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Une pénurie de cuivre menace les transitions énergétique et numérique

06 mai 2025

ONU commerce et développement (CNUCED) alerte sur une pénurie imminente qui pourrait freiner la transition mondiale vers les énergies propres et les technologies numériques.

Over 50% of global copper reserves are concentrated in 5 countries

Le cuivre est devenu une matière première stratégique incontournable pour les technologies liées à l’énergie propre et au numérique – des voitures électriques et panneaux solaires aux centres de données et infrastructures d’intelligence artificielle. La demande mondiale devrait augmenter de plus de 40 % d’ici 2040, mais l’offre peine à suivre.

Plus de la moitié des réserves mondiales de cuivre se trouvent dans seulement cinq pays – le Chili, l’Australie, le Pérou, la République démocratique du Congo et la Fédération de Russie (classés par taille des réserves). Parallèlement, la faible teneur des minerais, les tensions géopolitiques croissantes et les longs délais de développement (jusqu’é 25 ans pour les nouvelles mines) posent des défis structurels.

Une pénurie imminente pourrait compromettre les transitions verte et numérique, alerte ONU commerce et développement (CNUCED) dans sa dernière Mise à jour sur le commerce mondial (Global Trade Update en anglais), publiée le 6 mai. Pour répondre aux besoins estimés, il faudrait 80 nouvelles mines et 250 milliards de dollars d'investissements d'ici 2030.

Un test pour le commerce des minerais critiques

Le rapport affirme que le cuivre est un test pour la gestion des matières critiques dans un contexte de tensions commerciales mondiales, de fragmentation des chaînes d'approvisionnement et d'évolution des politiques industrielles

La CNUCED préconise des stratégies commerciales et industrielles plus judicieuses (simplification des autorisations, réduction des droits de douane, chaînes de valeur régionales) afin d'aider les pays en développement à progresser dans la chaîne de valeur et à participer plus équitablement aux transformations énergétiques et technologiques.

Les pays en développement riches en cuivre passent à côté des gains en valeur ajoutée

Le cuivre brut offre des retours limités. La valeur ajoutée se situe en amont de la chaîne, dans les produits transformés comme les fils, les tubes et les feuilles.

Copper value added is concentrated in wire production
Germany is the world’s top copper wire exporter

Un seul pays – la Chine – importe 60 % du minerai de cuivre mondial et produit plus de 45 % du cuivre raffiné dans le monde.

China becomes the world's top importer of copper ore and unrefined copper
Asia's share of global copper refining tripled in 3 decades

La plupart des grands exportateurs de cuivre restent cantonnés au rôle de fournisseurs de matières premières. Pour gravir les échelons, les pays en développement riches en cuivre doivent investir dans le raffinage, la transformation et la fabrication. Cela implique de renforcer les infrastructures et les compétences, de créer des parcs industriels, d'offrir des incitations fiscales et de mener des politiques commerciales qui favorisent une production à plus forte valeur ajoutée.

L’« escalade tarifaire » bloquent l’échelle de valeur

Les pays en développement qui tentent de gravir les échelons se heurtent à des barrières commerciales. Alors que le cuivre raffiné est généralement soumis à des droits de douane inférieurs à 2 %les droits augmentent fortement – jusqu'à 8 % – sur les produits finis tels que les fils, les tubes et les tuyaux.

Cette « escalade tarifaire » décourage les exportations à valeur ajoutée et enferme les producteurs dans le rôle de fournisseurs de matières premières. Voir la Mise à jour sur le commerce mondial (mars 2025) pour en savoir plus sur les escalades tarifaires.

Le recyclage fournit 20 % du cuivre raffiné mondial

Avec le retard de la production primaire, le recyclage devient un élément clé de la solution. En 2023, le cuivre raffiné secondaire représentait 4,5 millions de tonnes, soit près de 20 % de la production totale. Il est moins cher à produire, réduit les émissions et offre des performances équivalentes.

En 2023, 4,5 millions de tonnes, soit près de 20 % du cuivre raffiné dans le monde, provenaient de sources secondaires. Les États-Unis, l'Allemagne et le Japon sont les principaux exportateurs de déchets, tandis que la Chine, le Canada et la République de Corée en sont les principaux importateurs.

Pour les pays en développement, le recyclage du cuivre est une opportunité stratégique. Le renforcement des capacités locales peut réduire la dépendance à l'égard des importations, diminuer les émissions et soutenir des pratiques d'économie circulaire pour protéger l'environnement et utiliser les ressources de manière plus efficace.

La CNUCED affirme que l’ère du cuivre est arrivée, mais prévient que sans stratégies commerciales et industrielles judicieuses et coordonnées, l’offre restera sous pression et de nombreux pays en développement risquent d’être laissés pour compte. Son rapport appelle à investir dans la valeur ajoutée produite localement, intensifier le recyclage et supprimer les obstacles commerciaux qui en limitent les possibilités.


Bien plus qu’un simple métal, il est présent dans nos téléphones, nos maisons, nos voitures – infiltrant discrètement notre quotidien. Alors que la demande pour des technologies renouvelables, comme les panneaux solaires et les voitures électriques, continue d’augmenter, le cuivre devient un atout majeur.