Le commerce des technologies propres fait baisser les coûts et élargit l'accès à l'énergie renouvelable, mais des obstacles freinent encore son potentiel.
Alors que le monde se réunit à la COP30, la conférence sur le changement climatique organisée à Belém, au Brésil, le dernier rapport Mise à jour sur le commerce mondial de ONU commerce et développement (CNUCED) envoie un message clair : le commerce peut favoriser l’action climatique.
Le commerce facilite l’accès aux technologies d’énergie renouvelable, aidant les pays à effectuer la transition vers des économies à faibles émissions de carbone. Il contribue également à réduire le coût des énergies renouvelables, les rendant plus accessibles.
Mais des coûts commerciaux élevés et d’autres obstacles freinent encore la dynamique.
La CNUCED appelle à aligner les marchés et le commerce sur l’Accord de Paris afin d’accélérer la transition vers une économie bas carbone.
Le commerce d’énergie solaire et éolienne dépasse celui des produits industriels
Entre 2013 et 2022, le commerce de biens liés à l’énergie solaire a augmenté de 56 % et celui des biens liés à l’énergie éolienne de 39 %, devançant largement la croissance de 23 % enregistrée pour l’ensemble des biens industriels.
Par ailleurs, l’énergie propre devient moins chère. Le coût moyen mondial de l’électricité issue de nouveaux projets solaires a diminué de 41 % entre 2010 et 2024. Actuellement, l’énergie éolienne terrestre coûte 53 % de moins que la production à base de combustibles fossiles.
Mais les droits de douane et les mesures non tarifaires restent des obstacles
Cependant, les droits de douane moyens sur les composants utilisés pour les énergies renouvelables restent élevés, en particulier dans les pays en développement.
Par exemple, les droits de douane moyens sur les composants solaires et éoliens atteignent 7,1 % en Afrique et 2,5 % en Asie et en Océanie, contre moins de 2 % sur les marchés développés. Lorsque l’on ajoute les mesures non tarifaires, le coût total des échanges commerciaux de l’Afrique s’élève à 7,6 %. Les droits sur les composants intermédiaires peuvent atteindre 8,1 % en Afrique et 4,1 % en Asie.
La CNUCED indique que l’intégration régionale et la coopération Sud-Sud pourraient contribuer à réduire les obstacles, à abaisser les coûts et à permettre aux pays en développement de participer plus pleinement aux chaînes de valeur émergentes à faible émission de carbone.
L’économie et le commerce doivent encore être décarbonés
Trois décennies après les premiers accords sur le climat, le lien entre la croissance et les émissions reste étroit. Depuis 1990, le PIB mondial a augmenté de 191 % tandis que les émissions de CO2 ont progressé de 66 %.
L’expansion économique dépend toujours des combustibles fossiles, ce qui complique la réalisation des objectifs de température de l’Accord de Paris.
Mais seulement 35 économies représentent 91 % du total des émissions de CO2 et 73 % des exportations mondiales. Si ces données soulignent la nécessité de décarboner les économies, elles mettent également en évidence l’urgence de garantir une transition énergétique juste – une transition qui permette aux pays vulnérables de saisir de nouvelles opportunités plutôt que de supporter le coût du changement.
D’autres pays doivent proposer des plans climatiques ambitieux
Seuls 11 des 35 plus grands émetteurs ont soumis des plans d’action climatique actualisés et plus ambitieux – appelés contributions déterminées au niveau national – avant la COP30.
Lors de la conférence de Belém, la CNUCED exhortera les pays à élaborer des plans climatiques qui tirent parti des opportunités commerciales en faveur de la croissance bas carbone et de la diversification économique.
Près de la moitié des pays membres de l’ONU sont encore dépendants des produits de base, tirant plus de 60 % de leurs recettes d’exportation des matières premières. Pour exploiter pleinement le potentiel du commerce des composants d’énergie renouvelable, les pays en développement riches en minéraux critiques doivent gravir les chaînes de valeur mondiales.
L’élargissement et la diversification des exportations dans les secteurs à faible émission de carbone peuvent permettre de générer les revenus nécessaires pour financer la transition climatique et atteindre les objectifs fixés dans le cadre de l’Accord de Paris.
