Les économies les plus vulnérables dans le monde ont besoin d'un soutien mondial immédiat car les crises en cours menacent de réduire à néant des décennies d'avancées en matière de développement.
Les 46 pays les moins avancés (PMA) au monde sont les plus durement touchés par de multiples crises, dont la pandémie de COVID-19, la crise climatique, l'accroissement des inégalités, l'augmentation du fardeau de la dette et les chocs économiques.
Les PMA doivent faire face aux coûts élevés de leur dette tout en disposant de liquidités insuffisantes pour fournir les services essentiels à leur population. Au cours de la dernière décennie, le coût du service de la dette dans les PMA a grimpé d'environ 5 % en 2011 à plus de 20 % aujourd'hui.
Pour remédier à cette situation, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) mobilise les acteurs globaux pour aider ces pays à renforcer leur résilience aux chocs économiques et à préserver des gains de développement durement acquis.
La Secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, et le Secrétaire général adjoint, Pedro Manuel Moreno, conduiront la délégation de l'organisation à la cinquième conférence des Nations Unies sur les PMA (LDC5) qui se tiendra à Doha, au Qatar, du 5 au 9 mars. Ils lanceront un appel fort pour accélérer le développement économique des PMA au cours de la prochaine décennie.
La CNUCED appelle à s'attaquer à la dette, à l'investissement et aux capacités productives
La CNUCED appelle à un allègement effectif de la dette et à un soutien international pour renforcer les capacités productives, base de la diversification de l'économie et des exportations et d'une transition juste, équilibrée et durable à faible émission de carbone dans ces pays.
Malgré la croissance du financement durable, les flux d'investissement sont concentrés dans les économies développées et émergentes, contournant les PMA. Ces derniers ont besoin de plus d'investissements. Leur part des flux mondiaux d'investissement direct étranger est restée le plus souvent inférieure à 2 %.
La CNUCED aide ces pays à être plus attractifs aux investissements dans les secteurs liés au développement durable tels que l'agro-industrie, le tourisme, l'industrie manufacturière, l'énergie, les infrastructures, les TIC et les services fondés sur la technologie.
Les PMA ont besoin de plus d'investissements
Les PMA ont les économies les plus vulnérables au monde. Ils ne représentent que 1,3 % du produit intérieur brut mondial et négocient moins de 1 % des exportations mondiales de marchandises, alors qu'ils représentent 14 % de la population mondiale.
Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers les PMA n'ont connu qu'une croissance modeste ces dernières années. Leur part des IDE mondiaux entre 2011 et 2019 est restée le plus souvent inférieure à 2 %. Les crises mondiales ont sabré les flux d'IDE en 2022, et de nouvelles baisses sont attendues en 2023, selon les données de la CNUCED.
Les pays en développement ont reçu 372 milliards de dollars d'investissements liés aux Objectifs de développement durable (ODD) en 2021, les PMA n'en recevant que 15 %, soit une baisse par rapport aux 19 % de 2020.
L'investissement dans les PMA a chuté dans des secteurs essentiels pour les ODD tels que l'alimentation, l'agriculture, la santé et l'éducation.
Le soutien de la CNUCED aux PMA
La CNUCED aide les PMA à tirer parti de l'économie mondiale, en encourageant la transformation structurelle, en favorisant la diversification de l'économie et des exportations, en établissant des liens avec les chaînes de valeur mondiales et régionales et en soutenant une nouvelle stratégie de développement pour que ces pays puissent sortir du statut de PMA.
Il s'agit notamment du programme de gestion de la dette de la CNUCED, le SYGADE, de son programme de gestion douanière, SYDONIA, et d'un projet visant à diversifier l'économie de l'Angola.
L'indice des capacités productives de la CNUCED aide les PMA à évaluer l'état de leurs capacités productives et la manière dont elles peuvent être améliorées.
Il fournit une base factuelle fondée sur des données pour évaluer les niveaux de capacités productives, en identifier les lacunes ainsi que les opportunités.
L'ordre du jour de la CNUCED à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) sera axé sur l'amélioration des capacités productives, l'élimination des vulnérabilités systémiques, la promotion de l'investissement, l'élaboration de nouvelles politiques industrielles et l'examen des priorités commerciales des PMA pour la prochaine décennie.
Pour en savoir plus sur les travaux de la CNUCED, cliquez sur le renforcement de la résilience des PMA et sur le Rapport 2022 sur les pays les moins avancés.