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Rapport 2024 sur les pays les moins avancés

Mettre les marchés du carbone au service du développement

Explorez les messages et graphiques clés (en anglais)

Le rapport souligne que les pays les moins avancés (PMA) peuvent utiliser des projets de marchés du carbone pour soutenir leur développement s'ils sont bien gérés. Cela permettrait également à ces pays de contribuer aux objectifs mondiaux de zéro émission nette et à l'action en faveur du climat.

Les marchés du carbone sont des plateformes où s'achètent et se vendent des crédits carbones, c'est-à-dire des permis permettant de compenser une quantité spécifique d'émissions de carbone. En participant à ces marchés, les pays vendeurs peuvent gagner des revenus et contribuer à l'action climatique en compensant les émissions des acheteurs.

Les PMA ont été parmi les premiers à participer aux marchés du carbone. Mais ils sont confrontés à des défis uniques pour accéder aux marchés mondiaux du carbone en raison de la taille réduite de leurs économies et de leurs difficultés à attirer les investissements étrangers.

 
 

Une participation aux marchés très concentrée

La concentration géographique est un problème majeur : six PMA seulement – le Bangladesh, le Cambodge, la République démocratique du Congo, le Malawi, l'Ouganda et la Zambie – représentent plus de 75 % de tous les crédits carbones émis sur les marchés volontaires et 80 % des crédits dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP) du protocole de Kyoto.

Bien que les PMA ne représentent que 1,5 % des projets MDP mondiaux, cette concentration met en évidence une opportunité importante d'élargir la participation et de créer des marchés du carbone plus inclusifs qui profitent à tous les PMA.

Financement insuffisant

Bien que les PMA participent aux marchés du carbone, leurs revenus financiers restent modestes par rapport à des sources de financement plus importantes telles que l'aide au développement, l'investissement direct étranger et les envois de fonds des travailleurs.

En 2023, la valeur marchande des crédits carbone des PMA était d'environ 403 millions de dollars, ce qui ne représente qu'environ 1 % du total de l'aide bilatérale au développement vers les PMA.

Les PMA ayant besoin de 1 000 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici à 2030, les marchés du carbone ne peuvent à eux seuls combler ce déficit de financement, mais peuvent apporter un soutien financier supplémentaire.

Opportunités dans la sylviculture et l’agriculture et les énergies renouvelables

Les PMA disposent d'un important potentiel inexploité d'action climatique dans des secteurs tels que la sylviculture et l'agriculture, qui offrent des possibilités prometteuses de générer des crédits carbones.

Ce potentiel pourrait correspondre à 70 % des émissions de CO2 de l'industrie aéronautique mondiale en 2019, soit environ 2 % du total des émissions mondiales. Toutefois, la réalisation de ce potentiel dépend de l'existence de prix du carbone viables et de projets accessibles.

Actuellement, les PMA n'utilisent qu'environ 2 % de ce potentiel. Sans une augmentation significative du prix du carbone, environ 97 % de leur potentiel d'atténuation pourrait rester inexploité d'ici 2050.

En outre, les PMA disposent d'importantes possibilités de développement des énergies renouvelables pour répondre aux besoins locaux en électricité et améliorer l'accès à l'énergie. Les marchés du carbone peuvent contribuer à réunir une partie des fonds nécessaires, offrant ainsi une voie prometteuse pour exploiter les ressources renouvelables, promouvoir une croissance durable et moderniser leurs économies.

Voie à suivre

La CNUCED recommande aux PMA et à leurs partenaires de développement de se concentrer sur trois grandes priorités afin d'accroître les avantages des marchés du carbone pour les pays les moins avancés :

  1. Renforcer les cadres nationaux : renforcer les capacités réglementaires, mettre en œuvre des systèmes efficaces de suivi et de notification, et veiller à ce que les communautés locales bénéficient des projets carbones.
  2. Développer les partenariats internationaux : créer des institutions régionales pour réduire les coûts et améliorer le positionnement sur le marché, tirer parti de la coopération Sud-Sud et plaider en faveur de cadres de soutien dans les accords mondiaux sur le climat.
  3. Donner la priorité au renforcement des capacités : veiller à ce que les partenaires de développement fournissent des ressources pour aider les PMA à intégrer les politiques relatives au marché du carbone dans des objectifs de transformation économique plus larges. En outre, il convient de distinguer le financement levé sur les marchés du carbone du financement de l’action climatique afin de renforcer les responsabilités.

Échanger plus : Comment les marchés du carbone peuvent contribuer au développement et à sauver la planète

The Weekly Tradecast examine comment les marchés du carbone peuvent aider les pays les plus vulnérables à lutter contre les inégalités et à protéger la planète avec Paul Akiwumi, d'ONU commerce et développement (CNUCED), et Jean-Paul Adam, du Bureau du conseiller spécial pour l'Afrique de l'ONU.