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UN Trade Forum 2021

Statement by Isabelle Durant, Acting Secretary-General of UNCTAD

UN Trade Forum 2021

Online
14 June 2021

Distinguished panelists,

Distinguished delegates,

Ladies and gentlemen,

Dear friends,

 

Welcome to the United Nations Trade Forum!

The COVID-19 crisis has made us reflect on the unsustainable path we have undertaken, and the inequalities we have for long allowed.

The crisis laid bare the cracks in our development model. This is not the time to wallpaper over the cracks. This is the time to find answers as to how the future can be more resilient and better for people and planet.  

And this is why we are here, at the UN Trade Forum:

  • To envisage ways for trade to help us build a greener, more inclusive and prosperous world; and
  • To move from deliberations to actions.

Let me share some reflections on transitioning towards a greener and more inclusive world.

Towards a greener future

There may be a temptation to think that the call for a greener future is mainly a question for the green community. This is a fallacy. In every corner of the world, climate change is real.

It is the major threat to humanity.

We know that the most damaging effects of climate change are, and will be, in the tropics: the home of developing countries. Climate change affects what they can produce and trade, and as a consequence their ability to develop and prosper.

This fact also shows that climate change has much to do with social justice. Once again, it is the most vulnerable amongst us that are hit hardest.  

When many of our institutions came into life, climate change and environmental degradation were not the threat they are today, nor were they on the political radar. For instance, since the creation of UNCTAD in 1964, CO2 emissions per year have almost quadrupled. Since the creation of WTO in 1995, CO2 emissions have increased by 50%.

Fish stocks were not depleted as they are today; extinctions of species have never been as fast.

We need to depart from the idea that environmental concerns are a luxury problem. Climate change is increasingly defining us; hence we cannot afford to deal with it until later. Therefore, climate change and environmental protection, such as protecting our biodiversity or waste management, cannot be left out of any discussion on trade and development.

How to address the immense problem in front of us is, however, divisive and contested.

What we need is to adapt our rules to the new realities.

We need to upgrade rules to foster trade and protect the planet, and avoid that trade wars erupt.

We need to ensure that policies supporting green trade can be compliant with international trade rules.

We need trade policy that help decoupling prosperity from CO2 emissions.

It is of concern that current stimulus packages focus on short-term recovery which risk pushing countries towards cheaper sources of growth, such as fossil fuels. Fostering a green recovery requires removing fossil fuel subsidies and incentivizing greater investment in renewables.

For countries endowed with strategic commodities essential to the production of new sources of energy - such as cobalt, lithium, rare earth elements - the transition implies a major opportunity. Yet, the opportunity will only be realized if value addition of these products is increased in extracting countries, and if social concerns along commodity value chains are addressed.

Non-tariff measures are another instrument to promote a green transition. They can help protect our environment without being tools of protectionism.

And of course, the transition does not come for free. It is the responsibility of producers and consumers alike to accept the true costs. It also means that we must mobilize additional funding to support developing countries in adapting to their unique trade and climate resilience pathway.

These issues and concerns, especially for developing countries, reveal how pervasive inequality is. Et cela me permet de faire le lien à cette deuxième dimension clé du Forum : l'inégalité.

Dans l'esprit de l'écrivain William Gibson, "The future is already here – It’s just not evenly distributed".

Certains affirment que l’inégalité fait simplement partie du processus de développement.

Il est vrai que, historiquement, le progrès a été porté par des avancées technologiques qui n'étaient pas axées sur l'égalité.

Mais pouvons-nous en rester là ? Pouvons-nous accepter que les pays riches puissent s'offrir des vaccins et des plans de relance budgétaire pour sortir leurs populations et leurs pays de la crise, alors que les pays pauvres devront faire face au virus et ses conséquences pendant beaucoup plus longtemps ? Pouvons-nous accepter que les femmes et les hommes ne bénéficient pas de l'égalité des chances ? Pouvons-nous accepter que la fracture numérique place ceux qui ont accès à la technologie sur la voie gagnante ?

La réponse à toutes ces questions est : Non. Tout simplement parce qu'un monde d'inégalités est incompatible avec un monde de prospérité partagée.

Si l'histoire est un guide pour l'avenir, alors quelque chose doit changer dans le domaine du commerce. Le commerce s'est développé massivement, mais tout le monde n'en a pas profité de manière égale. La part de l'Afrique et de l'Amérique latine dans le commerce mondial a même diminué depuis la création de la CNUCED en 1964. Pour les pays les moins avancés, l'engagement de doubler leur part dans le commerce mondial au cours de la dernière décennie a clairement échoué ; leur part a à peine bougé. 

Quel est le rôle du système commercial international dans la promotion d'un monde plus inclusif et plus égalitaire ?

Cette question est au cœur du Forum, et elle contient de nombreux aspects, tels que l'amélioration de l'accès au commerce international, le partage plus équitable des bénéfices ou la conception de politiques favorisant la participation des femmes au commerce.

Ces aspects ne peuvent être traités de manière isolée. Nous avons certainement besoin d'approches transversales et intégrées. Les politiques vertes et inclusives doivent faire partie du discours commercial et ne pas se limiter aux politiques environnementales ou sociales.

Cela n'est pas seulement pertinent pour la communauté travaillant sur le commerce et le développement. Il en va de même pour les communautés qui s'occupent du changement climatique. Par exemple, le mot "commerce" n'apparaît pas une seule fois dans l'Accord de Paris. Le commerce ne doit plus être ignoré dans ces discussions, et la COP26 en novembre ne pourra pas l’éviter.

Et je peux vous assurer que les approches transversales et intégrées faisant entendre haut et fort la voix des pays du développement seront également au cœur de notre prochaine conférence interministérielle CNUCED 15.

Mesdames et Messieurs,

La tâche est gigantesque et les générations COVID et futures nous interpellent. Nous avons donc voulu entendre et croiser la vision et les conseils audacieux des leaders du commerce mondial. Je suis donc ravie d'accueillir dans une minute cinq dirigeants distingués pour le panel de haut niveau. 

Le premier panel sera suivi de débats thématiques. À la fin du Forum du commerce, lors de la prestigieuse conférence Prebisch, nous aurons l'immense plaisir d'écouter la lauréate du prix Nobel Esther Duflo qui partagera sa vision sur la manière dont nous pouvons construire une économie mondiale plus humaine.

C’est donc dans cet esprit que j’ouvre nos travaux.