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Commission on Science and Technology for Development inter-sessional panel

Statement by Isabelle Durant, Deputy Secretary-General of UNCTAD

Commission on Science and Technology for Development inter-sessional panel

Online
17 November 2021

Très chers Représentants des Etats membres,

Chers Partenaires, chers Collègues,

Mesdames et Messieurs,

J'ai l’honneur et le grand plaisir de vous accueillir à ce panel inter-sessionnel de la CSTD et je vous souhaite à toutes et tous la bienvenue.

Les deux années que nous venons de vivre ont apporté des preuves extraordinaires de la capacité qu’ont la science, la technologie et l'innovation d’améliorer la vie humaine, d’améliorer notre quotidien.

Mais ces deux années ont aussi mis en évidence les grandes inégalités de l'accès à tous ces avantages.

C’est pourquoi, il me semble important que la CSTD, en tant qu'organe principal du système des Nations unies pour la STI au service du développement, continue à fournir au monde l’expertise nécessaire et les preuves scientifiques solides qui aident les pays à exploiter efficacement la STI pour un développement durable ET inclusif.

Les deux thèmes de ce panel « inter-sessions » illustrent parfaitement les raisons pour lesquelles le monde a besoin de politiques mondiales et nationales qui contribuent à garantir que toute la puissance de la technologie soit mise au service du développement :

  • le thème 1, porte sur l'industrie 4.0 pour un développement inclusif ;
  • et le thème 2 explore la Science, la Technologie et l'Innovation pour un développement urbain durable dans le monde post COVID.

J'aimerais élaborer quelque peu le thème 1.

L'intensification de l'automatisation et des processus axés sur les données associées aux technologies numériques peut prendre de nombreuses formes, avec des effets positifs et utiles telles que les usines intelligentes, la maintenance prédictive, l'impression 3D, les capteurs intelligents dans les processus de production. Avec aussi des effets plus questionnables comme par exemple les logiciels utilisés pour contrôler et surveiller les travailleurs.

Bon nombre des développements liés à ces nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle (IA), la robotique et l'Internet des objets (IoT), contribuent à créer un environnement industriel 4.0 hautement autonome et cognitif.

L'industrie 4.0 dans le secteur manufacturier devrait théoriquement se traduire par des niveaux de productivité plus élevés accompagnés d'une diminution de son impact sur l'environnement. C’est en tous cas ce qui est attendu.

La productivité relative des entreprises variera aussi en fonction de l'adoption – ou non - de l'industrie 4.0. De même, les nouvelles technologies numériques sont susceptibles d'avoir un impact durable sur les salaires et sur les possibilités / les opportunités d'emploi.

Un pourcentage trop important d’entreprises des pays en développement est encore trop loin d'utiliser ces nouvelles technologies dans leurs processus de production.

Il est impératif que ces pays intensifient leurs efforts d'industrialisation afin de pouvoir bénéficier plus largement de l'industrie 4.0.

Les pays doivent adopter une approche équilibrée qui d’une part stimule le développement d'une base industrielle robuste et diversifiée et d’autre part qui favorise l'adoption des technologies de l'industrie 4.0 dans le secteur manufacturier.

Les pays doivent également envisager d'inclure une dimension explicitement tournée vers l'extérieur dans leurs politiques STI.

Le développement actif et le renforcement des partenariats stratégiques et de la collaboration internationale peuvent aider les pays en développement à atteindre les objectifs de diversification économique et d'adoption des technologies par leurs entreprises manufacturières.

J'en viens maintenant au deuxième thème, la STI au service du développement urbain durable dans le monde d’après COVID-19.

Même avant la pandémie, la plupart des zones urbaines étaient loin d’être efficaces en termes de ressources, sûres et inclusives, où chacun peut bénéficier d'économies prospères ET respectueuses de l'environnement, ainsi que de biens et services publics de haute qualité.

Les tendances du développement urbain d'avant COVID dans de nombreux pays en développement comprenaient un nombre grandissant de personnes vivant dans des bidonvilles – ce qui n’a pas été et n’est pas sans problème au regard de la dissémination du COVID et d’autres possibles pandémies dans l’avenir -  des niveaux croissants de pollution atmosphérique, une planification urbaine déficiente pour gérer la complexité des processus de périurbanisation, et des niveaux croissants d'exclusion et d'inégalités.

COVID-19, Mesdames et Messieurs, a encore aggravé les problèmes de durabilité déjà existants donc, en mettant en évidence la vulnérabilité et l'inefficacité des systèmes urbains à l'échelle mondiale.

Les solutions STI peuvent contribuer à atténuer certains problèmes de développement urbain tout en garantissant des processus d'urbanisation durable dans des zones clés. Il en est aussi grandement question dans le dernier rapport de UNHabitat sur les smart-cities. Par exemple:

  1. La circularité : Les applications STI peuvent contribuer à réduire l'empreinte matérielle, l’empreinte écologique, par habitant, en prévenant la production excessive de déchets et en augmentant le recyclage et la réutilisation de ces déchets.
  2. Genre et égalité : Les nouveaux outils numériques - mais aussi les interventions non technologiques - peuvent soutenir la sensibilisation à ces priorités d’égalité (égalité des genres et égalité entre tous), la mobilisation des communautés, la réforme des lois et des politiques, et conduire à des changements dans les cadres institutionnels (changements soutenus par les nouvelles technologies donc).

La note thématique qui sera présentée aujourd'hui offre d'autres exemples de la manière dont les solutions STI peuvent être déployées pour relever les défis de la durabilité et du développement urbain dans d'autres domaines d'application clés tels que l'éducation, l'énergie, l'eau, la mobilité, le logement ainsi que la sûreté et la sécurité.

Je vous invite, Mesdames et Messieurs, chers Délégués, à partager vos idées pour que les pays en développement et les PMA ne manquent pas la nouvelle vague de technologies de l'industrie 4.0.

Nous devons évidemment et incontestablement réfléchir à des actions conjointes et concrètes qui pourraient contribuer à réduire les fractures numériques, à promouvoir la diffusion des technologies pour réduire les écarts technologiques entre les pays, à aborder les questions éthiques pour garantir leur adoption en toute sécurité, et à élaborer des cadres normatifs susceptibles de guider un développement équitable, transparent et responsable des technologies nouvelles et émergentes.

La pandémie de COVID-19 nous a rappelé que nous formons UNE communauté mondiale qui doit faire face à de nombreux défis qui sont globaux, qui sont donc communs.

Pour les relever, nous devons travailler ensemble à la conception d'une approche globale, mais inclusive et équilibrée, qui tire parti du potentiel offert par les nouvelles technologies tout en favorisant le développement de partenariats.

J’aimerais conclure en vous souhaitant une semaine de débats et de discussions stimulants.

J’aimerais également remercier chaleureusement tous les États membres et les organisations pour leurs contributions aux documents fournis pour cette session.

Très bon travail à tous,