Haiti's Integrated National Financing Framework SDG fund project official launch ceremony
Vos Excellences, Honorables Ministres,
Monsieur le Coordonnateur Résident et autres Partenaires des Nations Unies à Haïti,
les représentants du secteur privé, les organisations non-gouvernementales,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse de me joindre à vous aujourd’hui et de contribuer à ce qui je l’espère pourra contribuer à un tournant important pour le peuple et l'avenir d'Haïti.
Un an après le tremblement de terre, alors VP du PE, j’ai visité, voyagé et rencontré les autorités et de très nombreux haïtiens, courageux et engagés après avoir été si durement frappés. Il est un fait que pendant des décennies, les catastrophes naturelles, l’instabilité politique et la pauvreté ont empêché le pays de réaliser son potentiel.
Aujourd’hui plus que jamais, Haïti mérite une percée en matière de développement. Il n’y a pas de fatalité et il est temps de briser le cycle de la pauvreté et de parvenir à une croissance inclusive, d’avancer vers la réalisation des ODD.
A côté des réalités vécues par les haïtiens, si on se penche du côté des chiffres et des analyses économiques, , la croissance économique réelle de ces dernières années est restée inférieure à une moyenne de 1,5% par an, bien en deçà des 7% nécessaires pour progresser vers les ODD. En conséquence, 60% de la population haïtienne reste dans la pauvreté et plus d'un sur cinq dans l'extrême pauvreté.
L’économie d’Haïti est fortement dépendante de sources de financement extérieures, notamment de l’Aide publique au développement (APD). L’insuffisance de financement et de revenus autonomes générés dans le pays est un fléau majeur et empêche la transformation structurelle de l'économie nationale dont ce pays a tant besoin. En outre, l’APD a diminué ces dernières années et les envois de fonds de la diaspora qui sont une source importante de revenus ne sont pas injectés dans les secteurs productifs.
Cette forte dépendance d'Haïti à l'égard des financements extérieurs, y compris les envois de fonds et les flux d'aide, aggrave encore les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’économie haïtienne. Selon les dernières estimations de l'ONU, le PIB devrait se contracter de 2% en 2020. Combiné à des dépenses publiques plus élevées, cela aggravera probablement la dette d'Haïti au-delà des niveaux actuels déjà élevés.
Pour toutes ces raisons, je crois que le projet commun CNUCED -PNUD est prometteur et vient au bon moment. Nous l’avons intitulé : «Haïti en crise: une consultation nationale sur les priorités de réforme et les options de financement pour une réalisation accélérée des ODD». Nous sommes impatients de travailler avec les ministères concernés, toutes les parties prenantes nationales, ainsi qu'avec le Bureau du Coordonnateur Résident et les partenaires de l'équipe de pays des Nations Unies pour assurer la bonne exécution de ce projet.
Identifier et maximiser les sources de financement du développement constitue un premier pas important. Dans ce partenariat, la CNUCED se concentrera sur l'analyse des différentes sources de financement et leur potentiel, qu’il s’agisse de ressources extérieures ou générées par l'économie nationale. Nous nous attacherons à idenfier et mesurer les capacités productives d'Haïti avec le nouvel indice des capacités productives (PCI).
La CNUCED a déjà lancé une étude concernant les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, pour étudier leur potentiel et les principaux défis auxquels ces secteurs sont confrontés. Nous voulons la compléter par une formation des acteurs clés de ces deux secteurs susceptibles de de diversifier l’économie et d’augmenter d’une manière durable, les exportations.
De plus, la CNUCED se prépare à répondre positivement à la demande de Haïti de bénéficier du Programme Empretec, une formation très originale à l’entreprenariat qui a fait ses preuves dans une quarantaine de pays où elle est organisée et où ses bénéficiaires sont ensuite mis réseau pour soutenir le développement de leurs activités. Ces formations pourraient donc se concentrer en priorité sur les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.
Aujourd’hui nous posons une pierre. Peut-être pas la première, mais incontestablement une une pierre solide pour soutenir la volonté des haïtiens. La Covid 19 et ses conséquences ne nous laisse pas d’autre choix que d’avancer, vite, fort et ensemble. C’est l’ambition de ce programme pour lequel nous ne ménagerons pas nos efforts pour le mener à bien.
