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L'océan au service du développement durable : Ce qu'il faut faire maintenant

05 juin 2025

La Conférence des Nations Unies sur l’Océan 2025 offre une occasion unique de renforcer une économie bleue plus durable pour la santé des océans et la prospérité partagée.

Women repair fishing nets in Bac Lieu City, Vietnam.
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© Shutterstock/Vadim Petrakov | Des femmes réparent des filets de pêche à Bac Lieu City, au Viêt Nam.

Couvrant 70 % de la surface de la Terre, l'océan est essentiel à toute vie car il absorbe le carbone, stabilise le climat et nourrit la biodiversité.

L'océan est également l'épine dorsale de l'économie mondiale. On estime que 600 millions de personnes et 100 millions d'emplois - dont la grande majorité dans les pays en développement - dépendent des secteurs liés à l'océan tels que la pêche, l'aquaculture et le tourisme.

Mais les océans sont confrontés à des défis majeurs : le changement climatique, la surpêche, la pollution croissante et une gouvernance fragmentée qui peine à suivre le rythme.

La Conférence des Nations Unies sur l’Océan 2025, qui se tiendra en juin, offre au monde une occasion unique de changer de cap.

Dans la perspective de cette conférence, ONU commerce et développement (CNUCED) s'est entretenue avec plusieurs chefs de gouvernement, diplomates et experts.

Voici quelques-uns de leurs points de vue sur ce que le monde peut faire collectivement et rapidement pour favoriser une économie océanique durable, en stimulant la croissance d'une manière qui soit bénéfique pour les personnes et la planète.

Plus d'investissements, une gouvernance plus forte

Le sous-financement entrave l'action mondiale en faveur de l'objectif de développement durable 14, qui vise à conserver et à exploiter durablement les océans, les mers et les ressources marines.

La réalisation de cet objectif mondial nécessite 175 milliards de dollars par an, mais seulement 30 milliards de dollars ont été déboursés depuis 2010.

Pendant ce temps, 22 milliards de dollars de subventions à la pêche continuent d'alimenter la surpêche et la destruction des écosystèmes marins, mettant en péril la croissance future et les moyens de subsistance.

« Nous devons disposer d'un cadre réglementaire très solide pour équilibrer les défis économiques et ceux liés au changement climatique », a déclaré Lídia Bulcão, secrétaire d'État aux affaires maritimes du Portugal.

« Nous devons placer le lien entre les océans, la biodiversité et le climat au cœur de toutes les politiques publiques en faveur de l'économie océanique. »

Pour renforcer la gouvernance mondiale des océans, davantage de pays doivent ratifier l'Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, jusqu’à l’entrée en vigueur de cet instrument.

Il est tout aussi important de ratifier un instrument juridiquement contraignant contre la pollution plastique et d'éliminer les subventions à la pêche nuisibles.

Au début du mois de mars, le 5e Forum des Nations Unies sur les océans a également appelé à un « New Blue Deal » afin d'augmenter considérablement les investissements publics et privés dans les secteurs océaniques durables.

Décarbonisation : l'océan au service d'un développement résilient au climat

Le commerce fait partie de la solution au développement durable des océans, étant donné que plus de 80 % du volume du commerce mondial est transporté par voie maritime.

Les principaux goulets d'étranglement maritimes étant de plus en plus soumis à la pression de facteurs tels que les tensions géopolitiques et le changement climatique, des appels urgents ont été lancés pour renforcer la durabilité et la résilience du transport maritime, y compris les infrastructures portuaires, les opérations et la logistique.

« La décarbonisation du transport maritime est, à mon avis, l'élément qui contribuera le plus rapidement au réalignement des avantages des océans et à l'expansion du commerce mondial », a déclaré Pascal Lamy, qui a dirigé l'Organisation mondiale du commerce entre 2005 et 2013 et qui est actuellement vice-président du Forum de Paris pour la paix, une organisation à but non lucratif basée en France qui s'efforce de « réinventer la diplomatie dans un monde en mutation » en vue d'une prospérité durable.

Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour développer des solutions innovantes et réduire le coût des mesures et des technologies à faible émission de carbone et d'adaptation au changement climatique. Les partenariats avec les entreprises, l'industrie, les institutions financières et les communautés locales seront essentiels pour catalyser les progrès à cet égard.

La coopération multilatérale est plus importante que jamais

La Conférence des Nations Unies sur l’Océan 2025, qui se tient à Nice, en France, est axée sur le thème « Accélérer l'action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement les océans ».

Cette conférence, organisée en partenariat avec la France et le Costa Rica, s'inscrit dans le prolongement des précédentes conférences des Nations Unies sur l’océan, accueillies par la Suède et les Fidji en 2017 à New York et par le Portugal et le Kenya en 2022 à Lisbonne.

Elle vise à rallier un soutien mondial de la part d'acteurs très divers, notamment des gouvernements, des entreprises, des universités, de la société civile, des peuples autochtones, des organisations internationales et plus encore.

Arnoldo André, ministre des affaires étrangères du Costa Rica, a exprimé l'espoir que la conférence apporte « un soutien fort avec des plans d'action concrets qui peuvent être reproduits entre les pays afin d'accélérer les bonnes pratiques dans la gestion durable de nos océans ».

Ce sentiment est partagé par Thani Mohamed Soilihi, secrétaire d'État chargé de la Francophonie et des partenariats internationaux de la France.

« Le multilatéralisme joue un rôle essentiel pour relever les défis », a souligné le ministre. « Avancer ensemble est un enjeu crucial pour notre avenir commun. »