MACHINE NAME = WEB 1

Les pays petits et vulnérables devraient être exclus des droits de douane réciproques selon ONU commerce et développement

14 avril 2025

Déjà aux prises avec une faible croissance et une incertitude croissante, les économies les plus faibles et les plus petites, dont les activités ont un effet négligeable sur les déficits commerciaux, devraient être exemptées des nouvelles hausses de droits de douane.

Farmers dry cocoa beans in Kunsu, Ghana.
Default image copyright and description

© Shutterstock/Delali Adogla-Bessa | Des agriculteurs font sécher des fèves de cacao à Kunsu, au Ghana.

Au fil des ans, un système commercial mondial fondé sur des règles a stimulé le commerce international et contribué à une baisse progressive et régulière des droits de douane, une taxe que les pays prélèvent sur les marchandises importées. En 2023, environ deux tiers du commerce mondial se sont effectués sans droits de douane.

En revanche, une vague de droits de douane plus élevés récemment introduits par les grandes économies suscite des inquiétudes quant à l'escalade des tensions commerciales et à leur impact sur les économies les plus pauvres et les plus vulnérables.

Dans un nouveau rapport publié le 14 avril, ONU commerce et développement (CNUCED) demande avec insistance que les économies les plus pauvres et les plus vulnérables soient exemptées des « droits de douane réciproques ».

Ces droits de douane, actuellement suspendus pendant 90 jours, sont calculés à des taux visant à équilibrer les déficits commerciaux bilatéraux de marchandises entre les États-Unis et 57 de leurs partenaires commerciaux, vont de 11 % pour le Cameroun à 50 % pour le Lesotho.

Le rapport constate que dans de nombreux cas, les droits de douane réciproques risquent de dévaster les économies les plus pauvres et les plus vulnérables et les pays les moins avancés, sans réduire de manière significative les déficits commerciaux des États-Unis ni augmenter les recettes fiscales.

Les économies les plus vulnérables en danger

Les 57 partenaires commerciaux concernés, dont 11 pays parmi les moins avancés, contribuent de manière minime aux déficits commerciaux des États-Unis, note le rapport d’ONU commerce et développement.

Par exemple, 28 d'entre eux représentent chacun moins de 0,1 % des déficits, mais pourraient néanmoins être soumis à des droits de douane réciproques.

28 trading partners facing reciprocal tariffs each contribute less than 0.1% to the US trade deficit

Comme beaucoup de ces économies sont de petite taille, structurellement faibles et ont un faible pouvoir d'achat, elles offrent des opportunités de marché d'exportation limitées pour les États-Unis.

« Toute concession commerciale qu'elles accorderaient n'aurait que peu d'importance pour les États-Unis, tout en réduisant potentiellement leurs propres recettes fiscales », souligne le rapport d'ONU commerce et développement.

Les droits de douane réciproques devraient avoir un impact « minime » sur les États-Unis

Si les droits de douane réciproques sont à nouveau appliqués, la demande pour de nombreux produits importés devrait diminuer en raison de la hausse des prix.

Même si les niveaux d'importation des États-Unis restaient aux niveaux de 2024, les recettes tarifaires supplémentaires perçues auprès des économies plus pauvres et plus petites seraient minimes.

Pour chacun des 36 des 57 partenaires commerciaux, les droits de douane réciproques généreraient moins de 1 % des recettes tarifaires actuelles des États-Unis.

Most trading partners facing reciprocal tariffs would generate minimal additional revenue for the US

Impact négatif potentiel sur les consommateurs américains

Le rapport note également que plusieurs pays confrontés à des droits de douane réciproques potentiels exportent des produits agricoles que les États-Unis ne produisent pas et pour lesquels il existe peu de substituts.

La vanille de Madagascar ou le cacao de Côte d'Ivoire et du Ghana en sont quelques exemples.

En 2024, les États-Unis ont importé de la vanille pour une valeur d'environ 150 millions de dollars de Madagascar ; les importations de cacao de Côte d'Ivoire ont atteint près de 800 millions de dollars, tandis que les importations du Ghana se sont élevées à environ 200 millions de dollars.

L'augmentation des droits de douane sur ces produits, malgré les possibilités d'augmenter les recettes, risque d'entraîner une hausse des prix pour les consommateurs.

Pour en savoir plus sur le rôle des droits de douane dans le commerce international, consultez l’édition de mars du Global Trade Update (Mise à jour sur le commerce mondial).