgemment besoin d'un soutien financier pour survivre au changement climatique. Pourtant, le soutien international aux PEID s'est récemment affaibli, alors même que des crises en cascade se produisaient.

En 2022, malgré un montant record de 287 milliards de dollars d'aide publique au développement (APD), l'aide aux PEID a chuté de 13 % pour atteindre 5,9 milliards de dollars, selon la dernière analyse d’ONU commerce et développement (CNUCED). Pour les économies qui dépendent fortement des importations de biens essentiels tels que les denrées alimentaires et les carburants, ainsi que des flux financiers extérieurs - comme  c’est le cas pour de nombreux PEID - cette baisse de l'aide est un coup dur.

Rebeca Grynspan, Secrétaire générale d’ONU commerce et développement, se joindra aux dirigeants mondiaux à Antigua-et-Barbuda pour la quatrième conférence internationale sur les petits États insulaires en développement. Elle expliquera l'urgence d'augmenter l'aide aux PEID, en particulier pour leur adaptation au climat et l'atténuation de ses effets.

L'aide liée au climat reste insuffisante malgré des tendances positives

Au cours de la dernière décennie, l'APD liée au climat en faveur des PEID a augmenté régulièrement, avec une accélération notable après 2019. Toutefois, en 2022, elle est tombée à 1,5 milliard de dollars, soit une baisse de 23 % par rapport à l'année précédente.

Ce montant est insuffisant pour répondre aux besoins des PEID. Rien que dans les Caraïbes, les dommages causés par les risques naturels, y compris les événements climatiques, sont estimés à 12,6 milliards de dollars par an.

Pourtant, on observe une évolution positive dans la redirection de l'atténuation vers  l'adaptation de l'APD liée au climat en faveur de ces pays. Ceux-ci émettent moins de 1 % des émissions mondiales de CO2, de sorte que les possibilités d'atténuation sont limitées. Cependant, ils sont confrontés à des impacts parmi  les plus graves du changement climatique et doivent donc faire face à d'importants défis en matière d'adaptation.

L'effondrement de 2022 a affecté les projets ciblant séparément les efforts d'adaptation ou d'atténuation, les décaissements ayant chuté respectivement de 524 millions de dollars (35 %) et de 79 millions de dollars (43 %) d'une année sur l'autre. Parallèlement, l'APD ciblant simultanément l'adaptation et l'atténuation a augmenté de 144 millions de dollars (49 %) par rapport à 2021, atténuant en partie la baisse globale.

Mais l'aide ne doit pas encore alourdir le fardeau de la dette

Si l'aide est toujours bienvenue, ses modalités sont importantes. La part des prêts concessionnels dans l'APD liée au climat en faveur des PEID a plus que doublé depuis la pandémie de COVID-19, atteignant environ 40 % de l'aide totale liée au climat.

Bien que ces prêts soient accordés à des conditions préférentielles, ils alourdissent inévitablement le poids d’une  dette de 85 milliards de dollars auquel sont confrontés les PEID, ce qui équivaut à 72 % de leurs PIB combinés. Cela ne fait qu’accroître le prix que les PEID doivent payer pour une urgence climatique qu'ils n'ont pas créée.

Il est essentiel d'équilibrer le niveaux des subventions et des prêts pour éviter que les PEID ne soient pris au piège de la dette et du climat. Ce n'est que grâce à un soutien accru et correctement structuré que ces îles pourront espérer surmonter la menace existentielle que représentent les changements climatiques.