6th Union for the Mediterranean Regional Forum 2021
Event on regional integration: From policy recommendation to implementation
Panel II: Accelerating growth through reinforced economic integration
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
L'intégration économique stimule la croissance – je crois que nous sommes tous d’accord sur ce point.
De ce point de vue, l'Union européenne est un excellent exemple de la manière dont l'intégration économique a conduit à des liens plus étroits et de la coopération entre ses composantes. Aujourd’hui, environ deux tiers du commerce international de l'Europe se fait entre pays européens. Il s'agit de la part la plus élevée du commerce intrarégional dans le monde, ouvrant de nombreuses opportunités et porteuse globalement d’une grande prospérité.
À l'extrémité sud de la Méditerranée, l'AfCFTA est entré en vigueur le 1er janvier 2021. Il s'agit d'un accord historique, réunissant 1,2 milliard de personnes avec un produit intérieur brut combiné de 2 à 3 000 milliards USD. Il s'agit de la plus grande zone de libre-échange au monde en termes de pays participants. L'intégration est motivée par l'espoir d'intensifier les relations économiques, d'accroître le commerce et les investissements dans la région, et de créer des emplois.
Mais si l'on considère la région méditerranéenne dans son ensemble, on constate que le commerce est fortement lié aux plaques tournantes d'Europe occidentale. Il y a incontestablement une marge de progrès pour intensifier le commerce dans cette région et saisir l’opportunité que cela peut représenter. Stimuler le commerce régional implique au minimum la prise en compte de 3 éléments.
Le premier et le deuxième sont liés au transport.
Le transport maritime est essentiel, y compris pour le commerce en Méditerranée. Nous savons que plus de 80 pourcents du commerce mondial de marchandises passe par nos océans.
La pandémie a accéléré les mégatendances du transport maritime qui pourraient transformer le secteur à plus long terme. Numérisation et automatisation ont gagné en puissance et devraient permettre de diminuer les coûts mais aussi de gagner en efficacité. Cependant, l'industrie du transport maritime est également confrontée à l'adaptation et à la résilience climatiques. La décarbonisation et des carburants alternatifs pour réduire les émissions constituent une nécessité urgente. Mais cela aura inévitablement un coût.
La perturbation due au COVID-19 a aussi mis en évidence les vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement existantes et la nécessité de les renforcer. Cela a relancé le débat sur la mondialisation et les chaînes d'approvisionnement du futur.
Deuxièmement, les pays doivent mettre en œuvre des mesures de facilitation des échanges pour améliorer leur compétitivité commerciale et l'efficacité de leurs agences frontalières. C’est particulièrement vrai pour la participation des pays en développement aux chaînes de valeur mondiales et au commerce des produits manufacturés. Les petites et moyennes entreprises, en particulier, bénéficient de la réduction des coûts et des délais de transaction. Faciliter les échanges doit se penser et se mettre en place au niveau régional. A cet égard, il est le plus adéquat. Et c’est pourquoi la facilitation des échanges devrait être incluse dans les programmes d'intégration régionale.
Bien entendu, un aspect essentiel de l'intégration est l'accès préférentiel au marché. Pour que cela se produise, un produit doit être originaire de la région préférentielle. Ce sont les règles d'origine qui déterminent la provenance d'un produit. Pour aider les pays à tirer davantage de bénéfices des accords commerciaux préférentiels, les règles d'origine devraient être simples, transparentes et favorables aux entreprises pour permettre aux entreprises entre autres africaines de tirer profit de l'intégration.
Nous observons également que les organisations économiques régionales du monde entier adoptent de plus en plus un droit et une politique de la concurrence au niveau régional, ou s'engagent à coopérer pour veiller à ce que les avantages de la libéralisation du commerce ne soient pas compromis par des pratiques anticoncurrentielles. Pour soutenir ce développement, la CNUCED a aidé les organisations économiques régionales, y compris en Méditerranée, à mettre en place des organes régionaux et à renforcer les capacités des fonctionnaires chargés de l'application de ces règles et de la protection des consommateurs.
Mesdames et Messieurs,
Le COVID-19 a encore accru l'importance de la coopération régionale et internationale. La pandémie a montré à quel point nous sommes vulnérables si le virus continue à se propager en raison du manque d'accès aux vaccins ou d'une action coordonnée pour garder le virus sous contrôle. Cela demande aussi de la solidarité.
Nous savons par ailleurs que le changement climatique est et sera de plus en plus déterminant dans l'avenir.
La Méditerranée est un espace particulièrement affecté par le changement climatique. Il devient donc plus que prioritaire d’y développer des politiques ambitieuses en matière d’énergies renouvelables, d’eau, d’environnement, d’économie bleue, et de tourisme durable, pour n’en citer que quelques unes. En outre, et c’est un facteur positif, le changement climatique devrait favoriser les marchés régionaux en raison de leur plus faible empreinte carbone. C'est une opportunité pour les échanges et l’intégration dans votre région.
Je vous souhaite une réunion fructueuse, tiens mon organisation à votre disposition pour aller plus loin sur ces questions et me réjouis d’un prochain échange en personne je l’espère dans un proche avenir.