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Noémie, Marine, Audrey, Claire, Thérèse et les autres : bouffée d’énergie digitale

03 November 2017

Écrit parIsabelle Durant, Secrétaire générale adjointe de la CNUCED

Au milieu d’une actualité tourmentée en Europe autour des identités et de la façon de les faire exister, et alors qu’un nouvel attentat fauchait dramatiquement des dizaines d’innocents à New York, s’ouvrent dans le grandiose bâtiment du Parlement à Bucarest deux jours de pause, pour se poser, hommes et femmes - mais ces dernières sont largement majoritaires - avec La Francophonie.

Deux jours dédiés aux femmes dans l’économie, dans lesquels les femmes s’imposent, même si bien trop lentement, et qui devraient donner naissance à un réseau francophone des femmes entrepreneuses.

La CNUCED, les efforts qu’elle déploie pour l'implication des femmes et construire les outils pour la mesurer, ainsi que pour casser l’idée que l’économie et le commerce seraient « neutres » du point de vue de l’effet sur les femmes et la société, se devait d’être à ce rendez-vous.

Women in Technology

En son nom, à côté d’autres grands témoins (tiens, pas de féminin à ce mot !), j’y ai non seulement présenté les outils que met au point l’institution pour soutenir les femmes entrepreneuses, mais aussi expliqué en quoi la féminisation a permis à des secteurs jusqu’ici dominés par les hommes (et leur manière de les gouverner) gagnent ou ont gagné en qualité, en transversalité et en rentabilité économique.

La digitalisation de l’économie pourrait être une incroyable occasion pour les femmes, en particulier dans les pays en développement où elles stagnent dans l’économie informelle ou au mieux en pilotant leurs micro-crédits de survie. Le réseau, les influences, les « usual suspects » masculins qui ne leur accordent ni crédit bancaire, ni crédit tout court, et qui constituent des freins majeurs pour les projets économiques portés par des femmes pourraient ainsi être en partie contournés.

Y compris par des femmes qui n’ont pas eu accès à l’école ni même à l’écriture ou la lecture, comme le montrent des expériences d’inclusion digitale avec des femmes agricultrices au Niger ou au Sénégal.

Des femmes du monde entier, des ateliers portant sur des sujets en définitive assez classiques, mais je retiens surtout quelques belles rencontres. Dont l’une avec de jeunes femmes trentenaires et leurs jeunes initiatives, prometteuses et terriblement réconfortantes.

Noémie, créatrice de bijoux en or www.noemiebriand.com et à la recherche de filières de production de sa matière première « clean and fair »

Marine et son audacieux journal francophone en ligne www.lefilrouge.media

Audrey et www.Iwheelshare.com, devenue Trip Advisor du handicap

Claire la designeuse travaillant avec les hôpitaux de Paris sur la conception et l’impression 3D d’objets pour aider les malades et les soignants www.humaniteam-design.com

Sans oublier Thérèse Izay, l’ingénieure congolaise qui a conçu un « robot-roulage » comme on dit à Kin, fonctionnant à l’énergie solaire et qui règle le trafic à quelques grands carrefours de Kinshasa, ce qui n’est pas une mince affaire. Il a été nommé Moseka (mademoiselle en lingala) pour encourager les filles à s’engager dans les nouvelles technologies.

Quelle bouffée d’énergie !